le bulletin de
l' information scientifique
de l’ association nantes atlantique
pour l’ information scientifique (anais, un comité de l’ afis)
PERIODIQUE A PERIODICITE
VARIABLE – N° 14 AVRIL – MAI 2005
sommaire
L’état de l’AFIS … et de ses
représentants …
les sciences et techniques
Génétique : mieux
comprendre la méiose et les crossing-over
Les cellules adipeuses, une thérapie
de demain ?
Cancer du sein : nouvelle sonde
pour localiser les ganglions sentinelles
Contrôler les mouvements d'une
molécule individuelle, c’est possible !
Les cellules souches
de moelle osseuse peuvent se différencier en neurones
Falcarius utahensis ou quand les dinosaures devenaient végétariens …
Des robots qui se répliquent
eux-mêmes …
les croyances et
pseudosciences
l’éditorial
de Pascal Lapointe,
agence québecoise Science-Presse, 2 mai 2005
Une naturothérapeute reconnue coupable d'homicide involontaire
C.A.O. ou « charabia assisté par ordinateur »
Vatican : l'exorcisme pour débutants !
le dossier
Clonage d’embryons humains : annonces en série
actualités
16ème
congrès mondial de l’International Humanist and Ethical Union
une matinée consacrée à
« Science et Séparation de la Religion et de l’Etat »
Mercredi 6 Juillet
2005, de 9h00 à 12h00, Amphithéâtre Champollion, La Sorbonne, Paris
Président :
Jean-Claude PECKER
La session sera entièrement en langue
anglaise, sans traduction simultanée. Son organisation a été confiée au comité Science
de la Libre Pensée et à l’Union Rationaliste. Une procédure spéciale
d’inscription a été mise en place. Pour s’inscrire s’adresser par courrier
électronique à libre.pensee@wanadoo.fr
.
La matinée sera structurée en séquences de
30 mn (20mn d’introduction de chaque thème et 10mn de
débat) :
•
Ian Plimer :
Creationism in the
•
Jean Bricmont : Some
remarks on the distinction between Science and pseudo-science
•
Hélène Langevin-Joliot :
Science and free thinking
•
Mikhail B.H Konashev :
Religion and Evolutionary Theory in XXth century and
at present
•
Michel Naud :
•
Laurent Dianoux : Some aspects
of the science status in muslim countries
•
Guillaume
Lecointre : Science and spiritualism
in France
intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles dans les Sciences
une conférence de Marc Silberstein et Guillaume Lecointre
Mardi 11 Octobre
2005 de 20h00 à 23h00, Muséum d’Histoire Naturelle, Nantes
organisée dans le
cadre de la fête de la science 2005 par l’association Nantes atlantique pour
l’information scientifique (ANAIS, un comité de l’AFIS) ,
la section départementale de l’union rationaliste et le groupe de Nantes de la
Libre Pensée.
Marc Silberstein est
épistémologue (sciences de l’évolution), CNRS-UMS 2553, Maison des Sciences de
l'Homme Paris Nord, administrateur des éditions Syllepse et animateur de la
collection "Matériologiques". Guillaume
Lecointre est chercheur, Professeur au Muséum National d'Histoire
Naturelle, spécialiste de la classification phylogénétique du vivant.
Cette
manifestation s’adresse à un public qui s'intéresse aux sciences sans pour
autant avoir bénéficié d'une formation scientifique approfondie. Son objectif
est d’attirer l’attention sur les dérives spiritualistes contemporaines pouvant
s’immiscer dans les sciences, particulièrement aux frontières des
connaissances. De même, dans les publications « grand public », notamment en
biologie, physique ou astrophysique, la vigilance est de rigueur pour le
lecteur curieux et exigeant. Il convient donc de bien distinguer la
connaissance objective, fondement de la science, d’une démarche spirituelle qui
relève de la connaissance subjective, ou encore des impostures intellectuelles
qui relèvent du charlatanisme ou de la fraude.
l’éditorial
L’état de l’AFIS
… et de ses représentants …
L’Association Française pour
l’Information Scientifique a tenu son assemblée générale annuelle ce samedi 21
mai à l’institut d’astrophysique à Paris. Fondée à l’origine comme
« agence de presse scientifique », par le journaliste scientifique
Michel Rouzé, l’AFIS s’est
faite organe de presse puis association. Aujourd’hui l’AFIS
est une association (dont ANAIS est un comité régional), une revue (Science et
pseudosciences) et un site internet (www.pseudo-sciences.org).
L’assemblée générale a consacré une
évolution des statuts rendant plus efficace et plus efficiente l’organisation.
Ainsi la revue tout comme le site internet sont considérés comme des médias
pilotés chacun par un comité de rédaction animé par un rédacteur en chef, non
nécessairement membre du conseil, mais nommé et mandaté par le conseil devant
lequel il est responsable de son mandat.
Le conseil d’administration a été
renouvelé. L’Ouest fait une entrée remarquée puisque trois sur quatre des administrateurs du renouvellement
par tiers proviennent de Bretagne et Pays de la Loire : Hervé Chaberre,
de Lannion, René Lepeix,
de Saint Nazaire et Michel Naud de Nantes.
