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le
bulletin de l' information
scientifique du comité départemental 44
de l'association française pour l'information scientifique |
PERIODIQUE A PERIODICITE VARIABLE N° 8 – SEPTEMBRE 2004
L'EDITO
« le réchauffement de la
planète est une menace plus grave que le terrorisme »
Sir David KING, premier conseiller scientifique du
gouvernement britannique
« la civilisation
est en danger imminent et doit utiliser maintenant le nucléaire»
James LOVELOCK, scientifique, créateur de l’
« hypothèse Gaia »
Après ces propos chocs dans le quotidien britannique
The independant, le célèbre écologiste James LOVELOCK a renouvelé cet
été en publiant dans les pages Débats du quotidien Le Monde (édition du
1er juin 2004) sa tribune libre affirmant « l’énergie
nucléaire est la seule solution écologique » et s’adressant à ses
amis en ces termes : « je suis moi-même écologiste et j’implore
mes amis engagés dans ces mouvements d’abandonner leur opposition butée ».
Dans le même temps le projet de réacteur
expérimental de fusion ITER, qualifié de « plus important projet
scientifique international depuis la station spatiale », est bloqué
depuis près d’un an, la décision d’une implantation éventuelle sur le site
français de Cadarache étant prise au piège de l’aventure Irakienne des
Etats-Unis d’amérique.
alors … réchauffement de la planète ou
fantasme d’écolo ? « développement durable » ou
« décroissance soutenable » ? Venez en débattre avec nous au muséum
d’histoire naturelle
Michel NAUD, coordinateur du comité départemental, le 7
septembre 2004
mardi 12 octobre 2004 à 20h00 - Amphithéâtre du
Muséum d’Histoire Naturelle - NANTES
effet de serre et développement durable
conférence par Michel
PETIT,
Ingénieur de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure
des Télécommunications, docteur ès sciences, Michel Petit a dirigé l’Institut
National des Sciences de l’Univers du CNRS, il a été Directeur de la Recherche,
des Affaires Economiques et Internationales au ministère chargé de
l’environnement et directeur du centre de recherches de l’Ecole Polytechnique.
Pendant dix ans, il a représenté la France dans le bureau du groupe
intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il est vice-président du comité
de l’environnement de l’Académie des Sciences. Il est, depuis mars 2004,
vice-président de l’Union Rationaliste
co-organisation par le comité départemental de
Loire-Atlantique de l’Association française pour l’information scientifique,
par le groupe de Nantes de la Libre Pensée et par la
section départementale de Loire-Atlantique de l’Union Rationaliste
Effet de serre et
développement durable
L’effet de serre créé par les activités humaines
constitue une des meilleures illustrations de la problématique du développement
durable : l’utilisation massive des combustibles fossiles a conduit à une
modification de la composition atmosphérique, la concentration en gaz
carbonique ayant en particulier augmenté de 30 % en un siècle et demi. Ces
composants ont la propriété de changer le climat de la planète et en
particulier de le rendre globalement plus chaud.
Un changement climatique est déjà inéluctable. D’une
part, les émissions du passé n’ont pas encore produit leur plein effet sur le
climat, à cause de l’inertie de la machine climatique. D’autre part, nos
structures économiques et sociales reposent sur la disponibilité d’une énergie
relativement peu coûteuse, celle des combustibles fossiles, et elles ne peuvent
être bouleversées du jour au lendemain sans entraîner des perturbations au moins
aussi graves que celles dues au climat. Il est donc vraisemblable que ces
émissions importantes de gaz à effet de serre se poursuivront encore pendant de
nombreuses années. Cela est d’autant plus vrai que certains pays très peuplés
comme l’Inde et la Chine connaissent actuellement un développement rapide, ce
dont on ne peut que se réjouir, mais qui constitue un facteur significatif
d’augmentation des émissions mondiales.
Par contre, il semble tout à fait clair que la
perturbation du climat sera d’autant plus importante que la réduction des
émissions sera tardive. Cette réduction ne commencera à se traduire par un
ralentissement de la dérive du climat qu’après plusieurs décennies.
Progressivement, cette dérive se ralentira et on aboutira un siècle plus tard à
un climat stable, très dégradé par rapport à celui qui prévalait quand on s’est
décidé à agir. Une inversion de tendance ne pourra se produire qu’à l’échelle
de millénaires.
