le bulletin de l' information scientifique du
comité départemental 44 de l'association française pour l'information
scientifique |
PERIODIQUE A PERIODICITE VARIABLE N° 7 – MARS 2004
« Je crois que les scientifiques doivent participer à l’effort de
changement de la société, en lui apportant ce qu’ils peuvent lui apporter,
c'est-à-dire une base rationnelle et des informations objectives. S’ils ne
veulent pas participer à cette lutte, c’est leur affaire, et c’est en tant que
citoyens qu’ils s’y refusent. (…) Si ils ont dit « oui », alors ils
doivent apporter leurs efforts de scientifiques à cette lutte commune, parce
que le changement de la société ne se produira pas à coup d’attitudes
négatives, de contestations vides, de négations frénétiques, mais par une lutte
rationnelle, et c’est l’esprit de la science qui peut participer à cette lutte
rationnelle, et même, dans une large mesure, la porter. Pour cela encore
faut-il que les scientifiques sachent montrer par leur attitude, que la science
et la rationalité ont pour mission de libérer et non d’asservir. [On ne peut]
fonder une éthique et une action politique sur la seule valorisation de la
connaissance. Les motifs d’agir viennent d’ailleurs ; mais l’action qui
n’est pas basée sur la rationalité, qui n’est pas basée, aujourd’hui, sur la
science, est une action qui s’égare et qui, finalement, risque de servir ce
qu’elle prétend attaquer» (Michel ROUZE, Raison
Présente n° 23)
A
la veille de notre assemblée générale annuelle, aux lendemains du décès de
notre fondateur Michel ROUZE, et toujours en pleine mobilisation des personnels
de la recherche scientifique, quoi donc de plus naturel que de rappeler d’où
nous venons.
Idée
puis création de Michel ROUZE, l’ AFIS s’orienta d’abord en direction de
l'avancement des sciences et de l'information scientifique ; elle
affichait clairement ce parti pris progressiste, celui d’une contribution décisive
du développement des sciences et des techniques et de la méthode scientifique es
qualité de conditions nécessaires mais bien sûr non suffisantes pour inscrire
l'humanité dans cette marche en avant, cette quête incessante du progrès
matériel et moral.
L’
AFIS était aussi amenée de plus en plus souvent, offensives obscurantistes
aidant, à emprunter les chemins de la dénonciation, de celles et ceux qui
utilisent la science à des fins malfaisantes, de celles et ceux qui propagent
des fausses sciences, voire de celles et ceux qui abusent consciemment de la
crédibilité humaine. Ces dénonciations ne visaient pas à se vêtir du manteau de
la Vérité, dont la garde vigilante serait confiée aux scientifiques armés de
leur méthode et de leur esprit critique, mais étaient engagées au nom du combat
contre les illusions conscientes ou inconscientes, obstacles toujours
renouvelés sur le chemin de la prise en main par l’humanité de son propre
destin.
Enfin,
Michel ROUZE s’appuyant sur la génération montante, l’ AFIS se faisait
association et commençait à exister au delà du comité de rédaction de la revue.
Sur
le plan local, nous étions un certain nombre à être des lecteurs déjà anciens,
et des adhérents de l’ AFIS-association : nous nous rencontrions dans le
cadre de la vie départementale, l'union rationaliste pour la plupart, la libre
pensée pour quelques uns, mais aussi d'autres recoupements syndicaux ou
associatifs. De ces rencontres est issue l'idée d'une activité spécifique de l'
AFIS, émancipée de ses deux associations amies privilégiées, à Nantes comme à Paris, que
sont l'union rationaliste ou la libre pensée.
Notre
volonté était fédérative : non pas créer un organe subsidiaire d'une AFIS
centrale mais bien regrouper les adhérents locaux pour contribuer à notre
façon librement choisie au plan local à l'objet social de l' AFIS dans toute sa
diversité et à son développement. C’est pour discuter des prochaines étapes, et
notamment de notre constitution en association locale, et parce que pour faire
une longue marche il faut le ventre plein, que nous vous invitons, vous toutes
et tous qui nous avez déjà rejoint ou qui envisagez de le faire, de nous
retrouver pour notre assemblée générale annuelle, le mercredi 7 avril
à 20h00 autour d'un repas convivial au Buffalo Grill de la route de Vannes
à Nantes.