Les résultats seront communiqués
dans la revue néanmoins, sachez déjà que : Jean Bricmont a été réelu
président de l’association; Michel Naud a été élu vice-président ; Jean-Pierre Thomas a été reconduit
comme secrétaire général ; Jean-Paul
Krivine, vice-président sortant, a été nommé
rédacteur en chef de la revue Science et pseudosciences ; Hubert Espagnacq
succède à Jean Brissonnet
comme webmestre du site qu’ils continueront à animer ensemble.
Les idées-forces de la discussion d’orientation ont
été :
•
les
trois dimensions de notre espace associatif : l’association elle-même, la
revue SPS, le site pseudo-sciences.org (dont la refonte a été approuvée suivant
une nouvelle maquette préparée et présentée par Jean Brissonnet)
•
des
finances non problématiques à court terme mais toujours à surveiller
•
la
dualité de nos axes d’intervention : information sur l’avancement des
sciences et des techniques et lutte contre les croyances et pseudosciences, le
tout dans la perspective de leur impact sur notre vie collective.
Ce bulletin destiné aux adhérents de l’ouest atlantique de
l’association s’inscrit intégralement dans ce mouvement d’ensemble. Nous avions
attendu la tenue de l’assemblée générale du 21 mai pour cette diffusion. Dans
cet intervalle de temps deux étapes décisives dans la production de lignées de
cellules souches embryonnaires humaines par clonage ont été diffusées dans le
grand public (les 19 et 20 mai). Fidèle aux objectifs que nous nous
donnons ces informations sont relayées dans ce bulletin, et éclairées tant dans
les brèves scientifiques que dans le dossier que nous avons consacré ou par les
liens que nous communiquons. Ceci doit ainsi contribuer à établir les faits, ce
qu’ils sont et ce qu’ils ne sont pas, pour permettre à chacun d’exercer son
esprit critique.
Michel Naud,
le 23 mai 2005
les sciences et techniques
Génétique : mieux
comprendre la méiose et les crossing-over
Une plante modèle, Arabidopsis thaliana, permet de mieux comprendre l'importance des
échanges de chromosomes pendant la méiose. Bien que leur ancêtre commun soit très ancien, les plantes, la levure
de boulanger et probablement les mammifères ont un fonctionnement très
proche pour l'un des phénomènes les plus universels chez les êtres vivants : la
méiose, première étape de la production des cellules sexuelles (1).
Durant la méiose se produisent des échanges entre les chromosomes d'une même
paire, les crossing-over, avant que ces
chromosomes ne se séparent. En étudiant chez la plante modèle Arabidopsis thaliana un gène déjà connu chez la levure, les chercheurs
de l'INRA de Versailles, ont montré qu'il existait chez les plantes comme chez
la levure deux types de crossing-over distincts. De plus, cette étude confirme
qu'une des fonctions majeures des crossing-over est de permettre la bonne
séparation des chromosomes d'une même paire durant la méiose. Les données
actuelles suggèrent que le brassage génétique qui se produit durant la méiose ne
serait à l'origine qu'un effet collatéral, qui se serait conservé au cours de
l'évolution grâce à l'avantage sélectif qu'il procure. Ces résultats sont
publiés le 26 Avril 2005 dans la revue "Current Biology".
Le gène MER3 est connu chez la levure pour son rôle dans la formation des
crossing-over au cours de la méiose. Le même gène existant chez les plantes,
les chercheurs ont étudié un mutant d'Arabidopsis thaliana chez lequel ce gène ne fonctionne pas. Ces mutants
donnent trois fois moins de graines. Les chercheurs ont observé que chez ces
mutants, durant la méiose, près de 80% des crossing-over ne se produisent pas.
Pour certaines paires, aucun crossing-over n'est observé, ce qui n'arrive
jamais chez les plantes non mutées. En l'absence de crossing-over entre les
deux chromosomes d'une paire, les chercheurs ont vérifié que, comme chez la
levure, la répartition des chromosomes d'une même paire était aléatoire, ce qui
affecte fortement la production des gamètes (ovules et grains de pollen). Une fonction majeure du crossing-over
est donc bien de permettre la méiose.
La recombinaison (1) chez les mutants MER3 n'est
cependant pas nulle : en utilisant des marqueurs génétiques, les chercheurs ont
confirmé qu'il existe, comme chez la levure, une autre voie biochimique
d'apparition des crossing-over, contrôlée par d'autres gènes. Les chercheurs
ont de plus montré que ces deux voies sont très notablement différentes. Les
crossing-over contrôlés par le gène MER3 ne peuvent être très proches l'un de
l'autre sur le chromosome. Ce phénomène, dit d'interférence, engendre une
distribution régulière des crossing-over sur l'ensemble des chromosomes et
assure que chaque paire de chromosomes subisse au moins un crossing-over. Ceci
garantit la bonne séparation des chromosomes lors de la méiose. A l'inverse,
dans la deuxième voie, les crossing-over se répartissent au hasard.
L'existence de deux voies de production des crossing-over se retrouve chez la
levure, les plantes et probablement chez les mammifères (où les deux types de
gènes impliqués existent). Le ver nématode C. elegans ne
possède que la voie contrôlée par MER3. La levure S. pombe
est différente : elle ne possède que la deuxième voie, celle où les
crossing-over se répartissent au hasard. N'ayant que 3 chromosomes, la
probabilité de ne pas avoir de crossing-over sur l'un d'eux reste cependant
faible.