Michel PETIT
Les
brèves …
le gène des acharnés du
travail …
( source Agence Science-Presse 30 août 2004)
Habituellement, les singes ajustent leur comportement en fonction de la
quantité de travail à accomplir par rapport à une récompense: ils ont tendance
à chômer lorsque le but est éloigné et à travailler de plus en plus fort au fur
et à mesure que le but approche. Après inactivation, par thérapie génique, d’un
gène qui produit de la dopamine au bénéfice d'un transmetteur (D2) associé
entre autres au plaisir et à la motivation quatre singes autrefois paresseux et
procrastinateurs – la tendance à toujours remettre au lendemain – sont devenus
des travailleurs acharnés – du moins, en
laboratoire – comme si la récompense était à proximité, (source Proceedings
of the National Academy of Science ).
C’est la compréhension des maladies mentales qui intéresse le
laboratoire,
mais le MEDEF risque de voir les choses différemment … J
découverte du 41ème nombre premier de Mersenne
(source Infossciences – GIPMS )
Le programme GIMPS (Great Internet Mersenne
Prime Search) utilise les ordinateurs en réseau pour rechercher les nombres de
Mersenne, une catégorie particulière de nombre premier s'écrivant 2(exp p) -1.
Grâce à lui, Josh Findley a eu l'heureuse surprise de voir, après 5 ans de
participation, s'afficher le 15 mai 2004 sur son ordinateur le 41eme nombre
premier de Mersenne : 2 (exp 24036583) -1.
la centrale électrique
à bananes au secours du développement durable
(source Futura Science 3
septembre 2004)
Bill Clarke, professeur en ingénierie à l'université de Queensland, en
faisant pourrir des bananes dans une cuve hermétique, a récolté du méthane qui lui a servi à faire
tourner une turbine électrique. Jusque là, rien de révolutionnaire mais Bill
Clarke veut aller plus loin. «Dans le Queensland du nord, les bananes sont
abondantes et pourraient être une formidable source d'énergie alternative», a
déclaré Clarke à l'AFP. C'est que la production involontaire de bananes
pourries est énorme : environ un tiers des 20.000 tonnes de bananes récoltées
annuellement par le Queensland ne peut pas être commercialisé. Trop petits ou
abîmés, les fruits invendables s'en vont pour la plupart joncher le sol des
exploitations où ils pourrissent naturellement, sans profiter à personne et en
polluant le sol au passage.
Leur récupération aurait donc un triple
bénéfice : soulager les cultivateurs, supprimer une source de pollution et
produire de l'énergie. Pour l'instant, les résultats sont modestes : le
scientifique a dû écraser 60 kilos de bananes pour produire de quoi alimenter
un ventilateur durant 30 heures. Mais il est optimiste et ne désespère pas de
mettre une point une méthode économique pour réduire les bananes en purée voire
à en accélérer la décomposition à l'aide d'enzymes. Si tout va bien, en février
2005, la première centrale électrique à bananes verra le jour dans le
Queensland, capable d'alimenter 500 maisons individuelles.
une piste pour réduire
les émissions des centrales à charbon
(source Futura Science ADIT BE Allemagne, 1
septembre 2004)
L'institut d'ingénierie des procédés et de technologies des centrales
(IVD - Institut fur Verfahrenstechnik und Dampfkesselwesen) de l'université de
Stuttgart, qui a une longue expérience dans le secteur des techniques
énergétiques, coordonne un projet subventionné à hauteur de 1,9 millions
d'euros par l'Union européenne.
Le lignite, qui est un porteur d'énergie
peu coûteux et présent en Europe en grande quantité, est utilisé dans ce
projet. Au lieu de brûler simplement le charbon, celui ci est gazéifié par de la
chaux brûlée additionnée à de la vapeur d'eau. La chaux absorbe ainsi le CO2
formé et est transformée en calcaire. Suivant la quantité de chaux utilisée, le
gaz produit ne contient pas ou très peu de carbone, et avec un dosage optimal,
on peut parvenir à ne produire que de l'hydrogène. Celui-ci peut alors être
utilisé dans les centrales comportant des turbines à gaz ou à vapeur pour
produire du courant sans émissions polluantes (la combustion de l'hydrogène ne
génère que de l'eau). Le calcaire produit est quant à lui brûlé dans un
deuxième réacteur et réacheminé en tant que chaux brûlée dans le premier
réacteur pour en extraire le CO2.
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vous y retrouverez toutes les brèves (éventuellement
développées) et des dossiers
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ASSOCIATION FRANCAISE POUR L’INFORMATION
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Site
internet : www.pseudo-sciences.org
Coordinateur du comité départemental de Loire-Atlantique de l’AFIS :
Michel NAUD, mn@ouestfonderie.com
ANAIS association
nantes atlantique pour l’information scientifique, c/o Ouest Management, D2A,
rue rené fonck, 44860 Saint Aignan de Grand Lieu
la conjecture de Poincaré résolue ?