Michel
NAUD, coordinateur
départemental 44 de l’association française pour l’information scientifique
support french research
un appel international en soutien
du mouvement « sauvons la recherche »
"The
undersigned are researchers in the field of life sciences who for many years
have known French scientists as colleagues and friends, who have often visited
French laboratories, who have participated in committees for the evaluation of
French projects, laboratories and/or theses, and who have accepted in their
laboratories French post-docs. We are deeply worried by the current prospects
of French science, and in particular by the conflict which has recently
developed between a large fraction of the French scientific community and the
French government.
In
recent years, support of French biological research has not kept pace with the
support of biology in other countries. Thirty years ago, the budgets of French
laboratories were comparable to those of most of the scientifically advanced
countries, but they have been declining in recent years while the resources for
basic research have been markedly increasing in countries such as the US,
Japan, and more recently China. These budget increases were necessary for
making available new techniques which have done so much to advance the
biological sciences, and to respond to the realization that the field was
becoming decisive in both pure and applied research.
Because
similar budget increases were not provided in France, our French colleagues
have lost their ability to compete efficiently at the highest level. Some of
them have decided to emigrate, and those who have not taken that extreme step
have expressed to us their deep frustration in view of their loss of
competitiveness.
It
is in this bleak context that one should reconsider both the decision to
further reduce the CNRS budget and the decision to cut the number of tenured
positions at CNRS and INSERM. These decisions have obviously disappointed
all the French post-docs working abroad who intended to return to France, the
French laboratories which expected these post-docs to return, and the students
who were considering a research career. They have suddenly added to the
financial difficulties of the laboratories the fear that talented young
scientists will either move to other fields of activity or to foreign
countries, which could make the decline an irreversible one.
We
thus agree with the initiators of the movement "Sauvons la Recherche"
that the recent decisions of the French government cast a very somber shadow on
the future of French research - in particular, in biology. We strongly urge the
French government to modify its program. French research competitiveness may
benefit from a reorganization of the research system, but it also and most
decisively requires adequate funding."
Liste des
signataires (voir leurs titres sur le site http://recherche-en-danger.apinc.org/:
Erwin Neher, Jens Midtgaard, David A.Brown, Rodolfo R.
Llinas, Tullio Pozzan, Peter Jonas, Bertil Hille, David Colquhoun, Gilles
Laurent, José López Barneo, David Attwell, Ariel Agmon, A. J. (Jim) Hudspeth,
John Garthwaite, Robert C. Malenka, Steven A. Siegelbaum, Richard W. Tsien, John
E. Dowling, Denis Noble, Martin F. Schneider, Sir Gabriel Horn, Roger Y. Tsien,
Gary L. Westbrook, Shaul Hestrin, Larry R. Squire, Roberto Malinow, Yoshi
Kidokoro, Harunori Ohmori, Alan Finkelstein, Arthur Konnerth, Kai Kaila, Henry
A. Lester, David C. Van Essen, Edward A. Kravitz, Pedro Labarca, Julio
M. Fernandez, Solomon H. Snyder, Aaron Fox, Walter Stühmer, Beat Gähwiler,
Reinhard Jahn, Wamberto Antonio Varanda, John G. Hildebrand, Gordon Shepherd,
Graham Leon Collingridge, Micha Spira, Sten Grillner, Martha Nowycky, Pietro De
Camilli, Brian M. Salzberg, Barbara E. Ehrlich, Michael A. Rogawski, Lia
Forti, Tomoyuki Takahashi, Heinz Wässle, Roger C Thomas, Masao Tachibana, Juan
Lerma, Carl-Fredrik Ekerot, Bernhard U. Keller, Yuri Zilberter, Ramon Latorre,
Diane Lipscombe, Wolf Singer, Frances A. Edwards, S. B. Kater, Amy MacDermott,
Linda M. Nowak, Carlos Belmonte, Erica H. Jaffe, Eric R. Kandel, Angus
Nairn, Jonathan Bradley, Marina R. Picciotto, Piergiorgio Strata, Jon W.