D'un point de vue évolutif, il est
risqué pour un être vivant de ne posséder qu'une seule copie de son information
génétique. L'apparition de cellules à 2N chromosomes a donc été un avantage
sélectif au cours de l'évolution. La division par deux du nombre de chromosomes
dans les cellules sexuelles permet d'éviter son augmentation sans fin. Grâce au
mécanisme de crossing-over interférant auquel MER3 participe, au moins un
crossing-over se produit sur chaque chromosome, ce qui assure une méiose
régulière. Le brassage génétique résultant apparaît ainsi comme fortuit et
secondaire, au moins initialement. L'avantage sélectif qu'il a très
probablement conféré aux organismes sexués explique qu'il ait été conservé au
cours de l'évolution.
(1) Chez la plupart des êtres vivants, le cycle de vie présente deux phases
: une où les cellules de l'organisme portent un double jeu de chromosomes (noté
2N) et l'autre où elles n'en n'ont qu'un seul (noté N). Lors de la fécondation, deux cellules à N chromosomes fusionnent
pour donner une cellule à 2N chromosomes. La méiose est le phénomène inverse,
où une cellule à 2N chromosomes va se diviser deux fois pour donner quatre
cellules à N chromosomes. Lors de la première division, les chromosomes
homologues de chacun des deux jeux s'apparient par paire. Ils échangent des
portions équivalentes de chromosomes au cours de crossing-over. Cette
recombinaison assure un brassage génétique, puis les paires se dissocient pour
donner deux cellules à N chromosomes. Il se produit toujours au moins un
crossing-over par chromosome. La deuxième division est une division cellulaire
classique.
http://www.futura-sciences.com/news-genetique-secrets-meiose-crossing-over-precises_6117.php Source : INRA, le 7 mai 2005
Les cellules adipeuses, une thérapie de demain ?
Basée sur l'injection de cellules immatures susceptibles d'acquérir, dans un
environnement propice, la morphologie et la fonction de cellules déficientes
dans un tissu lésé, la thérapie cellulaire s'intéresse aujourd'hui
particulièrement aux tissus adipeux. Ces derniers représentent environ 10% du
poids d'un individu sain et jusqu'à 50% chez un obèse.
En 2004, l'équipe CNRS-Inserm de Louis Casteilla avait démontré qu'il était possible d'obtenir, in
vitro, des cellules cardiaques à partir de cellules adipeuses. Parallèlement,
les équipes Inserm de Bernard Lévy en collaboration avec l'équipe de Louis Casteilla et l'équipe de Anne Bouloumié
montraient que ces mêmes cellules pouvaient chez la souris se transformer en
cellules constituant les vaisseaux sanguins.
Spécialisés dans la recherche sur le tissu adipeux depuis une
vingtaine d'années et depuis une dizaine d'années sur les cellules souches
embryonnaires, les équipes de Christian Dani,
chercheur Inserm et directeur du laboratoire «Cellules Souches et différenciation»
et Gérard Ailhaud, UMR 6543 CNRS (Institut de
signalisation, biologie du développement et cancer) ont réussi à obtenir, à
partir de tissu adipeux de jeunes donneurs, des cellules souches multipotentes* dénommées
hMADS («Human Multipotent Adipose Derived Stem Cell»).
Ces travaux publiés dans le Journal of Experimental
Medicine montrent qu'une même cellule souche hMADS est capable in vitro de donner naissance à une
cellule musculaire, osseuse, adipeuse ou de cartilage, en fonction de son
environnement. Une fois isolées puis mises en culture, ces cellules souches ont
présenté une forte capacité de prolifération, des chromosomes normaux et une
absence de caractère tumorigène. De plus, les
chercheurs ont remarqué que ces cellules n'exprimaient que faiblement les
antigènes d'histocompatibilité responsables du phénomène de rejet des greffes.
Ces cellules souches multipotentes ouvrent donc des
perspectives intéressantes dans la réparation de nombreux tissus.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/670.htm
- 2 mai 2005
* décodage : cellules totipotentes,
pluripotentes, multipotentes, unipotentes
…
Il existe
plusieurs sortes de cellules souches. Au sommet de la hiérarchie, les cellules
souches dites totipotentes ne
s'expriment que in vivo, dans le ventre de la mère. Elles s'y différencient et
s'y organisent selon des axes de symétrie qui permettent le développement
complexe et ordonné d'un être humain. Ce sont les seules qui peuvent donner un
être vivant sain. Viennent ensuite les cellules souches embryonnaires humaines pluripotentes, mentionnées ci-dessus,
qui peuvent se cultiver in vitro, et perdent alors leur programme de
développement in vivo. Enfin, au bout de la chaîne, on trouve les cellules souches
adultes, multipotentes
et finalement unipotentes
car ne pouvant donner qu'un seul type de cellules différenciées, celles du foie
ou des poumons par exemple. [Source CNRS décembre 1994] http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1830.htm
Cancer du sein : nouvelle sonde
pour localiser les ganglions sentinelles
Le cancer du sein
est la première cause de mortalité chez les femmes de 35 à 55 ans. Son
incidence ne cesse d'augmenter, avec 42 000 nouveaux cas par an en France.