(topologie : la
sphère est le seul espace tridimensionnel dépourvu de trous)
(source Agence Reuters 6 septembre 2004)
Grigori PERELMAN, mathématicien russe résidant à Saint-Pétersbourg,
pourrait avoir résolu ce problème de topologie relatif aux objets
tridimensionnels. Il a simplement publié ses résultats sur internet, laissant
le soin à la communauté mathématique le soin d’infirmer ou de confirmer ses
travaux.
Selon, Keith Devlin, docteur en mathématiques à l'université de
Stanford (Californie) « Il est raisonnable de penser que l'approche de
Perelman est correcte ». Ce qui complique un peu les choses, c’est que
PERELMAN ne veut en parler à personne … et il ne témoigne pas le moindre début
d’intérêt pour le prix de un million de dollars promis par l’institut de mathématiques
Clay (Massachusetts) pour la résolution de cette conjecture.
un cyclotron de haute
énergie à Nantes ?
(source Usine Nouvelle 13 juillet 2004)
Le conseil régional des Pays de
la Loire a décidé de soutenir le projet d’un cyclotron de haute énergie à
Nantes, un accélérateur de particules d’une puissance de 70 millions
d’électrons volts, il s’agirait du plus important équipement de ce type en
France. A titre de comparaison, il serait quatre fois plus puissant que le
cyclotron récemment inauguré à Nîmes (Quotidien des usines, l’usine nouvelle du
2 juillet 2004).
Il n’était pas acquis que la nouvelle majorité soutienne ce projet
défendu par la précédente.
Ce cyclotron intéresse une dizaine de
laboratoires du grand ouest dans le domaine de la production d’isotopes
d’intérêt médical. Il correspond à la volonté de plusieurs équipes de
travailler en réseau dans le cadre du cancéropole ouest. Subatech, le
laboratoire de physique nucléaire de Nantes travaillant notamment sur la
problématique du traitement des déchets nucléaires, a aussi manifesté son
intérêt pour l’outil. La société Cis Bio international, filiale de l’allemand
Schering, souhaite également exploiter l’outil pour la production industrielle
de radio-éléments. Le cycloton nantais, prévu pour 2008 ou 2009, représente un
investissement de 30 millions d¹euros dont 28 % serait pris en charge par
l’État et 6 % par le Feder. Les collectivités locales financeraient plus de la
moitié de L’appareil. L’aide des départements, de Nantes métropole et de la région
Poitou-Charentes est requise.
courrier des lecteurs (message électronique du vendredi 27 août 2004)
Bonjour, je lis dans le numéro
263 de Science et Pseudo-sciences, sous le titre «Voyance télévisée », dans un
article sur les émissions de télévision consacrées à la voyance : «Nous ne
pouvons qualifier ce genre d'affligeant spectacle que de racolage de bas étage
pour séduire facilement le public. ». Voici une dépêche de l'AFP du 9 juillet
2004 :
PARIS (AFP) - Patrick Le Lay, PDG de TF1, interrogé parmi d'autres
patrons dans un ouvrage intitulé "Les dirigeants face au changement"
(Editions du Huitième jour), livre sa conception de la télévision et estime que
le métier de TF1 est d'"aider Coca Cola à vendre son produit".
"Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans
une perspective +business+, soyons réaliste: à la base, le métier de TF1, c'est
d'aider Coca-cola, par exemple, à vendre son produit".
"Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le
cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de
le rendre disponible: c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le
préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-cola, c'est du temps
de cerveau humain disponible".
"Rien n'est plus difficile, poursuit-il, que d'obtenir cette
disponibilité. C'est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher
en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances,
dans un contexte où l'information s'accélère, se multiplie et se banalise".
"La télévision, c'est une activité sans mémoire. Si l'on compare
cette industrie à celle de l'automobile, par exemple, pour un constructeur d'autos,
le processus de création est bien plus lent; et si son véhicule est un succès
il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n'en aurons même pas le
temps!"
"Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d'audience. Nous
sommes le seul produit au monde où l'on
+connaît+ ses clients la seconde, après
un délai de 24 H." [Fin de citation]
À la lecture de cette dépêche, ne
pensez-vous pas que votre remarque est certes pertinente, mais fort naïve ? Les
télévisions privées « gratuites » n'ont qu'un seul but : vendre de l'espace
publicitaire aux annonceurs, et «séduire facilement le public » est bien sûr un
excellent moyen d'y parvenir. Bientôt,
la télévision publique sera privatisée (France 2 s'y prépare activement), et il
faudra encore se lamenter sur le « racolage de bas étage ».
Cordialement,
Patrick Leloup 44
Saint-Sébastien-sur-Loire