afis

 

le bulletin de l'    information scientifique

du comité Nantes Atlantique de l'association française pour l'information scientifique

PERIODIQUE A PERIODICITE VARIABLE                                                                              N° 12 – FEVRIER 2005

 

l’éditorial : bienvenue aux brights

 

J’ai longuement hésité : alors que j’ai pris en charge la logistique de la première réplication en France du mouvement des brights, était-il convenable que j’en parle dans le bulletin intérieur de notre comité ?

 

Vous découvrirez à la fin de ce bulletin ce que sont les brights (bright est un néologisme international pour caractériser celles et ceux qui portent un regard naturaliste sur le monde, c'est-à-dire exempt de tout surnaturel, et qui excluent toute référence surnaturelle pour fonder leur éthique) et quels sont les premiers brights ostentatoires ou ostensibles de cette réplication française ayant commencé avec cette année. Sachez déjà qu’outre le rédacteur bien modeste de cet éditorial, l’actuel président de l’AFIS, Jean Bricmont, et son illustre prédécesseur Jean-Claude Pecker figurent parmi les quatre initiateurs. Sachez aussi que l’ensemble des membres du bureau de notre association a rejoint la liste publique. Et d’autre part sachez qu’es qualité de coordinateur des brights j’ai accordé un entretien homérique que vous découvrirez dans le prochain numéro de Science et pseudosciences … alors pourquoi aurait-il fallu que je sois le seul à ne pas en parler ?

 

Bienvenue aux brights, donc,

Rendez-vous sur le site internet des brights de France et des environs : http://brightsfrance.free.fr/

Et le bureau d’ANAIS vous dit «à bientôt avec nous sur la liste publique des brights de France et des environs »

 

Michel NAUD, association nantes atlantique pour l’information scientifique, le 2 mars 2005

 

le coin des adhérents, quelques nouvelles de l’association

 

-          l’assemblée générale nationale aura lieu le samedi 21 mai 2005 à Paris

-          l’assemblée générale de notre association (ANAIS) aura lieu le mercredi 6 avril 2005 à 20h00, comme habituellement autour d’un repas en commun pris au restaurant Buffalo Grill de la route de Vannes à Nantes - Orvault (merci à chaque adhérent de confirmer sa présence par message électronique ou de signaler son absence). Ordre du jour : rapport d’activité, rapport de trésorerie, orientation de l’année à venir (développement de l’association et de sa visibilité), refonte du site internet, questions diverses.

-          La conférence durant la semaine de la fête de la science est organisée : elle se tiendra le mercredi 11 octobre à 20h00 au muséum d’histoire naturelle de nantes. S’inscrivant dans la perspective de « 2005, année mondiale de la physique », son thème sera « les intrusions spiritualistes dans la science », et le conférencier sera Marc Silberstein. Cette conférence sera précédée d’un débat avec signature d’ouvrages au forum de la FNAC de Nantes le même jour à 17h30. La conférence au Muséum est co-organisée avec la section départementale de l’Union Rationaliste et le groupe de Nantes de la Libre Pensée.

-          un rappel important : certains d’entre vous ne m’ont pas encore adressé leur cotisation 2005. Merci à celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait, urgemment, de m’adresser, à mon adresse professionnelle (ouest management, D2A rue rené fonck, 44860 saint aignan de grand lieu), un chèque de 37 euros représentant l’adhésion annuelle (15 euros) et le prolongement d’un an de votre abonnement à la revue Science et pseudosciences (22 euros).

 

Michel NAUD, association nantes atlantique pour l’information scientifique, le 2 mars 2005

 

le coin des sympathisants

 

POUR le progrès scientifique et technique CONTRE les marchands de fausses sciences

rejoignez l’  association française pour l’information scientifique  AFIS

adhérer : OUI, je souhaite adhérer à l’association française pour l’information scientifique

adhésion annuelle : 15,00 euros

abonnement à la revue Science et pseudo-sciences : 22,00 euros ( un an = 5 numéros )

adhésion annuelle + abonnement à la revue Science et pseudo-sciences ( 5 numéros) : 37,00 euros

siège :14, rue de l’école polytechnique, 75005 Paris, site internet national : http://www.pseudo-sciences.org

 

anais association nantes atlantique pour l’information scientifique

comité régional de l’ouest atlantique (de bordeaux à la bretagne) de l’AFIS ; adresser toute correspondance à :

ouest management, domaine d’activités Nantes Atlantique, rue rené fonck, 44860 Saint Aignan de Grand Lieu,

site internet du comité régional ouest atlantique : http://afis44.free.fr/index.htm

coordinateur : Michel NAUD, ingénieur, adresse électronique : afis44@free.fr

 

 

sommaire

 

l’information scientifique

 

Cartographier les gènes des cellules tumorales

La mémoire du sevrage pourrait entraîner la rechute du toxicomane

Une protéine responsable de l'ouverture de l'ADN pour sa recopie identifiée

Énergie nucléaire – solutions novatrices pour un développement durable

Expression des gènes et cancer : une question de probabilité ?

Cartographier les interactions protéine-protéine

nouvelle datation proposée pour l’Homo Sapiens

 

Des cellules souches embryonnaires contre les maladies respiratoires

 

Le VIH, cheval de Troie de la lutte contre le cancer ?

 

le front des pseudosciences

 

nouvelles du front créationniste aux Etats-Unis d’Amérique

 

développer l’esprit critique en prévention des pseudosciences :

enseigner au lycée – une expérience québécoise – le Cégep du vieux Montréal

 

La police saisit des poupées vaudous et n'y touche pas

 

la statue demeure obstinément de marbre

 

actualités

 

dans la revue électronique VIVANT numéro 9 février-mars 2005

Vers un nouveau matérialisme scientifique ?

Le darwinisme cellulaire, une nouvelle théorie de l'embryogenèse et du cancer

 

développement durable, un colloque de l’Union Rationaliste

Pour une attitude rationnelle face au changement climatique

Vendredi 18 mars 2005, Collège de France, Paris,

 

16ème congrès mondial de l’International Humanist and Ethical Union

une matinée consacrée à « Science et Séparation de la Religion et de l’Etat »

Mercredi 6 Juillet 2005, La Sorbonne, Paris

 

les brights

qu’est-ce que c’est ? un article de l’encyclopédie libre wikipédia

les cent vingt trois premiers signataires de la liste publique des brights

 

souvenirs, souvenirs, …

 

 « Les pseudosciences représentent une véritable maladie internationale »

appel du 17 juillet 1998 de 32 scientifiques et philosophes russes dans les Izvestia

 


l’information scientifique

 

Cartographier les gènes des cellules tumorales

Une équipe CNRS de l'Institut Curie vient de mettre au point une nouvelle technologie pour explorer le génome des cellules (notre patrimoine génétique est constitué de quelques 25000 gènes). En alliant des techniques de pointe de génomique (puces à ADN) et un logiciel de calcul statistique, ils dressent une carte des gènes activés ou inactivés en même temps que leurs voisins sur les chromosomes. Ces gènes qui s'expriment "de concert" pourraient servir à définir avec une grande précision le profil génétique des tumeurs.

L'étude des modifications du profil d'un génome au cours du développement tumoral devrait conduire à l'établissement de la carte d'identité moléculaire de chaque tumeur, qui fournira un diagnostic considérablement affiné. En fonction des caractéristiques de la tumeur (profil de mutations, risque de métastases...), un traitement "à la carte" pourra également être proposé à chaque patient.

 

Ces résultats sont publiés dans Cancer Research du 15 février 2005.

Cette nouvelle technique peut aussi s'appliquer à d'autres pathologies.

 

Source : CNRS / Institut Curie, Paris / 15 février 2005 http://www2.cnrs.fr/presse/communique/621.htm

 

La mémoire du sevrage pourrait entraîner la rechute du toxicomane

Chez le toxicomane abstinent, la présentation de stimuli environnementaux précédemment associés à l'expérience de sevrage est susceptible d'induire un intense désir pour la drogue. Des chercheurs du laboratoire Interactions neuronales et comportements (CNRS - Université Bordeaux 2) ont étudié, chez le rat morphino-dépendant, les régions du cerveau qui sont impliquées dans la mémoire du sevrage. Ils montrent, dans un article publié dans The Journal of Neuroscience du 9 février 2005, que la réexposition à un environnement préalablement associé au sevrage des opiacés réactive une partie des circuits neuronaux recrutés par le sevrage lui-même. Ces résultats permettent d'envisager le développement de nouveaux traitements du sevrage chez l'homme.

 

L'addiction est un état psychopathologique caractérisé par une tendance chronique à la rechute. Il implique des processus d'ordres motivationnels et émotionnels qui mettent en jeu l'apprentissage et la mémoire. Identifier les processus comportementaux et neurobiologiques participant à la genèse de cet état motivationnel est important dans la recherche de stratégies thérapeutiques pour traiter les toxicomanes. Les études cliniques menées chez l'homme ont suggéré que cet état motivationnel pouvait être induit notamment par la présentation de stimuli environnementaux présents lors de la consommation de drogue (psychostimulants, opiacés, etc…) et/ou de son sevrage (en particulier pour les opiacés). La mémoire de ces stimuli environnementaux pourrait à elle seule déclencher le désir d'expérimenter à nouveau la drogue.