Compte tenu de l'amélioration des techniques d'imagerie, de la sensibilisation
des patientes et de la généralisation des tests de dépistage (par la technique
de la mammographie), ces cancers sont découverts à des stades de plus en plus
précoces. Le plus souvent, les
métastases envahissent le corps par le réseau lymphatique. Lorsqu'un cancer est
précoce, les ganglions sentinelles, qui sont les premiers ganglions
lymphatiques en partant du sein, peuvent ne pas être envahis. Toutefois, si ces
ganglions sont métastasés et laissés en place, ils peuvent être à l'origine
d'une dissémination générale du cancer. Il y a quelques années, on pratiquait
un curage ganglionnaire systématique : on enlevait tous les ganglions
lymphatiques. Mais ce traitement comporte plusieurs inconvénients (troubles de la mobilité
de l'épaule, diminution de sensibilité, douleurs, lymphœdème se traduisant par un
« gros bras »...). Pour le limiter au strict
nécessaire, les chirurgiens prélèvent aujourd'hui les seuls ganglions
sentinelles,
qui sont analysés pendant l'opération afin de voir s'ils sont indemnes. Cette
technique permet d'éviter
environ 70 pourcent des curages ganglionnaires.
Une équipe de l'Institut de recherches subatomiques de Strasbourg
(1) a développé une sonde permettant de localiser les ganglions sentinelles
pendant l'opération. La géographie du réseau lymphatique varie suivant les
individus (de même que le nombre de ganglions sentinelles, entre un et
cinq) : l'emplacement exact des ganglions sentinelles, parfois très
proches des autres ganglions, doit être déterminé pour chaque patiente. La
veille de l'intervention chirurgicale, on injecte un composé radioactif dans le sein de la
patiente. Ce composé étranger à l'organisme est arrêté par les ganglions
sentinelles, qui jouent ainsi un rôle de filtre et deviennent faiblement
radioactifs. Ils sont détectés par un appareil de scintigraphie : le
composé radioactif se désintègre en émettant un photon gamma qui excite un
« cristal scintillant ». Celui-ci produit alors de la lumière. A
l'aide d'un photomultiplicateur, le signal est amplifié un million de fois pour
le rendre électriquement détectable. On complète cet
examen pré-opératoire avec une sonde qui fonctionne
suivant le même principe, mais vient au contact des ganglions pendant
l'opération. Suivant le niveau de radioactivité, elle émet un signal sonore
plus ou moins fort.
Baptisée CarolIReS, la sonde de
l'Institut de recherches subatomiques présente de meilleures performances en
termes de sensibilité et de pouvoir séparateur que les sondes actuelles. Ces
performances sont dues notamment à l'emploi d'un nouveau cristal et à la
miniaturisation, qui autorise un meilleur blindage de la sonde (diminuant le
bruit de fond). En témoigne une intervention chirurgicale réalisée aux Hôpitaux
universitaires de Strasbourg, au cours de laquelle la sonde a détecté un
ganglion sentinelle intra-mammaire qui n'avait pas
été repéré avec la sonde classique (contrairement aux ganglions sentinelles
axillaires, les ganglions intra-mammaires peuvent
passer inaperçus, car le bruit de fond venant du site d'injection du radiomarqueur tout proche est important).
Parallèlement à la réalisation de cet instrument, l'Institut de
recherches subatomiques de Strasbourg a développé une
mini gamma caméra opératoire destinée à l'examen scintigraphique
des aires ganglionnaires. Ainsi, l'association de la sonde et de la gamma caméra pourrait contribuer au dénombrement des
ganglions sentinelles et au contrôle de la qualité du curage. Après prélèvement
des ganglions sentinelles, la mini gamma caméra permet
de mettre en évidence la présence d'éventuels ganglions non détectés. L'image scintigraphique réalisée par la caméra à la fin de
l'intervention chirurgicale (montrant l'absence de signal) pourrait tenir lieu
de document de contrôle.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/668.htm
27 avril 2005
Contrôler les
mouvements d'une molécule individuelle, c’est possible !
Aucun principe de la physique ou de la chimie ne s'oppose à
la fabrication et au fonctionnement de machines ayant la taille d'une seule
molécule, c'est à dire une dimension de l'ordre du nanomètre (soit un
milliardième de mètre). Une telle miniaturisation fait rêver aux possibilités
des nanomachines moléculaires : elles pourraient
par exemple explorer une cellule vivante ou devenir de minuscules capteurs
physiques. Les chimistes savent synthétiser des molécules machines extrêmement
sophistiquées qui n'existent pas dans la nature. Mais jusqu'à présent, on ne
savait pas contrôler leur fonctionnement avec précision.
C'est désormais chose faite : des chercheurs du Laboratoire de photophysique
moléculaire du CNRS à Orsay ont
découvert le moyen de contrôler les mouvements d'une molécule individuelle.
