anais     

le bulletin de l'  information scientifique

de l’ association nantes atlantique pour l’ information scientifique (anaisafis)

PERIODIQUE A PERIODICITE VARIABLE                                                                  N° 17 –  SEPTEMBRE 2005

 

intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles dans les Sciences

 

Mardi 11 Octobre 2005 20h00 - 

Muséum d’Histoire Naturelle, Nantes

une conférence de Marc Silberstein et Guillaume Lecointre

organisée par l’association Nantes atlantique pour l’information scientifique,

la section départementale de l’union rationaliste et

le groupe de Nantes de la Libre Pensée.

 

Marc Silberstein est épistémologue (sciences de l’évolution),

administrateur des éditions Syllepse et

animateur de la collection "Matériologiques".

 

Guillaume Lecointre est chercheur,

Professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle,

spécialiste de la classification phylogénétique du vivant.

 

Cette manifestation s’adresse à un public qui s'intéresse aux sciences sans pour autant avoir bénéficié d'une formation scientifique approfondie.

 

 

 

 

 

Mardi 11 Octobre 2005 17h00 - 

Forum de la FNAC - NANTES

une rencontre avec Marc Silberstein

autour des ouvrages édités par les éditions SYLLEPSE

Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences  (2001)

Les matérialismes (et leurs détracteurs)  (2004)

 

 

l’éditorial

 

Vous avez dit « intrusions spiritualistes dans les sciences » ?

 

   Décidemment, il n’y a pas que les malheurs de Jean-Pierre et Nathalie, ni ceux de Nicolas et Cecilia qui sont censés passionner les françaises et les français pendant leurs vacances. Passons la parole à Pablo Servigne du Monde Libertaire  : « DIEU REVIENT EN FORCE. On ne compte plus les couvertures de magazines qui en parlent. Phrases choc, remises en question infondées, provocations, confusions, effets d’annonce, la presse people scientifique s’en donne à cœur joie : « Dieu et la science, le nouveau choc ? » Choc ou réconciliation ? Car enfin « les scientifiques redécouvrent dieu », il était grand temps ! Qu’est-ce qu’ils sont vieux jeu ces gens là ! Ah, ma p’tite dame, m’en parlez pas, moi ils me font peur. Et puis ils disent souvent des bêtises. « Darwin avait-il raison ? » Je ne sais pas … peut-être … je ne sais plus rien. Au fond, la religion est peut-être nécessaire. Inévitable même : « Sommes-nous programmés pour croire ? » Grâce au « gène de dieu », pourrons-nous enfin « réenchanter le monde » ? En attendant, n’hésitez pas à acheter le comparatif « Dieu, la science et la religion » et découvrir en avant-première (le terrible choc !) les « révélations sur les manuscrits de la mer Morte » (numéro du 14 au 20 avril 2005, reproduit sur le site de l’ASSOMAT : http://jerome-segal.de/Assomat/LeMondeLibertaire14-20-4-05(1).jpg et http://jerome-segal.de/Assomat/LeMondeLibertaire14-20-4-05(2).jpg )

 

A voir alignées comme cela ces trois couvertures, une première réaction (saine) est la désolation mais nous savons tous que ces revues nous renvoient l’image miroir de nos propres sociétés, même si elles participent à la dynamique d’ensemble. D’aucuns se sont émus en découvrant la couverture de Science et Vie (la première  à être sortie) mais celles et ceux qui ont suivi, ne serait-ce que dans ce bulletin, l’actualité de l’anthropologie des religions (les travaux de Pascal Boyer et Scott Atran évoqués dans de précédents bulletins), celle des sciences cognitives, comme celle de la biologie ou de la génétique, pouvaient imaginer les authentiques travaux scientifiques qui serviraient de base aux développements journalistiques (sachant, qui plus est, que les titres et sous-titres ne sont le plus souvent pas de la responsabilité du journaliste qui a écrit la revue mais rajoutés pour susciter les envies d’achat puis de lecture).

 

Ces revues arrivent donc à point nommé pour illustrer la vigilance dont nous devons faire part, particulièrement aux frontières de la connaissance, dans la lecture de tout ouvrage de vulgarisation. La vulgarisation scientifique est un art difficile, et rendu plus délicat encore quand se rajoutent, comme pour ces revues, les contraintes mercantiles (attirer des lecteurs, ne pas en effaroucher) pour assurer la survie souvent difficile des périodiques.