 

Les chercheurs du laboratoire Interactions neuronales et comportements ont étudié, chez le rat, les régions du cerveau impliquées dans cette mémoire. Ils ont analysé, via l'expression d'un marqueur de réactivité neuronale (le gène c-fos), les circuits neuronaux de rats rendus morphino-dépendant, sevrés (1), puis réexposés à l'environnement dans lequel ils ont été sevrés. Leurs résultats montrent que la réexposition à un environnement préalablement associé au sevrage des opiacés réactive une partie des circuits neuronaux recrutés par le sevrage lui-même. De plus, une analyse détaillée au niveau cellulaire a montré que la dopamine, neurotransmetteur impliqué dans l'attribution d'une valeur affective attractive à la drogue et aux stimuli environnementaux associés, participe également à la formation de la mémoire du sevrage et au rappel des informations apprises par l'exposition répétée à l'environnement.

 

Source : CNRS / Laboratoire Interactions Neuronales et Comportements de Bordeaux / 16 février 2005

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/619.htm

 

une protéine responsable de l'ouverture de l'ADN pour sa recopie identifiée

Pour se développer et se reproduire, les organismes vivants doivent copier l'information de leur génome et la transmettre fidèlement à leur descendance. La molécule d'ADN doit alors s'ouvrir comme une fermeture éclair pour que chacun des deux brins soit recopié. Dans un article publié le 11 février dans la revue Cell, l'équipe de Marcel Méchali de l'Institut de génétique humaine de Montpellier (CNRS) identifie l'une des protéines clés chargées d'ouvrir l'ADN lors de sa réplication. Appelée MCM8, elle serait également capable d'avertir les systèmes de réparation de l'ADN si des erreurs surviennent pendant sa recopie. Elle pourrait être impliquée dans de nombreuses maladies génétiques, dont certains cancers.

 

Les protéines capables d'ouvrir la double hélice d'ADN lors de sa réplication sont des enzymes appelées ADN hélicases : elles « fondent » l'ADN en rompant les liaisons qui unissent les deux brins de la double-hélice pour permettre à la machinerie de recopie d'avancer le long de l'ADN. Les ADN hélicases impliquées dans la recopie du génome des bactéries et des virus ont été caractérisées. En revanche, les scientifiques recherchent depuis de nombreuses années une ADN hélicase permettant la recopie de l'ADN chez les organismes complexes, notamment chez l'homme.

 

L'équipe de Marcel Mechali a identifié chez le xénope (la grenouille des laboratoires), la souris et l'homme, une protéine qui a toutes ces caractéristiques : la protéine MCM8. En fait, c'est le gène codant pour cette protéine que les chercheurs pistaient. Parmi les gènes pressentis, le gène MCM8 représentait un bon candidat. Domenico Maiorano, chercheur Inserm appartenant à l'équipe, a cloné ce gène, produit la protéine MCM8 et réalisé son analyse biochimique et moléculaire. Il a ainsi montré que MCM8 présente toutes les caractéristiques de l'hélicase réplicative. Sans elle, l'ouverture de la double hélice se fait très mal et la réplication est extrêmement ralentie. Les chercheurs ont également montré que MCM8 jouait un rôle d'éclaireur en signalant à la cellule tout dommage ou obstruction sur l'ADN qui pourrait entraîner des erreurs lors de la réplication. MCM8 pourrait donc être un gardien de l'intégrité du génome qui avertit les systèmes de réparation cellulaire quand un problème se pose.

 

On sait depuis quelques années que de nombreuses maladies génétiques humaines, dont certains cancers, sont dues à des déficiences ou des mutations des hélicases. Le gène MCM8 a ainsi été trouvé muté dans les cancers du foie. La protéine MCM8 semble être une hélicase cruciale dans le contrôle de la réplication du génome et les chercheurs veulent désormais savoir si elle est surexprimée ou abîmée dans les tumeurs. Si c'est le cas, elle pourrait servir d'outil de diagnostic et même inspirer la synthèse de nouveaux médicaments anti-cancéreux qui corrigeraient ses défauts quand elle est mutée…

 

Source : CNRS / Institut de génétique humaine de Montpellier / 11 février 2005

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/618.htm

 

Énergie nucléaire – solutions novatrices pour un développement durable

Le CNRS et le Centre d'étude de l'énergie nucléaire belge (SCK•CEN) viennent de signer un contrat dans le cadre d'un projet européen Myrrha de réacteur piloté par un accélérateur. Ce projet, s'inscrivant dans la lignée de la mission du CNRS consistant à fournir des solutions novatrices dans les domaines de l'énergie pour un développement durable, vise la réalisation d'un prototype qui permettra notamment d'ouvrir la voie à des études sur la transmutation des déchets hautement radioactifs. Les deux organismes contribuent ainsi à un usage plus sûr et efficace de l'énergie nucléaire et de ses applications.

 

Myrrha sera la première démonstration mondiale d'une nouvelle catégorie de systèmes nucléaires appelés “Systèmes pilotés par accélérateur” ou SPA (en anglais : Accelerator driven systems ou ADS). Contrairement aux réacteurs classiques, un SPA est une installation sous-critique (voir ci-dessous) contrôlée par une source externe de neutrons. Cette source est constituée d'un accélérateur de protons de haute puissance et d'une cible : le bombardement de la cible par les protons provoque la fission des noyaux de la cible, générant ainsi les neutrons nécessaires au fonctionnement du réacteur.

 

Un des avantages principaux de ce système est qu'il permettrait de transmuter les déchets nucléaires. C'est pourquoi Myrrha s'inscrit dans le cadre d'un programme de recherche européen visant à démontrer qu'il est techniquement possible de transmuter des déchets hautement radioactifs. La transmutation est la transformation d'un isotope en un autre par une réaction nucléaire induite par des neutrons (capture ou fission). On fait appel à ce type de réaction pour transformer des isotopes radioactifs à vie longue en isotopes radioactifs à vie plus courte ou en isotopes stables en vue de réduire l'inventaire radiotoxique à long terme des déchets radioactifs. Les déchets pouvant irradier durant des millions d'années pourraient ainsi être transformés en déchets qui se désactivent à un niveau naturel au bout de trois à sept cents ans.

 

Myrrha est en outre conçu de manière à pouvoir être utilisé comme une installation de recherche polyvalente. Elle pourra ainsi répondre aux besoins de la recherche scientifique sur les matériaux pour les réacteurs de nouvelle génération (fission et fusion), laquelle nécessite des infrastructures nucléaires pouvant produire beaucoup de neutrons rapides. Elle permettra aussi la production de radio-isotopes à usage médical ne pouvant pas être produits dans les systèmes actuels, ou encore la R&D de matériaux avancés pour des utilisations spatiales et dans les télécommunications.

 

explication de texte : régimes critique et sous-critique

Dans un réacteur, la fission nucléaire est initiée en bombardant les noyaux fissiles par des neutrons. Ensuite, la fission d'un noyau s'accompagnant toujours de la libération de neutrons, ceux-ci peuvent à leur tour provoquer la fission d'autres noyaux et la libération d'autres neutrons, et ainsi de suite. Ces fissions en cascade forment ce que l'on appelle une réaction en chaîne. Dans un réacteur, cette réaction doit être contrôlée pour ne pas s'emballer. Un réacteur classique fonctionne en régime critique : les combustibles utilisés (certains sont fissiles quand d'autres absorbent les neutrons) permettent qu'un seul des neutrons libérés à chaque fission provoque une nouvelle fission. Dans un réacteur sous-critique, les combustibles sont choisis de manière à ce que moins d'un neutron par fission induise une nouvelle fission. Un tel réacteur ne peut donc maintenir la réaction en chaîne par lui-même. Il doit être alimenté en neutrons par une source externe, ce qui minimise le risque potentiel d'accident d'emballement.

 

Source : CNRS / Institut de physique nucléaire d’Orsay / 10 février 2005

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/616.htm

 

Expression des gènes et cancer : une question de probabilité ?

Sait-on pourquoi un gène s'exprime ou non, au sein d'une cellule ? Depuis les années 60, l'explication la plus courante fait appel à la notion de programme génétique : il existe dans toute cellule des gènes dits répresseurs ou activateurs qui commandent ou répriment la production de protéines indispensables à la cellule. Depuis une quarantaine d'années, plusieurs démonstrations expérimentales sont venues remettre en question cette approche déterministe (une molécule-signal au niveau du gène détermine une réponse de la cellule) au profit d'une nouvelle théorie dite probabiliste : un gène a simplement une probabilité de s'exprimer ou pas à tout moment. Les travaux de chercheurs de l'Inserm, du CNRS et de l'Université Pierre et Marie Curie (1) apportent une contribution supplémentaire à l'édification de cette nouvelle théorie du développement embryonnaire. Le changement de paradigme que sous-tendent ces nouvelles données permet notamment de considérer les phénomènes de la cancérogenèse, sous un angle totalement nouveau. Ces travaux, publiés ce mois-ci dans la revue Progress in Biophysics & Molecular Biology, sont accessibles en ligne.