Pour cela, ils ont utilisé une pointe métallique, pour exciter divers endroits
de la molécule (correspondant à divers états électroniques) avec une précision
spatiale de l'ordre de 10 picomètres (un centième de
nanomètre), soit 100 fois moins que la taille de la molécule. Avec ce travail,
publié dans la revue Science du 13 mai, les chercheurs sont désormais capables
de contrôler une molécule unique et d'en faire une machine moléculaire, dont on
peut sélectionner les actions en fonction des états électroniques excités. Ce
type de nanomachine multitâche est appelé à jouer un
rôle important dans l'électronique moléculaire de demain, comme les nanocalculateurs (une molécule reliée à plusieurs nanofils), en projet au Centre d'élaboration de
matériaux et d'études structurales du CNRS à Toulouse, qui pourraient exécuter
divers calculs logiques.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/674.htm
13 mai 2005
Les cellules souches
de moelle osseuse peuvent se différencier en neurones
Des expériences sur des oeufs de poulets ont permis une avancée
importante dans la recherche sur les cellules souches. Les chercheurs ont
observé le développement de cellules souches adultes humaines en cellules
nerveuses fonctionnelles. Les experts espèrent que les propres cellules souches
adultes d'un patient pourront, un jour, être employées
pour régénérer et remplacer les cellules nerveuses perdues lors d'un accident
ou d'une maladie. Cette perspective était, jusqu'ici, plutôt vague car les
cellules souches adultes ne produisaient pas des quantités significatives de
neurones.
Joel C. Glover, chercheur à
l'Institut des sciences médicales fondamentales de l'Université d'Oslo, et son
équipe savaient que "la moelle épinière de l'embryon de poulet pouvait
se régénérer rapidement après un endommagement, et produire beaucoup de
nouveaux neurones". Ils se sont donc demandés si, "le même
environnement pourrait stimuler la différenciation de cellules souches de
moelle osseuse humaine en neurones ".
C'est ainsi qu'ils ont trouvé que des cellules souches de moelle osseuse
pouvaient se différencier en neurones dans l'environnement de régénération de
la moelle épinière embryonnaire de poussin. Les cellules obtenues sont
fonctionnelles : elles ont la bonne forme, peuvent produire des impulsions
nerveuses, et établissent des contacts avec d'autres neurones. De plus, le
nombre de cellules générées est beaucoup plus important que dans n'importe quel
autre système expérimental.
http://www.futura-sciences.com/news-cellules-souches-adultes-peuvent-produire-nerveuses_6240.php
17 mai 2005
Falcarius utahensis ou quand les dinosaures devenaient végétariens …
« Toutes
les lignées d’animaux végétariens ont des ancêtres carnivores ! »
rappelle James Kirkland
dans une publication de la revue Nature du 5 mai dernier. D’où l’importance
attribuée à la découverte récente de fossiles d’une nouvelle espèce de
dinosaures.
Falcarius utahensis était-il
carnivore ou herbivore ? les ossements de cette nouvelle espèce de dinosaure
découverts récemment à Cedar Mountain
dans l’Utah présentent des caractéristiques des deux modes alimentaires … Il « présente les
premières caractéristiques associées aux dinosaures herbivores, incluant une
diminution de la taille des dents, une élongation des intestins nécessaire à la
fermentation des plantes, et les stades précoces de modification de la longueur
des pattes de façon à ce qu’ils puissent porter un corps volumineux au lieu de
courir vite après leur proie » explique James Kirkland,
auteur principal de la publication.
Falcarius appartient à la famille des thérizinosaures qui vivaient il y a 125 millions d’années.
Il a une allure qui sort de l’ordinaire, 4 mètres de long pour 1,40 mètres de
haut, avec de grandes griffes de 10 cm, des petites dents… et des plumes ! Ce
qui n’empêche pas qu’il soit également cousin du Velociraptor,
carnivore, avec qui il partage un ancêtre commun encore inconnu…« Avec Falcarius, nous avons une preuve concrète d’un changement
de comportement alimentaire majeur, certainement le meilleur exemple documenté
parmi les dinosaures. Cette bête est un lien manquant entre les petits
dinosaures prédateurs et les étranges thérizinosaures
herbivores et hautement spécialisés » insiste Scott Sampson,
co-auteur de l’étude.
http://www.futura-sciences.com/news-falcarius-utahensis-chainon-manquant-entre-dinosaures-carnivores-herbivores_6221.php
d’après Caroline Lepage
- Futura-Sciences,
16 mai 2005
Des robots qui se
répliquent eux-mêmes …
LONDRES (Reuters,
12 mai 2005) - Les robots se répliquant n'appartiennent
plus au domaine de la science-fiction depuis que des chercheurs américains ont
créé des modèles capables d'assembler des structures qui leur sont semblables.
Chaque robot est
composé d'un assemblage identique de cubes de 10 cm, d'électro-aimants qui
s'attachent et se détachent, et d'un logiciel de réplication imaginé par des
scientifiques de l'université Cornell, à Ithaca, dans l'Etat de New York.
Les robots peuvent
se pencher pour se saisir des cubes et les empiler.
"Bien que les
machines que nous avons créées soient encore simples comparée à l'auto-reproduction biologique, cela démontre que l'auto-reproduction est possible en mécanique et n'appartient
pas uniquement à la biologie", déclare Hod Lipson
dans un article du journal scientifique Nature de mercredi.
Son équipe et
lui-même estiment que le principe pourrait être appliqué pour concevoir des
robots de longue durée qui pourraient se réparer eux-même
ou entre eux dans des cas de figure périlleux ou lors de vols spatiaux.