Johnson, Brad Amos, Ligia Toro, Arturo Hernández-Cruz, Robert S. Zucker, Ian
Parker, Luis Reuss, Daniela Pietrobon, Gary Yellen, Edwin W. McCleskey,
Nicholas C. Spitzer, Albert J.Aguayo, Herman Moreno, Akimichi Kaneko, Shigetada
Nakanishi, Bruce G. Livett, Uwe Heinemann, Daniel Bertrand, Gordon L. Fain,
Francisco Bezanilla, Marcia Hiriart, Carlo Caputo, Reinaldo DiPolo, Alberto
Darszon, Lorna W. Role, Jesús Aguirre.
un comité
nantais pour la recherche
l’
université de nantes sans
budget
3000 nantais ont signé la pétition
en défense de la recherche
C’est ce qu’ont annoncé les
porte-parole (Sophie Barillé-Nion et Philippe Jourdon) du comité local nantais
du mouvement « sauvons la recherche ». Une manifestation s’est
déroulée le 9 mars dans nantes, en même temps qu’à Paris et que dans d’autres
grandes villes universitaires (Marseille, Bordeaux, etc.)
motion du Conseil d'administration
de l'Université de Nantes
motion adoptée le 30 janvier 2004 à l'unanimité, 49 pour, 0
contre, 0 abstention
La recherche, qui génère les savoirs
fondamentaux, est une mission essentielle de l'Université, garante de la
qualité des formations qu'elle dispense. Le constat est clair : la
recherche est aujourd'hui en crise en France. La place du chercheur dans la
société et la prise en compte du rôle de la recherche comme moteur de
développement économique sont sous-estimées ou même contestées. La baisse très
significative des moyens accordés à la recherche vient aggraver cette situation
et l'année 2004 s'ouvre dans des conditions particulièrement difficiles. De
telles conditions handicapent les capacités d'innovation de la recherche et le
développement de la société ; elles risquent en outre d'appauvrir les
recrutements futurs d'enseignants-chercheurs et de chercheurs.
Le conseil d'administration de
l'Université de Nantes, réuni le 30 janvier 2004 en assemblée plénière, tient à
manifester son entière solidarité avec le collectif " Sauvons la recherche
". Face à la stagnation ou la régression des postes et ressources, le
conseil d'administration réclame solennellement la mise en place d'un débat
national permettant le retour à une politique de soutien à la recherche
publique et à l'université française, adossée à un calendrier précis.
Notre communauté tient de plus à
exprimer sa vive inquiétude sur les conséquences irréversibles pour le maintien
de la qualité de la recherche française et la capacité d'innovation de notre
pays.
l'université de
Nantes sans budget
le conseil
d'administration refuse de le voter
vote du 5 mars 2004 : 52 représentés, 7 voix contre, 21
abstentions et 24 voix pour
En décembre, « faute de moyens
suffisants », plusieurs universités avaient refusé de voter leur budget.
Depuis, toutes l'on fait. Sauf une. Vendredi, à Nantes, le conseil
d'administration a persisté. La gestion de l'université est désormais sous la
coupe du recteur d'académie et du trésorier-payeur général. Les investissements
des équipes de recherche requièrent donc désormais le paraphe du recteur (délai
prévisible un à deux mois).
Lors du premier acte, en décembre
dernier, le conseil avait voté son refus à l'unanimité, avec une motion en
prime. Depuis, les échanges entre le ministère et le président se sont
multipliés : pas d'augmentation du budget à la clé, mais quelques
promesses orales. Malgré la suggestion du président de l’Université une
majorité n’a pu se dégager pour l’adoption de ce budget budget.
L’université de Nantes est donc la
seule à ne pas avoir voté son budget.
Source OUEST FRANCE du 9 mars 2004
Rappel cotisations 2004
Ne tardez pas à
adresser à notre comité départemental un chèque de 37 euros
représentant votre adhésion à l’AFIS pour l’année 2004 (15
euros) et le prolongement d’un an de votre abonnement à « Science
et pseudosciences ».