 

L'objectif du travail consiste à mieux cerner les règles qui gouvernent le comportement des cellules, notamment au cours des différentes étapes de l'embryogenèse, un processus qui aboutit à un organisme adulte, via une multitude d'interactions entre tissus.

 

Grâce à l'outil informatique, ces chercheurs ont pu tester plusieurs hypothèses formulées sur le comportement d'une ou de plusieurs cellules au cours de leurs différenciations.  Leur hypothèse de départ : le mécanisme qui régit le comportement des cellules est fait, non pas de signaux programmés génétiquement mais d'événements aléatoires qui déclenchent l'activation des gènes contrôlant la différenciation d'une cellule. Les interactions entre cellules qui interviennent ensuite ne sont plus la cause de la différenciation comme admis jusqu'à présent : via l'émission et la réception de molécules entre cellules, elles servent à stabiliser les cellules dans le phénotype qu'elles ont d'abord acquis aléatoirement.

 

Le modèle d'étude est constitué de la simulation de 2 types cellulaires A ou B choisis aléatoirement pour chaque cellule. La simulation informatique permet de complexifier très fortement les paramètres du système probabiliste tout en vérifiant que le modèle ainsi créé aboutit bien à une organisation cellulaire reproductible, comme c'est le cas au cours de l'embryogenèse d'un être vivant. Les paramètres suivis au sein de chacune des cellules et au moment de chaque simulation sont le nombre de molécules synthétisées, le nombre de molécules dégradées, la diffusion de ces molécules, la consommation de molécules par la cellule. À chaque étape de simulation, les événements cellulaires (différenciation, division ou mort) sont enregistrés.

L'aspect probabiliste du modèle est inclus par le biais des probabilités associées à chacun des phénotypes, lesquels apparaissent d'une couleur différente sur l'écran de l'ordinateur ; tandis que l'aspect stabilisateur provient de l'environnement qui agit en retour sur les cellules en modifiant ces probabilités associées à chaque phénotype.

 

Parmi les résultats notables (l'article fait 30 pages !), les chercheurs s'aperçoivent que lorsque les conditions de simulation informatique suppriment la mort cellulaire (les cellules continuent à vivre même si la quantité de nutriments nécessaire n'existe plus), la structure cellulaire se forme correctement mais avec un taux d'échec de l'ordre de 50% (contre 20% seulement dans le cas où la mort cellulaire existe). La mort cellulaire semble donc jouer un rôle positif dans la formation de cette structure en bi-couche, caractéristique des êtres multicellulaires. La mort cellulaire élimine les cellules non adaptées à leur environnement, au profit… des plus viables. En somme, on est en présence d'une sorte de darwinisme transposé au niveau de la cellule.

 

Plus généralement, les simulations permettent de comprendre comment un ordre cellulaire correspondant aux tissus d'un organisme peut apparaître et comment ce même ordre peut être déstabilisé et donner lieu à une croissance cellulaire incontrôlée. En effet, les données permettent de comprendre le cancer d'une nouvelle manière. Plutôt que de considérer que les cellules se mettent à proliférer anarchiquement (et deviennent cancéreuses) sous l'influence de mutations altérant les signaux d'un programme génétique de contrôle de la prolifération cellulaire, les chercheurs français proposent une autre explication. L'organisation cellulaire résulte d'un équilibre quantitatif entre différents paramètres. En effet, les cellules structurées en bi-couche par le modèle arrêtent de proliférer spontanément, sans qu'aucun signal inhibiteur n'ait pourtant été intégré au système de simulation informatique. Les auteurs montrent donc que cet arrêt de croissance est dû à un équilibre entre les effets autostabilisateurs du phénotype (les cellules différenciées stabilisent leur propre phénotype) et les effets d'interdépendance pour la prolifération (les cellules différenciées stimulent la prolifération de phénotypes autres que le leur) exercés via les interactions entre cellules.

 

Dès qu'une modification quantitative intervient dans un de ces deux processus, la croissance cellulaire est désorganisée, le cancer se déclenche. Autrement dit, si l'organisation tissulaire résulte de la combinaison de multiples causes, l'origine du cancer peut être diffuse. En fait, la croissance d'une tumeur est l'effet visible localement d'un déséquilibre entre l'ensemble des facteurs stabilisateurs impliqués dans l'environnement de la cellule.

 

Cette nouvelle manière de comprendre le cancer peut ouvrir de nouvelles stratégies de lutte thérapeutique. Ainsi, au lieu de pallier le déficit d'une protéine qui affecte la prolifération en « réparant » la mutation qui en est à l'origine, le modèle proposé suggère qu'il faudrait agir en rétablissant le ratio entre les paramètres d'autostabilisation et d'interdépendance pour la prolifération (des paramètres de diffusion de la protéine, par exemple).

 

« L'apport de la biologie moléculaire et de la génétique n'est pas remis en question par ces travaux, mais il est nécessaire maintenant d'enrichir nos connaissances en intégrant l'ensemble des composants de l'organisation biologique, expliquent les auteurs. L'organisation cellulaire résulte d'un équilibre entre les influences du génome et des interactions cellulaires. L'embryogenèse est l'évolution de l'embryon soumis à cet équilibre. Le cancer est la destruction de cet équilibre », concluent-ils.

 

(1) Jean-Jacques Kupiec, chercheur Inserm au sein du Centre Cavaillés de l'Ecole normale supérieure, Bertrand Laforge, maître de conférence à l'Université Pierre et Marie Curie (Laboratoire de physique nucléaire et des hautes énergies, CNRS/IN2P3, Universités Paris 6 et 7), David Guez et Michael Martinez

 

Source : CNRS / INSERM, Ecole Normale supérieure, Paris / 1 février 2005

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/612.htm

 

Cartographier les interactions protéine-protéine

L'achèvement de l'analyse et du séquençage des génomes de plusieurs organismes a été marqué par une surprise de taille pour les généticiens : l'homme n'a que 25 000 à 30 000 gènes, soit seulement deux fois plus que la mouche du vinaigre (13 600 gènes) et bien moins que le riz (50 000 gènes).

 

Et si la complexité de l'espèce humaine résidait en partie dans les protéines ? Le nombre et la fonction biologique de la plupart de ces molécules codées par les gènes ne sont pas encore connus. Un même gène peut en effet détenir l'information utile à la fabrication de plusieurs formes d'une même protéine. Ces formes aboutissent à des fonctions très variées, d'où l'intérêt de l'étude des protéines : la protéomique.

 

Le nombre d'interaction entre protéines est considérable. L'exploration de ces réseaux protéiques complexes nécessite des méthodologies adaptées ainsi que des outils bioinformatiques puissants pour les analyser.

En mettant en commun leurs compétences, des chercheurs du CNRS et de l'Inserm à l'Institut Curie et des chercheurs d'Hybrigenics ont étudié les interactions entre protéines chez la mouche du vinaigre, Drosophila melanogaster. Bien que cette analyse ne soit pas exhaustive, elle utilise dans un modèle biologique simplifié un "jeu de référence" contenant de nombreuses protéines impliquées dans le développement des cancers chez l'homme (1).

 

Les chercheurs ont ainsi identifié plus de 2 300 interactions entre les protéines étudiées.

 

La carte d'interaction protéine-protéine est accessible à l'adresse : http:/pim.hybrigenics.com.

 

En permettant d'assigner une fonction aux protéines impliquées dans le développement du cancer, la carte des interactions protéine-protéine est un pas vers l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques.



Notes :
1) Les protéines étudiées chez la drosophile ont toutes un équivalent humain ("un orthologue"). D'espèces différentes, les gènes orthologues dérivent d'un même gène ancestral, ils ont divergé à la suite d'évènements de spéciation. Les gènes étudiés lors de ce travail correspondent à des génes impliqués dans des cancers et/ou de grandes fonctions biologiques telles que signalisation, trafic, conservation de l'intégrité du génome….

 

Ces résultats sont publiés dans la revue Genome Research du 1er mars 2005.

Source : CNRS / Institut Curie, Paris / 1 mars 2005

http://www2.cnrs.fr/presse/communique/629.htm

 

nouvelle datation proposée pour l’Homo Sapiens

 

Des paléontologues australiens et américains ont revu la datation de fossiles humains découverts en 1967 le long de la rivière Omo au sud de l'Éthiopie. Les deux crânes, baptisés Omo I et II, ont été mis au jour en 1967 et datés selon une première évaluation d'environ 130 000 ans par analyse du taux de thorium et d'uranium des huîtres retrouvées dans les sédiments (une datation à l'époque controversée car on pensait que l'homme moderne ne pouvait avoir plus de 100 000 ans).

Mais les nouvelles méthodes disponibles ont conduit Francis Brown, de l'Université de l'Utah, John Fleagle, de la Stony Brook Université (New York), et Ian MacDougall, de l'Australian National University, à une autre conclusion : les deux fossiles, contemporains malgré des différences morphologiques, remonteraient à près de 195 000 ans (à 5 000 ans près).