Alimentés en
énergie grâce au contact avec la table sur laquelle ils évoluent, les robots
expérimentaux, qui ne font rien d'autres que de se répliquer, échangent les
données par les faces de leurs cubes. Les machines se penchent pour déposer sur
la table leur cube supérieur. Ils se penchent ensuite à nouveau pour se saisir
d'un autre cube et le poser sur le premier et répètent le processus. Tandis que
le nouveau robot commence à prendre forme, il participe à sa propre
construction.
"Les robots en
quatre modules sont capables de construire une réplique en 2 minutes 30",
ajoute Lipson.
http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=oddNews&localeKey=fr_FR&storyID=8466574
les croyances et
pseudosciences
l’éditorial de Pascal Lapointe, agence Science-Presse, 2 mai 2005
Si le dialogue avec un créationniste borné et
dogmatique est impossible, en revanche, les scientifiques auraient tort de
rejeter du revers de la main leur montée en puissance: car avec cette
pseudoscience appelée le design intelligent, ils rejoignent une clientèle
étudiante qui, elle, est ouverte à des explications rationnelles.
"Plutôt que de
l'ignorer, les scientifiques doivent comprendre les raisons de sa popularité et
aider les étudiants à reconnaître les alternatives", écrit la revue britannique
Nature en éditorial.
Nature consacre rien de moins que sa page
couverture, cette semaine, à la montée du créationnisme, ou plutôt du
"design intelligent", ce maquillage par lequel les créationnistes
tentent de tasser l'enseignement de l'évolution des écoles.
Ayant abandonné l'idée d'une
création du cosmos en six jours, plusieurs d'entre eux s'appuient désormais sur
un savoir scientifique, de sorte que leur théorie du design intelligent passe
mieux la rampe chez certaines clientèles. En particulier, parce qu'elle se
donne l'apparence d'une théorie scientifique, elle permet de contourner, aux
États-Unis, l'interdiction de faire entrer la religion dans les écoles
publiques.
Il y a par ailleurs longtemps que
cette montée en popularité n'est plus réservée aux commissions scolaires les
plus conservatrices des États du Sud. Le concept de design intelligent gagne en
effet popularité dans les universités nord-américaines –et même européennes.
-
Depuis
la création du premier club Intelligent-Design
(IDEA) à l'Université de Californie à San Diego en 1999, plus de 20 autres ont
ouvert dans des collèges américains.
-
En
octobre, une école de Pennsylvanie est devenue la première à adopter
l'inclusion du design intelligent dans son programme scolaire (voir L'ignorance
au pouvoir).
-
Des
projets similaires sont à l'étude dans au moins six États, dont le Kansas, le
Mississipi et l'Arkansas. C'est cette
semaine que commencent à ce sujet des audiences publiques au Kansas, que
les principales associations de scientifiques boycottent (voir Créationnisme:
l'impossible dialogue).
-
Dans
tous ses cas et plusieurs autres, on s'apprête à coller, ou on a déjà collé,
des auto-collants sur les livres de biologie
stipulant que l'évolution n'est qu'une banale théorie parmi d'autres
-
Selon
un sondage Gallup, les trois quarts des adolescents américains croient que Dieu
joue un rôle dans la création des animaux et l'évolution de notre planète.
Le concept touche donc une corde sensible,
ne serait-ce que chez les jeunes qui tentent de réconcilier leur foi avec leur
intérêt pour la science. On aurait donc tort de l'ignorer. Le problème réside
dans le fait que ces jeunes ne voient pas que le design intelligent n'est pas
une théorie scientifique, parce qu'il entre en conflit avec le raisonnement
scientifique le plus élémentaire.
Le pourquoi et le comment
Explication. La science a pour
fonction de base d'expliquer le "comment": comment ça marche,
comment ça évolue, comment ça se rend du point A au point B.
La religion et la philosophie ont
plutôt pour mission de proposer des explications au "pourquoi": pourquoi
sommes-nous ici, où allons-nous, quel est le sens de la vie. Toutes des
choses auxquelles la science ne peut pas, par définition, apporter de preuves.
Or, le design intelligent prétend
justement apporter des preuves du pourquoi –alors qu'en réalité, il n'en
propose aucune, se contentant de critiquer les preuves relatives à l'évolution.
C'est ce qui lui vaut de basculer du côté des pseudo-sciences.
Tout ceci est clair pour un
scientifique, mais fort abstrait pour un non-scientifique.
Et c'est là que le bât blesse, dénonce Nature: les scientifiques ne
s'impliquent pas assez dans les débats, n'interviennent pas assez sur la place
publique, n'osent même pas prendre le temps de dire à leurs étudiants comment
eux-mêmes réconcilient leur foi avec la science.
Ils
sont divisés sur l'entrée du design intelligent dans les universités. Mais
comme il est impossible d'empêcher une idée de circuler, il revient aux
scientifiques de prendre leur craie et d'expliquer les bases même de la
biologie: la complexité d'un organisme et le parcours qui y a mené et la
méthode scientifique qui a permis d'arriver à ces conclusions.
"Je pense que les professeurs
de biologie peuvent faire un meilleur travail pour expliquer l'évolution",
affirme Eugenie Scott, directrice du Centre national
pour l'éducation aux sciences, un groupe californien qui est à l'avant-poste de
la promotion de l'enseignement de l'évolution.