Pour toute
correspondance avec le comité, et notamment pour envoyer votre cotisation,
s’adresser à l’adresse professionnelle du coordinateur départemental :
Michel NAUD, comité départemental AFIS 44, chez ouest fonderie parachèvement,
domaine d’activités nantes atlantique, rue R. Fonck, 44860 saint aignan de
grand lieu
développement
durable
installer des
éoliennes en mer
"Dans le cadre de ses
engagements internationaux, la France s’est fixé des objectifs ambitieux de
développement de ses capacités de production d’électricité à partir d’énergie
renouvelable, et notamment d’énergie éolienne. Dans ce cadre, la filière
"offshore" semble prometteuse…"
Ainsi commence le rapport du
Secrétariat Général de la Mer sur l’énergie éolienne en mer.
L’idée de profiter du vent pour
produire de l’énergie (mécanique, puis électrique) n’est évidemment pas
nouvelle et ce ne sont pas les vestiges nombreux de moulins à vent dans de
multiples lieux-dits aux noms évocateurs du genre « Bel air » qui le
démentiront.
Il est vrai aussi qu’il faut aussi
être un antinucléaire particulièrement acharné pour réussir à apprécier le
charme discret de la néo-esthétique des champs d’éoliennes; les réactions des
habitants à leur voisinage (esthétique certes mais surtout nuisances sonores et
phénomènes disruptifs sur télévisions et communications) sont sur ce point
assez caractéristiques.
C’est pour cela qu’une perspective
« offshore » peut se révéler un bon compromis (du fait des puissances
minimales nécessaires pour dépasser le stade du « gadget » et prendre
en compte les nuisances induites par ce changement d’échelle) pour ajouter une
composante éolienne dans le bouquet énergétique de demain.
à quoi ça ressemble ?
Une « centrale » éolienne
d’une puissance installée de 80 MW à 100 MW ( MW = mégawatts soit un million de
watts ) serait constituée d’un réseau d’éoliennes de puissance individuelle de
1 MW à 4 MW ; il s’agirait probablement de générateurs de courant
entraînés par un rotor à 3 pales, montées sur un axe horizontal supporté par un
mât fixé au fond par un seul pieu. Visuellement, ces machines auraient des
pales de 30 à 40 m de longueur (soit un diamètre pouvant atteindre 80 m), et
une hauteur au-dessus du niveau de la mer de 60 m à plus de 100 m. Un futur
parc éolien offshore, comprenant quelques dizaines d’éoliennes possédant ces
caractéristiques techniques, présenterait des machines disposées en plusieurs
rangées. L’espacement entre deux machines serait de 300 m à 500 m ; celui entre
deux rangées serait de 800 m à 1000 m. La superficie totale d’un parc serait donc
fonction du nombre de machines et des espacements retenus.
Le Comité interministériel de la mer
du 29 avril 2003 avait décidé d’accentuer les études concernant l’énergie
éolienne en mer et d’engager rapidement « la réalisation de démonstrateurs » en
s’appuyant sur les filières les plus prometteuses.
C’est ainsi qu’un appel d’offres du
ministère de l’Industrie (JO du 13 février 2004) porte sur l’installation
de centrales éoliennes en mer, implantées sur le domaine public maritime, pour
une puissance électrique cumulée de 500 MW ( centrales de puissance
« individuelle » inférieure à 150 MW), ces éoliennes devant tourner
d’ici au 1er janvier 2007.
Le quotidien Ouest France (10 mars)
rapporte que des entreprises se sont engouffrées dans ce projet et projetaient
d’implanter 42 machines à 6 milles au large de BRETIGNOLLES , face à
SAINT GILLES CROIX DE VIE, et 17 autres sur le PONT D’YEU (Vendée). A
peine commencées, les études ont démontré que ces implantations n’étaient guère
envisageables.
On
commence ainsi à visualiser davantage ce que représentent une puissance de 500
MW (qui ne correspond qu’à un stade « démonstrateur » … ) et au
nombre de « centrales » et de machines que cela représente. Nous n’en
sommes donc objectivement encore qu’au stade du diagnostic et la date objectif
de 2007 représente un délai extrêmement court qui se révèle déjà
vraisemblablement impossible à tenir.
Affaire à suivre …
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régulièrement notre site internet http://afis44.free.fr/index.htm
vous y
retrouverez toutes les brèves (éventuellement développées) et des dossiers
POUR le progrès scientifique et technique CONTRE les marchands de fausses sciences