Les chercheurs se sont notamment focalisés sur le taux de désintégration de l'argon des cristaux de feldspath de sédiments situés juste au-dessous des fossiles et de cendres prélevées nettement au-dessus (à environ 50 mètres) ; les premiers ont indiqué un âge de 196 000 ans et les secondes une limite inférieure de 104 000 ans.

La vitesse de sédimentation de la rivière Omo étant à l'époque très importante, l'âge des restes serait donc plus proche de 196 000 ans. Jusque- là, les plus vieux fossiles humains étaient considérés comme étant ceux découverts à Herto, également en Ethiopie, et évalués entre 154 000 ans et 160 000 ans. Ces travaux confirment les analyses de paléogénétique récentes situant l'origine de l'Homo sapiens moderne entre -150 000 et -200 000 ans.

 

Source Futura Sciences 28 février http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news5640.php

 

Des cellules souches embryonnaires contre les maladies respiratoires ?

 

Une équipe de l'Inserm, dirigée par Edith Puchelle* vient de démontrer, pour la première fois, que des cellules souches embryonnaires (ES) murines peuvent générer un épithélium respiratoire parfaitement différencié et fonctionnel, l'épithélium étant un tissu fondamental formant soit un revêtement externe (en surface de la peau) ou interne (en surface d’une muqueuse), soit une glande.

Suite aux modifications de la loi relative à la Bioéthique, l'accès prochain aux cellules ES humaines normales et pathologiques permet d'envisager de produire des tissus respiratoires.

 

Enjeu : des perspectives thérapeutiques réparatrices de l'épithélium et correctrices des anomalies géniques, en cause notamment dans le cas de la mucoviscidose. Ces travaux sont publiés dans American Journal of Respiratory Cell and Molecular Biology accessible à l'adresse www.ajrcmb.org


L'épithélium respiratoire qui tapisse les voies aériennes joue un rôle fondamental dans la défense antibactérienne, antivirale et anti-oxydante de la muqueuse respiratoire.

Il assure la régulation des flux d'ions et d'eau, indispensables au fonctionnement du système muco-ciliaire. Contrairement à l'épithélium intestinal (dont le renouvellement est continu), l'épithélium respiratoire se renouvelle très lentement. On ne connaît pas encore les cellules souches humaines impliquées dans sa régénération. Dans de nombreuses pathologies respiratoires d'origine génétique comme la mucoviscidose et/ou acquises, comme la bronchite chronique, les bronchiolites, l'asthme et les infections respiratoires d'origine virale ou bactérienne, des lésions sévères de l'épithélium respiratoire et un remodelage de la muqueuse sont observés. Dans toutes ces pathologies, le repeuplement et la régénération rapide de l'épithélium respiratoire conditionnent la restauration des fonctions de défense et donc la fonctionnalité de la muqueuse respiratoire.

La connaissance de l'environnement moléculaire impliqué dans la régénération de l'épithélium respiratoire et l'identification des cellules souches capables de reconstituer l'épithélium lésé sont donc des pré-requis indispensables pour envisager des stratégies thérapeutiques adaptés.

Les travaux entrepris par Edith Puchelle et son équipe s'inscrivent dans cette perspective. Les résultats obtenus aujourd'hui par ces chercheurs montrent que les cellules souches embryonnaires de la souris sont capables de se différencier en cellules sécrétrices non ciliées de Clara, des cellules caractéristiques de l'épithélium respiratoire trachéobronchique de la souris et de l'épithélium des bronchioles humaines.

Grâce à des techniques de biologie moléculaire et à l'apport de l'immunocytochimie et de la microscopie électronique, les chercheurs de l'Inserm ont pu montrer que les cellules souches ES se différenciaient en cellules de l'épithélium respiratoire avec une plus grande efficacité sous l'influence de collagène de type I. En plus, les auteurs montrent qu'à partir de ces cellules, il est possible de générer un épithélium fonctionnel complet, constitué de plusieurs types cellulaires : des cellules sécrétrices de Clara, mais aussi des cellules basales et des cellules ciliées.


Les cellules souches embryonnaires ES sont des cellules auto-renouvelables et pluripotentes (elles ont vocation à former tous les tissus de l'organisme) issues de l'embryon au stade blastocyste (ce qui correspond au 5-7ème jour après fécondation). Jusqu'à présent, on savait que les cellules ES pouvait donner naissance à des pneumocytes de type II, cellules présentes au niveau des alvéoles respiratoires ; les capacités de ces dernières à générer du tissu épithélial respiratoire différencié et fonctionnel n'étaient cependant pas prouvées jusqu'alors.

De nombreuses étapes restent encore à franchir avant d'envisager les applications thérapeutiques. Le passage à l'exploration in vivo de ces données, soulève bien entendu encore des questions relatives notamment au mode de transplantation cellulaire, à la correction génique des cellules, à leur durée de vie et à leur fonctionnalité.

* Directrice Unité Inserm « Dynamique Cellulaire et Moléculaire de la Muqueuse Respiratoire », Reims

 

Source Futura Sciences / INSERM / 28 février 2005 /

http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news5593.php

 

Le VIH, cheval de Troie de la lutte contre le cancer ?

 

Dans le domaine de la thérapie génique, les lentivirus comme le virus du Sida intéressent de plus en plus en tant que vecteurs potentiels. Une fois rendus inoffensifs, ils sont en effet capables de transférer de l'ADN dans des cellules quiescentes et ce sans exprimer de gènes viraux (donc sans entraîner de rejet).

Au cours de récents travaux publiés dans la revue Nature Medicine, des chercheurs de l'Université de Californie-Los Angeles (UCLA) ont choisi de tirer parti de ces caractéristiques pour fabriquer, à partir du VIH, un vecteur thérapeutique dirigé spécifiquement contre des cellules cancéreuses.

L'expérience s'est déroulée en deux temps. Tout d'abord, Irvin Chen et ses collègues ont retiré les éléments viraux conférant sa pathogénicité au virus du Sida, sans toucher à sa capacité d'infection. Ensuite, ils ont transformé l'enveloppe de ce VIH à l'aide d'un autre virus modifié, nommé Sindbis, qui affecte normalement les oiseaux et les insectes. Le résultat a consisté en un vecteur lentiviral pseudotypé dirigé non plus contre les cellules T mais contre la glycoprotéine P, une molécule située à la surface de nombreuses cellules tumorales et qui est associée à une chimiorésistance des cancers.

Afin de tester l'efficacité de leur vecteur, les scientifiques l'ont injecté par intraveineuse à des souris atteintes de mélanome et ont suivi son parcours grâce à un marqueur fluorescent (la luciférase) initialement intégré. Ils ont ainsi pu constater que le virus se dirigeait vers les poumons où des cellules métastasées avaient migré.

En théorie, une stratégie de ce type - avec incorporation de gènes thérapeutiques - pourrait permettre de cibler et de traiter les métastases avant qu'elles ne se développent trop. Mais la glycoprotéine P est également exprimée par des cellules saines et l'approche pourrait donc être limitée aux cas présentant une forte surexpression de la molécule par les cellules tumorales.

 

Source Futura Sciences 27 février 2005 http://www.futura-sciences.com/sinformer/n/news5575.php

 

le front des pseudosciences

 

nouvelles du front créationniste aux Etats-Unis d’Amérique

 

Plus grave que l'hostilité à laquelle fait face l'évolution auprès des élus américains, il y a le refus des enseignants de... l'enseigner. En effet, devant le risque de heurter des parents, ou de se retrouver dans une controverse lancée par les fondamentalistes religieux, nombreux sont les biologistes qui baissent carrément les bras et contournent complètement le sujet.

 

Le phénomène couvre un territoire beaucoup plus large que ne le laissent soupçonner les batailles qui font parler d'elles dans les médias: le cas de l'autocollant sur les manuels scolaires de Georgie ou le cours sur le "design intelligent" dans une école de Pennsylvanie (voir la manchette du 7 février, L'ignorance au pouvoir).

 

L'évolution figure certes dans la liste des "lectures à effectuer", autrement dit, parmi les bibliographies remises aux élèves, mais ne se rend pas jusqu'à la bouche du prof. Dans certains cas, rapporte le New York Times, ce sont les directeurs d'écoles eux-mêmes qui encouragent fortement leurs professeurs à éviter d'en parler. Cette crainte qu'ont les profs d'en parler rend donc impossible une mesure exacte de l'ampleur du problème...

En comparaison, s'indigne le New York Times, même dans un pays aussi catholique que la Pologne, environ 80% des gens interrogés disent accepter la théorie de l'évolution.

 

·          Sur le design intelligent, lire Le chat et la souris créationnistes

·          Sur la décision du Kansas, en 1999, de retirer des examens de fin d'année de tout le cursus scolaire (de la 1ere à la 12e année) toute référence à l'évolution, lire Un grand pas en arrière pour l'humanité.

·          Sur le renversement de cette décision, l'année suivante, lire Le Kansas évolue.

·          Sur une décision similaire d'une commission scolaire de Georgie en 2002, voir Les imbéciles sont parmi nous.