Se contenter "d'attaquer ou
rejeter le design intelligent, conclut Nature, aggravera le fossé entre
science et foi qui entraîne un intérêt plus grand encore des étudiants pour le
design intelligent."
Pascal
Lapointe
http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/man020505.html
Une naturothérapeute reconnue coupable d'homicide involontaire
La naturothérapeute de Gatineau (Canada),
Louise Lortie, est reconnue coupable d'homicide
involontaire et de négligence criminelle ayant causé la mort de Lisanne Manseau, une jeune
diabétique de 12 ans.Louise Lortie
a convaincu la mère et la jeune fille d'arrêter les injections d'insuline et de
commencer un traitement à base de jus de betterave.
Pendant les trois jours que durait le traitement, alors que la santé de la
jeune fille se détériorait, la naturothérapeute affirmait être en contact avec
son pendule habité par l'archange Michaël, et soutenait que tout était normal
et que Lisanne vivait « sa phase de
guérison ».
http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/nouvelles/200504/22/004-lortie-coupable-.shtml
C.A.O. ou
« charabia assisté par ordinateur »
CAMBRIDGE,
Massachusetts (Reuters, Vendredi 15
avril 2005) - Un charabia incohérent entièrement créé par un ordinateur et présenté
comme un travail universitaire par trois étudiants du MIT (Institut de
technologie du Massachusetts) a été accepté pour une présentation lors d'une
conférence scientifique.
Jeremy Stribling a expliqué jeudi que lui et deux de ses camarades
du MIT, guère convaincus par le niveau d'exigence de certaines conférences,
avaient élaboré un programme informatique permettant de générer automatiquement
des articles de recherche remplis de phrases, diagrammes et tableaux totalement
ineptes.
Les trois étudiants
ont fait parvenir deux articles créés aléatoirement par ce programme à la
Conférence mondiale sur les systèmes, la cybernétique et l'informatique (WMSCI)
qui doit se tenir du 10 au 13 juillet à Orlando, en Floride.
A leur grande
surprise, ils ont été invités par les organisateurs de la conférence pour y
présenter un de ces articles.
On peut lire dans
ce texte des phrases telles que : "Le
modèle de notre heuristique se compose de quatre éléments indépendants: le
trempage simulé, les réseaux actifs, les modalités flexibles et l'étude de
l'apprentissage du renforcement."
Nagib Callaos,
l'un des organisateurs de la conférence, a expliqué que l'article avait été
accepté car les trois personnes chargées de le lire et de l'évaluer n'avaient
pas renvoyé leurs commentaires avant la date limite fixée pour l'admission à la
conférence.
"Nous avons
pensé qu'il serait injuste de refuser un article qui n'a été refusé par aucun
de ses trois critiques", a-t-il dit. Callaos a
cependant précisé que les organisateurs avaient décidé de revoir leurs
procédures de sélection à la lumière de ce canular.
Les trois étudiants
ont de leur côté fait savoir que leur invitation à la conférence n'avait pas
encore été officiellement annulée. Ils recherchent actuellement des fonds pour
pouvoir faire le déplacement.
Vatican : l'exorcisme pour débutants !
Pour le semestre qui vient,
l'Université du Vatican propose une offre spéciale : suivez un cours
d'exorcisme accéléré de deux mois et sachez déjouer les ruses du Malin. A part
quelques leçons sur la psychologie et la loi, le cours qui se tient au
prestigieux Athenaeum Pontificium
Regina Apostolorum se concentrera sur les
aspects "théologiques, spirituels, liturgiques et pastoraux" de
l'exorcisme et armera les candidats pour la guerre sainte contre Satan.
La pratique médiévale désuète de l'exorcisme a bénéficié d'une forte promotion
lors du pontificat de Jean-Paul II qui a décrété que chaque diocèse de l'Eglise
Catholique Romaine devait nommer au moins un exorciste. Le pape actuel s'est
également essayé à l'exorcisme. Et bien qu'aucune de ses trois confrontations
avec le diable - la plus récente a eu lieu en septembre 2002 - n'ait réussi à
ramener le "possédé" à un comportement normal, l'enthousiasme papal
pour les pratiques occultes s'est répandu comme une traînée de poudre.
Ces dernier temps, l'Italie a connu plusieurs affaires spectaculaires de
satanisme. La semaine prochaine - dans une affaire qui a captivé l'imagination
du public - un tribunal proche de Milan doit se pencher sur des accusations de
meurtre portées contre un groupe de jeunes gens accusés d'avoir tué deux
adolescents lors d'un rituel satanique. Cette affaire confirme la
croyance dans le pouvoir du mal, déclare le père Giulio Savoldi, l'exorciste officiel de Milan depuis plus de vingt
ans. Le révérend Gabriele Amorth, exorciste majeur de
l'Eglise Catholique Romaine et président de l'Association Internationale des
Exorcistes, estime que la plupart des guerres sont causées par le diable. Il
pense que Hitler et Staline, par exemple, ont été consacrés à Satan. Parmi les
victimes actuellement en vie, qu'il préfère généralement ne pas citer, il
compte l'archevêque zambien Emmanuel Milingo, qui a
quitté temporairement l'Eglise et épousé une adepte du Révérend Sun Myung Moon à New York il y a quelques années.