·          Et en Alabama

·          Et en Pennsylvanie, en novembre dernier

 

Source Agence Science Presse 28 février 2005 http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/cap2802052.html

 

développer l’esprit critique en prévention des pseudosciences

enseigner au lycée – une expérience québécoise – le Cégep du vieux Montréal

 

Sur le site internet du Cégep du vieux Montréal, autrement dit d’un lycée comme on dit en québécois dans le texte, on trouve un bien intéressant cours, le cours 345-101-03 consacré à « la connaissance » et dispensé par un enseignant répondant au nom de Michel ROBERT mrobert@cvm.qc.ca .

 

Je me contenterai, dans ce bulletin de vous faire découvrir son module n°7 que vous trouverez à l’adresse  http://www.cvm.qc.ca/Connaissance/Modules/module7.htm

 

 

Excursions du côté de l'irrationnel: les pseudosciences

 

Les pseudosciences ont ceci de particulier qu'elles se présentent comme des sciences. Ce ne sont pas des sciences reconnues, elles n'emploient pas des méthodes ou une démarche réellement scientifique, mais extérieurement elles  cultivent soigneusement l'apparence de scientificité. L'astrologie, la scientologie, l'homéopathie, sont de fausses ou pseudosciences.

 

Dans ces disciplines ont fait de savants calculs, on passe des tests, on rapporte des observations: il y a donc une pratique qui mime le comportement scientifique et qui est susceptible de tromper le grand public. Il importe donc de clarifier exactement en quoi ces disciplines violent les principes de la véritable science.

 

Critères de scientificité

 

Une discipline scientifique doit être objective, systématique et rigoureuse. Ses idées doivent être testables d'une façon ou de l'autre et ces tests doivent pouvoir être répétés. La communauté des chercheurs doit pouvoir examiner et remettre en question publiquement tout résultat douteux. Seules les théories établies selon ces critères et qui résistent à l'examen des spécialistes sont dignes d'être acceptées comme vraies, du moins jusqu'à preuve du contraire! Nous accusons certaines disciplines d'être des pseudosciences car tout en prétendant au prestige de la science, elles désobéissent à certains critères de scientificité bien établis.

On peut lire ce passage très éclairant dans un ouvrage de Paris et Bastarache:

 

« Science et fausse science

Le mot «science» possède une forte connotation positive: il est même souvent perçu comme un synonyme de «vrai». On comprendra alors que la tentation est forte de présenter une affirmation comme étant «scientifiquement prouvée» même si tel n'est pas le cas. La fausse science est justement ce discours qui tente de passer pour scientifique sans l'être et de profiter ainsi du prestige de la science. Il faut apprendre à la reconnaître pour éviter de se laisser manipuler.

Une pseudoscience se reconnaît habituellement par le non respect d'un des critères de scientificité.

·          Le caractère non testable d'une affirmation ou d'une hypothèse. Une hypothèse ou une affirmation contre laquelle il n'y a pas de preuves possibles : aucune observation ou expérimentation ne peut démontrer la vérité ou la fausseté de l'hypothèse.

·          Une définition vague, non rigoureuse, du phénomène étudié.

·          Le refus de procéder à une expérimentation contrôlée qui démontrerait l'existence du phénomène étudié.

·          Le refus de tenir compte de nouvelles découvertes, de faits contredisant ce qui est affirmé.

·          Une affirmation ou une hypothèse provenant d'une pseudoscience peut tout de même être valable tout en n'étant pas scientifique. La réalité est plus vaste que ce qu'en dit la science. Il faut éviter ici le piège du scientisme. »

 

Claude Paris et Yves Bastarache,

Philosopher, Pensée critique et argumentation,

Québec, Éditions C.G., 1995, p.59

 

La position des auteurs est ferme mais ouverte. Tout savoir non scientifique ne doit pas automatiquement être considéré comme non valable: le discours scientifique n'est pas le seul discours intéressant et instructif.

 

Cependant leurs quatre critères  nous permettent d'élaborer un outil d'évaluation extrêmement utile.

 

Évaluer les pseudosciences

 

Nous disons qu'une pseudoscience est une discipline d'apparence scientifique qui néanmoins contrevient à au moins un des critères de la scientificité. Ainsi les pseudosciences se caractérisent par l'un ou l'autre des traits suivants:

1.                   Affirmations non testables

2.                   Définitions non rigoureuses

3.                   Refus de l'expérimentation objective

4.                   Refus de considérer les faits contraires

5.                   Ignorance des objections fondées

 

Pour évaluer une pseudoscience, il faut donc se demander si elle comporte un de ces traits. Il se trouvera évidemment toujours quelqu'un pour y croire tout de même, cependant, une personne rationnelle devrait entretenir un doute raisonnable sur toute discipline qui échoue le test des critères de scientificité.

 

Exemples de pseudosciences en déficit rationnel

 

Lorsque des personnes rationnelles s'opposent aux pseudosciences, elles ne le font pas par idéologie, en oppossant une foi à une autre foi; elles s'y opposent en raison d'un défaut épistémologique important de ces discipline, d'un manque de rigueur démontrable. Voici quelques exemples.

 

1. Affirmations non testables

Les numérologues prétendent qu'en faisant de savants calculs à partir de votre nom propre, ils peuvent prédire vos jours chanceux, vous indiquer une conduite à suivre, vous faire gagner à la loto. Cependant, si ces prédictions ne se réalisent pas, c'est tout simplement parce que vous les avez mal interprétées, que vous avez omis de fournir telle ou telle indication, que vous n'avez pas parié à la bonne heure, etc. Ainsi les numérologues ont toujours raison: leurs affirmations ne sont pas testables.

 

2. Définitions non rigoureuses

Dans un ouvrage récent, Alan Sokal et Jean Bricmont ont relevés des centaintes d'erreurs scientifiques graves dans les ouvrages de «savants» oeuvrant dans les sciences humaines. Plusieurs penseurs réputés ont été critiqués pour avoir utilisés des concepts mathématiques ou physiques d'une manière abusive, trompeuse, voire totalement illusoire. Notons des critiques acerbes envers Julia Kristeva et Jacques Lacan, entre autres.

Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures intellectuelles, Paris, Odile Jacob, 1997, 277 p.

 

3. Refus de l'expérimentation objective

Les homéopathes aiment citer des expériences et des observations qui démontreraient la valeur de leurs traitements. Cependant, ils omettent soigneusement de citer les études contraires et refusent de soumettre leurs thérapies à une évaluation par des laboratoires indépendants. D'ailleurs leurs «gélules», contrairement aux autres médicaments, ne sont soumis à aucun contrôle officiel.

 

4. Refus de considérer les faits contraires

Depuis 2000 ans, en raison du déplacement du système solaire dans la galaxie, le ciel s'est transformé et les constellations ne sont plus au même endroit. Nous aurions tous dû progresser d'un signe. Le ciel astrologique ne correspond plus au ciel réel des astronomes. Malgré cela la plupart des astrologues continuent à établir leurs cartes du ciel et leurs prédictions à partir de cartes du ciel périmées depuis des siècles...

 

5. Ignorance des objections fondées

Dans les années '50, les psychologues ont rejetté les théories du mental de L.Ron Hubbard suite à toute une série d'objections sérieuses qui leur ont été adressées. Plutôt que de réviser celle-ci en conséquence, la Dianétique est demeurée telle quelle, et s'est transformée en pseudoscience, respectée seulement par les adeptes de la secte bien connue de l'Église de scientologie.

 

Le danger des pseudosciences

 

Dans la mesure où les sciences authentiques ne reconnaissent pas les pseudosciences, et où leur influence ne dépasse pas le cercle des adeptes, les pseudosciences sont de simples curiosités culturelles. Cependant, l'influence des pseudosciences est bien plus étendue qu'il n'y paraît. Certaines décisions politiques ou économiques importantes sont prises sous les conseils d'un astrologue. Certains enfants malades sont soignés exclusivement avec des gélules homéopathiques. Les scientologues forment une organisation puissante capable d'endoctriner et d'exploiter des masses de personnes fragiles. Il y a donc aussi une dimension éthique à tout ça.

 

Dans la mesure où une discipline ne se présente pas comme une connaissance scientifique, mais comme une interprétation libre ou un jeu, il n'y a rien à redire: après tout les amateurs de jeux de rôles (style Dongeons et dragons) savent que leur univers fictionnel n'est pas le monde réel. Mais dans la mesure où on présente ces disciplines comme des sciences, il faut en critiquer les prétentions, à moins d'accepter un retour à la médecine des saignées et à l'alchimie!

 

La police saisit des poupées vaudous et n'y touche pas

 

La police colombienne a saisi 292 poupées vaudous mais s'est montrée très réticente quant à l'examen de ces talismans noirs de la taille d'une main, de peur d'être victime de sorcellerie.

 

"Les sorcières n'existent pas mais si c'est le cas, alors elles sont bien là", a expliqué jeudi à un journal local Gerson Fajardo, capitaine de la police de l'autoroute.

 

Transporter ou vendre ces poupées n'est pas illégal en Colombie. Mais l'officier de police Rolando Silva, présenté par le quotidien El Tiempo comme un expert en magie noire, a cependant justifié la saisie de ces talismans dans la province centrale de Quindio.

 

"C'était une mesure pour protéger la moralité et les bonnes moeurs de la population", a expliqué le policier.

La cargaison, sur laquelle était inscrit "marchandises diverses", contenait aussi 192 paquets présentés comme de la poudre magique et des instructions pour jeter des sorts.

 

BOGOTA, Colombie (Reuters) - Thu December 16, 2004 9:05 PM CET

 

la statue demeure obstinément de marbre

 

Très inquiets devant l'état de santé du Pape, les millions de catholiques peuvent se tourner vers une statue de la basilique de Saint-Jean-de-Latran, à Rome, dont les prophéties seraient, selon certains, parfaitement avérées.

 

Ce monument érigé en hommage au pape Sylvestre II, qui dirigeait l'Eglise catholique il y a mille ans, est réputé devenir humide lorsque la mort d'un pape est imminente.

 

Or, malgré l'hospitalisation jeudi du souverain pontife, la statue demeure obstinément de marbre.

 

"La statue est froide, mais sèche", témoigne le père Edoardo, la main posée sur la pierre, en réponse aux regards interrogatifs que jettent plusieurs prêtres depuis leurs confessionnaux vides.

 

Droites dans leurs robes grises, deux religieuses italiennes d'un certain âge assurent que le pouvoir prophétique de la statue est sérieusement documenté.

"Elle suinte quand la mort d'un pape approche", explique l'une d'elle.

"La pierre pleure. C'est vrai, c'est arrivé. Il existe des gens qui l'ont vu", confirme la deuxième, qui concède ne pas connaître personnellement les témoins du phénomène.

 

ROME (Reuters Fri February 25, 2005 5:44 PM CET)  http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=oddNews&localeKey=fr_FR&storyID=7743163

 

actualités

 

dans la revue électronique VIVANT numéro 9 février-mars 2005

 

Vers un nouveau matérialisme scientifique ?

Le « fait religieux » envahit la société. La science, en particulier la biologie, n'y échappe pas. Si le dialogue science religion peut être œuvre d'ouverture d'esprit, certains tentent, sous ce couvert, de réduire les explications scientifiques à des idéologies. Ainsi le courant du « dessein intelligent » et les dogmes religieux fondamentalistes présentent-ils fallacieusement la théorie de l'évolution, ou bien prétendent-ils inventer une théorie alternative. Face à la récurrence de vieilles doctrines spiritualistes, toute une réflexion critique tente de refonder une vision du monde reposant sur l'idée que les phénomènes de la nature n'existent que parce qu'ils ont une base matérielle. Par là même, cette réflexion tente d'apporter de nouvelles bases théoriques aux philosophies matérialistes

François Athané, Chomin Cunchillos, Guillaume Lecointre et Marc Silberstein

http://www.vivantinfo.com/numero9/materialisme_scientifique.html

 

Le darwinisme cellulaire, une nouvelle théorie de l'embryogenèse et du cancer

Voilà cinq ans, le livre « Ni Dieu ni gène », signé par Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo, avait fait du bruit dans la communauté des biologistes francophones. Prenant le contrepied des vues déterministes qui alimentent la biologie depuis des décennies, il popularisait l'idée que le hasard joue un rôle moteur dans la différenciation cellulaire et, par là, dans le développement des organismes vivants. Aujourd'hui, J.J. Kupiec, épaulé par le physicien Bertrand Laforge, affine sa théorie grâce à une publication reposant sur des travaux de simulation informatique. Avec des perspectives quant aux mécanismes et au traitement de la cancérogenèse.

jean-jacques Kupiec et Bertrand Laforge

http://www.vivantinfo.com/numero9/hasard_selection.html 

 

développement durable

un colloque de l’Union Rationaliste

Pour une attitude rationnelle face au changement climatique

Vendredi 18 mars 2005
Collège de France, 11 Place Marcelin Berthelot, 75005 Paris, salle 5

 

9h 00    Accueil

9 h 15   Présentation par Gérard Fussman

(professeur au Collège de France, secrétaire général de l'Union Rationaliste).

9 H 30   L'effet de serre: évaluation et synthèse des connaissances scientifiques,

par Michel Petit,

Président de la Société Météorologique de France, Vice-Président de l'Union Rationaliste.

10h 45 La perception de la problématique : énergie et effet de serre.

Rôle des medias et de l'éducation.

Présentations de Gérard Bonhoure, Inspecteur général de l'Éducation Nationale;

Jean-Marc Pérol, Inspecteur d'académie, Inspecteur pédagogique régional;

Marie-Odile Monchicourt, journaliste.

11H 30 Discussion générale animée par Marie-Odile Montchicourt.

12 h 00             Déjeuner libre

13 h 30             La contribution des divers modes de production d'énergie

par Pierre Joliot, Professeur honoraire au Collège de France.

14 h 15             La mise en oeuvre des instruments économiques pour les politiques climatiques,

par Patrick Criqui, Directeur de recherche au CNRS.

15 h 15             Ni catastrophisme ni optimisme

par Jean-Pierre Dupuy, Professeur à l'École Polytechnique et à Stanford University,

et Alexei Grinbaum, Chercheur à l'École Polytechnique.

16 h 15             Les divers niveaux d'intervention possibles

par Dominique Dron, Professeur à l'École des Mines de Paris.

17 h 15             Conclusion par Hélène Langevin-Joliot,

Directeur de recherche émérite au CNRS, Présidente de l'Union rationaliste.


Pour tout renseignement, contacter l'Union Rationaliste, 14 rue de l'École Polytechnique, 75005 Paris,
Tél. 01 46 33 03 50,
union.rationaliste@wanadoo.fr 

Chaque présentation réservera 15 minutes pour une discussion avec la salle.

Inscription par internet: Formulaire d'inscription

 

dans le cadre du 16ème congrès mondial de l’International Humanist and Ethical Union

Science et Séparation de la Religion et de l’Etat

Mercredi 6 Juillet 2005 de 9h00 à 12h00

La Sorbonne, Amphithéâtre Champollion, Paris

 

Dans le cadre du 16ème congrès mondial de l’IHEU (International Humanist and Ethical Union) une matinée (le mercredi 6 Juillet 2005 de 9h00 à 12h00) consacrée au thème de « La Science et la Séparation de la Religion et de l’Etat » sera organisée à la Sorbonne à Paris. Cette matinée, organisée par la Commission Science de la Fédération Nationale de la Libre Pensée et l’Union Rationaliste, se tiendra sous la présidence de Jean-Claude Pecker. Nous reviendrons ultérieurement sur le programme de ce colloque en cours de bouclage.

 

les brights – un article de l’encyclopédie libre wikipédia

Bright [nom commun, langue anglaise] : le nom Bright désigne un individu qui porte sur le monde un regard naturaliste, c'est-à-dire libre de tout élément surnaturel ou mystique ; les Brights fondent leur éthique et leur comportement sur une compréhension naturaliste de l’univers.

 

Naturaliste [adjectif] : considérant que la réalité est gouvernée par des lois naturelles (par opposition à surnaturelles).

 

bright est un néologisme construit comme substantif, mème et terme générique :

 

bright est un néologisme : le nom « bright » a été créé par Paul Geisert et Mynga Futrell, de Sacramento, Californie(USA). Ce néologisme a été présenté pour la première fois en public le 1er mars 2003 devant la Coalition for the Community of Reason, Kansas City, Missouri (USA). Le dictionnaire de langue anglaise MacMillan  (http://www.macmillandictionary.com/resourcenew-030829-bright.htm) lui consacre une page.

 

bright est un substantif : dans son usage courant en langue anglaise bright est un adjectif (signifiant clair, éclatant, brillant, vif, lumineux, … tant au sens propre, par exemple pour le soleil, qu’au sens figuré pour un individu ou un exposé) ; ce nouvel usage international de bright en fait un nom commun (également appelé un substantif)  dont le sens a légèrement dérivé de l’adjectif pour désigner un ou des individus portant un regard naturaliste sur l’univers, c'est-à-dire percevant la réalité comme n’étant régie que par des lois naturelles (par opposition à surnaturelles).

 

bright  aspire à être un mème : un mème, par association d’idées avec un gène,  se veut l’équivalent métaphorique pour la culture (stocké dans les cerveaux humains) du réplicateur qu’est l’ADN, se transmettant par contagion et imitation. C’est le zoologiste d’Oxford Richard Dawkins qui est crédité de la première publication du concept de mème dans son livre Le gène égoïste de 1976. Des exemples de mèmes sont ainsi des idées, des mélodies, des modes vestimentaires, des recettes de cuisines, des trucs de grand-mère, etc. Richard Dawkins range les religions parmi les plus puissants de ces virus mentaux. L’ambition des créateurs du néologisme bright est d’en faire un mème, à savoir un mot « sonnant bien », facile à retenir, et se propageant par contagion et imitation sur toute la planète.