Le père Amorth, auteur du best-seller "Un
Exorciste raconte", décrit les symptômes typiques de la
"possession" tels qu'une aversion violente au signe de croix, une
force inhumaine et le fait de parler en langues. Les seules armes de
l'exorciste contre le mal sont la croix, l'eau bénite et l'huile d'olive extra
vierge. Après un exorcisme réussi, les victimes se débarrassent parfois
de celui qui les tourmente en crachant des objets étranges. Durant sa
longue pratique, le père Amorth est fier d'avoir
amassé une collection d'objets diaboliques tels que des mèches de cheveux, des
morceaux de cordelette en laine de verre et des composants de poste de radio.
Source :
2005 Rationalist International Bulletin # 141
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le dossier
Clonage d’embryons humains :
annonces en série
Des chercheurs de la
faculté Newcastle, qui avaient obtenu l'an dernier la première
autorisation des autorités britanniques pour travailler sur le clonage
thérapeutique, ont annoncé avoir créé les premiers embryons humains clonés dans
le pays, a rapporté "The Times" le vendredi
20 mai 2005.
L'an dernier, une équipe de scientifiques sud-coréens avait été la première à
annoncer la création par clonage d'un embryon humain. Les mêmes chercheurs
sud-coréens ont annoncé jeudi 19 mai dans la revue étasunienne
« Science » une autre avancée majeure: pour la première fois, ils ont
obtenu par clonage 11 lignées de cellules souches génétiquement compatibles
avec des patients malades ou blessés.
Selon le généticien
français Axel Kahn (hôpital Cochin à Paris), "un des verrous
techniques" empêchant le clonage reproductif "a sauté".
La Grande-Bretagne, la Corée du Sud, les
Pays-bas et la Californie sont les seuls pays à avoir légalisé le clonage
thérapeutique.
En France, depuis le vote de la loi
bioéthique du 6 août 2004, la pratique du clonage à fin
thérapeutique est passible de sept ans de prison et d'un million d'euros
d'amende. Qualifié de "crime contre l'espèce humaine", le clonage à
fin reproductive est passible, lui, de 30 ans de réclusion et de 7,5 millions
d'amende. Cette même loi autorisait toutefois pour une durée de cinq ans les
recherches sur des cellules souches embryonnaires importées.
http://info.france3.fr/monde/10811537-fr.php
http://permanent.nouvelobs.com/sciences/20050520.FAP6200.html?1946
Qualifiant de
"spectaculaire" l'avancée de l'équipe sud-coréenne par rapports aux
premiers clonages à des fins scientifiques qu'elle avait réussis en 2004, le Professeur Marc PESCHANSKI, directeur
de l’Unité 421 de l’INSERM « Neuroplasticité et thérapeutique », qui
dirige la première équipe française autorisée à importer des cellules souches
embryonnaires, souligne que la technique jugée jusque là "compliquée, est,
en réalité, tout à fait faisable". Interrogé par l'AFP, il déclare :
"c'est génial, on s'y attendait, mais pas forcément aussi vite, c'est une
avancée technologique qui va bénéficier à tout le monde".
"Maintenant, il faut changer la loi, très vite parce qu'autrement, nous
aurons cinq ans de retard", insiste-t-il.
http://actu.voila.fr/Depeche/ext--francais--ftmms--science/050520164947.gvnpfyw1.html
L'ancien ministre de la
Recherche et député PRG du Val-de-Marne Roger-Gérard
Schwartzenberg a annoncé samedi qu'il déposera la semaine prochaine une
proposition de loi "visant à abroger l'article de la loi de bioéthique de
2004 qui interdit les recherches sur le clonage thérapeutique".
"Il faut cesser d'entraver
les chercheurs français par une législation rétrograde, qui interdit des
recherches très attendues par les malades et visant à sauver des vies
humaines", précise M. Schwartzenberg dans un communiqué ?
http://actu.voila.fr/Depeche/ext--francais--ftmms--science/050521102328.1r6nhoqh.html
De leur côté les opposants ne se sont évidemment pas fait
attendre et le réseau « chrétienté », dans un communiqué, a lancé un
appel à « entrer
en résistance. Dès maintenant. Sans attendre. Dans les laboratoires, dans les
hôpitaux, dans les institutions privées ou d’Etat qui pourraient se retrouver
mêlées à cette monstruosité : il est du devoir de tout être humain de s’y
opposer. Par conséquent, tout matériel,
tout équipement scientifique ou médical, tout ordinateur, calculateur, toute
donnée, qui pourraient être affectés au clonage humain, thérapeutique ou non,
doivent être détruits ou irrémédiablement endommagés. »
http://www.chretiente.info/article.php3?id_article=256
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE CLONAGE
ET LES CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES
ASSEMBLEE NATIONALE
OFFICE PARLEMENTAIRE
D'ÉVALUATION DES CHOIX SCIENTIFIQUES ET TECHNOLOGIQUES
RAPPORT SUR LE CLONAGE, LA THÉRAPIE CELLULAIRE ET L’UTILISATION THÉRAPEUTIQUE DES CELLULES EMBRYONNAIRES
http://www.assemblee-nationale.fr/rap-oecst/clonage/r2198-2.asp
CENTRE NATIONAL POUR
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
LA REVOLUTION DES CELLULES-SOUCHES
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1830.htm