 

bright  se définit comme terme générique : le nom collectif Brights inclut les nombreuses et diverses catégories d’individus dont les valeurs personnelles ou les objectifs poursuivis découlent d’une posture naturaliste, c'est-à-dire exempte de références surnaturelles. Sous ce terme générique de Brights peuvent se retrouver, déjà, tous ceux qui se proclament athées, agnostiques, rationalistes scientifiques, matérialistes ou libres-penseurs. Beaucoup de Brights se satisfont de ces catégories philosophiques et se regroupent dans des associations (en France : fédération nationale de la libre-pensée, union rationaliste, union des athées, etc. ) où ils partagent les mêmes valeurs et se donnent des objectifs communs. Un grand nombre de Brights potentiels ignorent l’existence de ces groupes, voire même n’envisageraient jamais de les rejoindre, même en en connaissant l’existence. Le terme générique de Brights a été créé pour regrouper sous cette même dénomination tous ceux qui partagent une posture naturaliste, qu’ils se reconnaissent ou non dans des sociétés de pensée et d’action existantes, et qui n’acceptent pas que la dénomination fréquente d’incroyant suggère qu’une croyance ou une foi pourraient être LA référence.

 

Les Brights constituent un mouvement de visibilité prenant forme de réseau international d’individus fondé sur l’utilisation d’internet.

 

Les Brights constituent un mouvement de visibilité : Le mot « bright » est utilisé comme bannière, à une échelle internationale, pour tous ceux qui perçoivent la réalité de l’univers tel qu’il est, c'est-à-dire régi par des lois naturelles, et excluent le recours à des hypothèses surnaturelles. L’idée des concepteurs (Paul Geisert et Mynga Futrell, de Sacramento, Californie) était de trouver un nom agréable à utiliser, facile à mémoriser, permettant une communication adaptée aux moyens techniques contemporains, et avec lequel ceux qui se retrouvent dans cette définition générique se sentent bien. Comme le biologiste britannique de l’évolution, Richard Dawkins l’a expliqué dans le Guardian (http://books.guardian.co.uk/review/story/0,12084,981412,00.html ) en juin 2003 l’analogie avec la méthode mise au point par le mouvement de la visibilité homosexuelle est délibérée : « Gay est concis, valorise et positive alors que homosexuel est dévalorisant, et que pédé, tapette, ou chochotte sont des insultes. ». Le nom commun Bright , forgé tout comme Gay, à partir d’un adjectif pour lequel un glissement de sens est opéré, a vocation à être ce terme générique concis, qui valorise et qui positive l’attitude de celles et ceux qui partagent une posture philosophique, éthique et d’action naturaliste. Les actions de visibilité prennent la forme, notamment en France et au Québec de listes publiques d’individus revendiquant l’étiquette « Bright ».

 

Les Brights forment un réseau international d’individus : le Brights’ net s’affirme comme un réseau et seulement un réseau ; il se démarque des associations puisque nul n’adhère au réseau des Brights ;  ce réseau réfute ainsi toute idée de concurrence avec des associations existantes de même, à l’inverse, qu’il déclare se refuser à tout prosélytisme au profit d’associations ; le réseau ne peut réunir que des individus et non des groupements d’individus. En poursuivant l’analogie de Richard Dawkins, le réseau Brights’ net s’affirme comme un mouvement de visibilité (listes publiques, etc.). Il se refuse à toute expression collective, dans la pensée ou dans l’action, d’une entité Brights et il est affirmé qu’elle ne sera pas recherchée.

 

Le réseau international des Brights est fondé sur l’utilisation d’internet : Même si, conformément à une certaine tradition anglo-saxonne, certaines rencontres entre Brights sont organisées (par le biais de Meet up par exemple), le réseau se matérialise principalement par ses sites internet, ses groupes de discussion voire ses listes publiques mises en ligne sur les sites. Le premier site web se revendiquant du mouvement des Brights a été créé le 4 juin 2003 aux Etats-Unis d’Amérique(http://www.the-brights.net ). D’autres sites se sont créés progressivement. Le premier site asiatique s’est créé en Corée. Le premier site européen a été créé en Italie. Le premier site francophone a été créé au Québec (http://brightsquebec.org/ ). Le site français a été ouvert le 30 décembre 2004 (http://brightsfrance.free.fr). Sur ces sites, et dans les listes publiques, il sera notamment relevé les noms du biologiste évolutionniste britannique Richard DAWKINS, des philosophes états-uniens Daniel DENNET et Paul KURTZ, du physicien belge Jean BRICMONT, de l’académie des sciences français Jean-Claude PECKER, du militant humaniste indien Babu GOGIGENI, du médecin canadien Henry MORGENTALER et de nombreuses autres personnalités dont plusieurs prix Nobel.

 

les brights – la liste publique au 28 février 2005

la liste visible sur le site http://brightsfrance.free.fr/

 

 

cent vingt trois premiers signataires

 

ABDI Jonathan, Besançon (25), AISSA Alain, Neuilly sur marne (93), ANDERSSON Nils, Paris (75), ARDOUIN Michel, Angers (49), ARLEN Stéphane, Ravine des cabris, Île de la Réunion (97), ASTRIE-RAMBAUD Sophie, Ancenis (44), ATIF Jamal, Paris (75), AUDARD Nathalie, Bellerive sur Allier (03), AUGE Marie-Claude, Perpignan (66), BALLESTER Louis, Saint-Cyprien (66), BEZECOURT Jocelyn, Paris (75), BITAUD Christophe, Nanterre (92), BLOND Olivier, Paris (75), BONET Alain, Triel sur Seine (78), BONNET Xavier, Montpellier (34), BOSTSARRON André, Sainte Geneviève des bois (91), BOSTSARRON Madeleine, Fontainebleau (77), BOUILLAT Vincent, Troyes (10), BOURGOIS Michel, Marseille (13), BRICMONT Jean, Louvain la Neuve (Belgique), BRUN Cédric, Périgueux (24), BUÑUEL Juan Luis, Paris (75), CABANEL Jean-Charles, Lille (59), CARDOT Claude, Gif sur Yvette (91), CASTELNAU (de) Régis, Paris (75), CHAUSSEE Sylvie, Saint Paul, Île de la Réunion (97), CLOUTIER Bernard, Montréal (Québec), COLLIN Denis, Evreux (27), COUROUVE Claude, Quinssaines (03), COURTINE Thomas, Jarville la Malgrange (54), CREUZÉ Bertrand, Paris (75), CROQUEVIEILLE Arnaud, Tours (37), CRUANES Laurent, Saint Pierre, Île de la Réunion (97), DIGET Jean-Luc, Claix (38), DINSE-ASTRUC Sylvie, Rodez (12), DOLLA Noël, Nice (06), DORADOUX Gérard, Marly (57), DUBESSY Jean, Vandoeuvre-lès-Nancy (54), ESPAGNACQ Hubert, Paris (75), FIEVET Jean-Luc, La Plaine Saint Paul, Île de la Réunion (97), FORAT Eric, Bélem du Parà (Brésil), FULGONI Jean-Jacques, Les Essarts le Roi (78), GARREAU Lydie, Sarcelle village (95), GLOBENSKY Christian, Pantin (93), GODFREY Roger, Aix en Provence (13), GOUTEUX Bruno, Paris (75), GOUTEUX Jean-Paul, Yaoundé (Cameroun), GRABER Bernard, Paris (75), GRANDEMANGE François, Rupt (88), GRANDEZZI François, Rethondes (60), GRAU Hervé, Nantes (44), HEBERT Alexandre, Rezé (44), HENRY Michel, Besançon (25), HUMBERT Benoît, Paris (75), JANICOT Nicole, Poitiers (86), JOB Patrick, Perigny (17), JOBERT Georges, Gif sur Yvette (91), JORDAN Bertrand, La Cadière (83), KRIVINE Jean-Paul, Paris (75), LAFORGE Bertrand, La Plaine Saint Denis (93), LAGET Vincent, Avon (77), LALOY Laurent, Vannes (56), LAMY Sébastien, Neufchateau (88), LECOINTRE Guillaume, Vitry sur Seine (94), LEHMANN Karine, Ventabren (13), LELARGE Guy, Nogent sur Marne (94), LEMAL Maurice, Les Clayes-sous-Bois (78), LEMIERE Michel, Rueil Malmaison (92), LE MOIGNE Edouard, Saint Brieuc (22), LENOIRE Agnès, Magland (74), LEPEIX Roger, Saint Nazaire (44), LEVAQUE Christian C.J., Cadenet (84), LUGAND René, Saint Germain en Laye (78), MACDONALD Bruce, Challex (01), MAÎTRE Ludovic, Biot (06), MANGUY Henri, Paris (75), MANSON Ludovic, La Roche sur Yon (85), MARTINEAU Gilles, Angers (49), MAZUEL Sandrine, Savigny sur Orge (91), MCELHEARN Kirk, Guillestre (05), MONSALLIER Guy, Caen (14), MOREAU Jean-Pierre, Nantes (44), MOTTAIS Didier, Nantes (44), MULLER Michael-Rainer, Belfort (90), NAUD Michel, Nantes (44), NAYMAN Norbert, Nantes (44), NITSCHEM Christian, Anvers (Belgique), NOLDUS Jan Willem, Paris (75), PAULEAU Anne-Marie, Paris (75), PECKER Jean-Claude,  L’Île d’Yeu (85), PELJAK Dominique, Melun (77), PELLEGRIN Pascal, Saint Gilles les Hauts, Île de la Réunion (97), PIERRE Jean-Sébastien, Rennes (35), PIETTE Jean-Louis, Liège (Belgique), PINTUREAU Alain, Toulouse (31), PITEL Guillaume, Laxou (54), PLAS Guillaume, Brabant flamand (Belgique), POLITI Boris, Reims (51), POMIES Nicolas, Savigny-le-Temple (77), POMMIER René, Bourg en Bresse (01), POUSTIS Jacques, Saint Paul, Île de la Réunion (97), PULCINI Emmanuel, Verneuil sur Seine (78), QUESNEL Alain, Evreux (27), RAFFIN Jacques, Paris (75), RAMUS Franck, Paris (75), RIBONI Enrico, Chézard, Canton de Neuchatel (Suisse), ROBYN Johannès, Bruxelles (Belgique), ROUDAUT David, Paris (75), RUAULT Jean-René, Noisy le Roi (78), SASTRE Peggy, Azé (41), SAVELLI Joël, Chenôve (21), SCHOENAUER Marc, Orsay (91), SILBERSTEIN Marc, Montreuil (93), STENGER Gerhardt, Nantes (44), STRAUSS Bertrand, Neuilly-sur-Seine (92), TALLEPIED Vincent, Paris (75), VALLEE Thomas, Nantes (44), VANDEGINSTE Pierre, Paris (75), VERGE Jean-Christophe, L’Union (31), VERGES Jean-Christophe, Rennes (35), VOLEAU Gérard, Mésanger (44), VOTTERO Jean, Aix-les-bains (73), WITKOWSKI Renaud, Bois d’Arcy (78), YOUBI Théo, Bordeaux (33)

 

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souvenir, souvenir, …

 

« Les pseudosciences représentent une véritable maladie internationale »

L’appel du 17 juillet 1998 de 32 scientifiques et philosophes russes.

 

Les représentants de plusieurs disciplines scientifiques -- astronomes, physiciens, chimistes, biologistes, philosophes, avocats, psychologues -- sont inquiets d'observer une augmentation de la croyance à l'astrologie, les médecines alternatives, la chiromancie, la numérologie, et les pseudosciences mystiques en Russie et dans d'autres pays du monde. Nous voulons attirer l'attention de la population sur le danger que représente un manque d'esprit critique face aux prophéties et conseils des "adeptes des sciences occultes" modernes, que ces conseils soient formulés en privé ou dans les médias. Ceux qui croient que leur destin dépend des astres, de la magie, ou de la sorcellerie doivent comprendre que la science ne peut pas en aucune façon apporter son support à de pareilles croyances.

 

Anciennement, les gens croyaient à l'astrologie, ainsi qu'à l'alchimie, au mysticisme cabalistique, à la médecine folklorique alternative, et ils s'en prévalaient. Ces idées appartenaient à la culture mythologique et magique de l'époque et fournissant un "weltanschauung" préscientifique et un but cognitif, la science n'étant encore qu'à ses débuts. Les gens croyaient que les astres étaient des manifestations des forces divines qui pouvaient magiquement influencer les objets terrestres. Les processus physiques semblaient être le produit de "propriétés cachées," et les réactions chimiques le résultat de la magie. Les gens ne comprenaient pas la nature des interactions chimiques et physiques. Aujourd'hui, avec la science qui comprend les causes principales par lesquelles les astres influencent les phénomènes terrestres, il n'y a pas de raisons scientifiques de maintenir encore que ces interactions occultes puissent influencer le destin de l'homme.

 

Les structures psychophysiologiques d'une personne ne sont pas déterminées par la position des étoiles et planètes au moment et à l'endroit de sa naissance. Elles sont plutôt déterminées par le code génétique héréditaire et les facteurs socioculturels. L'astrologie interprète de façon mystique les variations du champ géomagnétique et l'activité solaire qui aurait d'après elle un effet sur le bien-être de la personne. Les irruptions solaires et les tempêtes magnétiques ont , en réalité, un effet sur le psychisme humain et sur le comportement humain, mais l'astrologie et la médecine des charlatans ne fournissent pas une compréhension de ces phénomènes.

 

Les organismes vivants présentent de faibles radiations électromagnétiques, mais il n'y a pas de preuve scientifique connue qui soutiennent l'existence de "champs bio" ou "d'énergie psychique". Le calendrier astrologique ne correspond pas à ce que nous enseigne la physique actuelle, mais fournit seulement des descriptions archaïques, métaphoriques d'évènements astronomiques. Les croyances superstitieuses et l'absence d'esprit critique face aux coïncidences dans l'attribution des causes, diminuent notre autonomie, notre capacité humaine à faire face de façon réaliste aux évènements de la vie. Les astrologues, les parapsychologues, et les voyants affirment des choses, qui n'ont jamais été démontrées, en se basant uniquement sur des pseudosciences. Ils organisent pourtant des académiciens et décernent des diplômes de pacotille.

 

Plusieurs personnes se tournent vers la voyance, l'astrologie, et à d'autres superstitions pour répondre aux inconforts psychologiques provoqués par le stress des temps modernes. D'autres recherchent les conseils d'autorités externes pour prendre des décisions significatives. Les problèmes personnels et sociaux, pour lesquels nous éprouvons des difficultés, nous font rechercher des sorcières, des chamans, et des charlatans. Croire à des forces astrales nous donne une opportunité de fuir la responsabilité de choisir. C'est aussi une façon de se trouver un alibi pour les gens qui n'acceptent pas leurs propres erreurs.

 

Dans une période de grande diffusion de l'éducation et de grands progrès scientifiques, nous ne pouvons plus prétendre que les superstitions vont disparaître par elles-mêmes. Au contraire, la société est maintenant inondée par les "sciences occultes". Les promoteurs des pseudosciences et des "connaissances cryptiques" tendent même à prendre le contrôle de la situation, à assujettir les conditions et des méthodes de la vraie science. L'astrologie, par exemple, essaie d'influencer des décisions politiques et économiques et de s'infiltrer, sans aucune gêne, dans la vie privée des gens. Cette situation est, pour beaucoup, encouragée par les médias qui exploitent et jouent avec les faiblesses humaines.

 

Les pseudosciences représentent une véritable maladie internationale qui a affecté plusieurs pays dans le monde. Cette situation a incité, en 1975, un groupe de 186 scientifiques (comprenant 18 récipiendaires du Prix Nobel) à faire une déclaration condamnant l'astrologie. Cette déclaration a été reçue favorablement à travers le monde entier.

 

Aujourd'hui. il est grand temps pour la communauté des scientifiques Russes de faire face à ces questions avec toutes leurs forces.

 

Une des plus grandes réalisations des dernières années, est, sans aucun doute, l'opportunité pour la population d'exprimer son opinion librement. Malheureusement, plusieurs personnes sont prises au piège par le pouvoir de persuasion des superstitions absurdes et dangereuses. Ces personnes ne doivent pas être séduites par l'attrait des pseudosciences. Aucun effort pour rendre la pensée magique scientifiquement respectable ne peut effacer de façon quelconque leur incompatibilité totale avec la science.

 

Signée par:

Vice-présidents et membres du Conseil de l'Académie Russe des Sciences (RAS):

·                     V. Kudryavtsev (vice-président, RAS)

·                     O. Nefedov (vice-président, RAS)

·                     R. Petrov (vice-président, RAS)

·                     B. Topornin (secrétaire, Department de Philosophie, Sociologie, Psychologie, et de Droit, RAS)

 

Directeurs des instituts de recherche:

·                     A. Boyarchuk, Institut d'Astronomie, membre de RAS

·                     A. Brushlinskii, membre correspondant de RAS, Institut de Psychologie

·                     A. Cherepashchuk, membre correspondant de RAS, Sternberg State Institute for Astronomy, Moscow State University

·                     V. Skulachev, membre de RAS, Institute of Physical and Chemical Biology, Moscow State University

·                     V. Stepin, membre deRAS, Institute of Philosophy

 

Membres de l'Académie russe des Sciences

 

·                     I. Atabekov (biologie)

·                     A. Bogdanov (biologie)

·                     G. Dobrovolskii (biologie)

·                     E. Feinberg (physique)

·                     Y. Ginzburg (physique)

·                     D. Gvishiani (études des systèmes)

·                     N. Kardashev (astronomie spatiale)

·                     V. Laptev (droit)

·                     T. Oizerman (philosophie)

·                     M. Ostrovskii (biologie)

 

Membres correspondants de l'Académie Russe des Sciences

·                     N. Bikkenin (philosophie)

·                     E. Chekharin (droit)

·                     V. Chkhikvadze (droit)

·                     A. Guseinov (philosophie)

·                     N. Lapin (philosophie)

·                     V. Lektorskii (philosophie)

·                     L. Mitrokhin (philosophie)

·                     V. Nersesyantz (droit)

 

Docteurs en Science:

·                     Yu. Efremov (astronomie)

·                     I. Kasavin (philosophie)

·                     A. Ogurtsov (philosophie)

·                     B. Pruzhinin (philosophie)

·                     M. Rozov (philosophie)

Izvestia le 17 juillet, 1998