 

Il convient donc de bien établir ce qui est du domaine de la connaissance objective, et ce qui est du domaine de la connaissance subjective. Gageons que la conférence du 11 octobre aidera à clarifier et à dépister les intrusions spiritualistes (religieuses ou non explicitement religieuses) dans les sciences, et ce sans parler des impostures intellectuelles (au sens de Sokal et Bricmont).

 

Sachons aussi être vigilants, et peut-être l‘aborderons nous dans le débat, aux propres biais idéologiques qui menacent aussi le « camp matérialiste », et semblent apparaître quelques fois aux détours de quelques controverses, là encore aux frontières de la connaissance ; en effet il convient de garder en mémoire qu’il fut par exemple un temps pas si lointain où une prétendue « science prolétarienne » entendait dire aux généticiens ce qu'il fallait penser de la génétique,  ou aux biologistes ce qu’il fallait penser de la biologie, de même qu’elle avait une fâcheuse tendance à penser que la toute nouvelle physique quantique semblait bien peu soluble dans un certain matérialisme dialectique … Les partisans du matérialisme philosophique eux-mêmes ne sont donc pas à l’abri de tels écarts, et c’est bien une application rigoureuse de la méthode scientifique qui seule permet d’appréhender le réel avec un minimum de fiabilité.

 

Michel NAUD, coordinateur de l’association Nantes atlantique pour l’information scientifique

le 20 septembre 2005

 

sommaire

 

les sciences et techniques

 

 

 

Développement durable

l’énergie électronucléaire au secours de la planète

 

Développement durable

le manifeste « sauvons le climat »

 

Biotechnologie

Première carte complète du génome du riz (37 544 gènes)

 

Génétique des populations

quand les gènes révèlent les règles sociales

Les sociétés matrilocales s’avèrent plus ouvertes à l’immigration

 

Biotechnologie

Des organes de porc génétiquement modifiés pour la transplantation

 

Site Internet suisse «l’ABC des gènes»

balade virtuelle dans le patrimoine héréditaire humain

 

Le génome du Chimpanzé est séquencé

séquence ADN identique à 99 % pour les gènes codants,

(à 96 % en réintégrant l’ADN non codant)

 

Des vers parasitent les sauterelles et les poussent à se suicider

 

 

les croyances et pseudosciences

 

Dossier Science et Vie : notre cerveau est-il programmé pour croire ?

un message de Daniel Baril envoyé sur le réseau des brights du Québec

 

Différence intersexe et religion : une interprétation évolutionniste

par Daniel Baril, anthropologue des religions

 

La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet dénonce l’homéopathie

 

Echec de l'homéopathie en 5 questions

par Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science Presse (Québec)

 

Traitement de l’autisme : jugeant les méthodes psychanalytiques obsolètes

quatre associations de famille saisissent le Comité consultatif national d'éthique

un article de Jean Yves NAU, journaliste scientifique au Monde

 

PRO-CHOICE vs PRO-LIFE ( pro-choix contre pro-vie)

La souffrance fœtale au centre de la controverse sur l’avortement aux Etats-Unis

Le  Journal of the American Medical Association plonge dans la bataille :

Il n’est pas fondé de parler de souffrance fœtale avant la 30e de semaine de grossesse

 

 

 

 

souvenirs

 

 

Tchernobyl :  l’ampleur réelle de l’accident,  un communiqué de l’

.

forum du nouvel observateur

 

10 mai 2005

Louis-Marie HOUDEBINE, directeur de recherches de l’INRA

membre du comité scientifique de l’AFIS,

est invité sur le forum internet du Nouvel Observateur

pour dialoguer avec les internautes de la questions des OGM

http://www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_307.html

 

 

 

POUR le progrès scientifique et technique CONTRE les marchands de fausses sciences

rejoignez l’  association française pour l’information scientifique  AFIS

adhérer : OUI, je souhaite adhérer à l’association française pour l’information scientifique

adhésion annuelle : 15,00 euros

abonnement à la revue Science et pseudo-sciences : 22,00 euros ( un an = 5 numéros )

adhésion annuelle + abonnement à la revue Science et pseudo-sciences ( 5 numéros) : 37,00 euros

siège :14, rue de l’école polytechnique, 75005 Paris, site internet national : http://www.pseudo-sciences.org

 

anais association nantes atlantique pour l’information scientifique

comité régional de l’ouest atlantique (de bordeaux à la bretagne) de l’AFIS ; adresser toute correspondance à :

ouest management, domaine d’activités Nantes Atlantique, rue rené fonck, 44860 Saint Aignan de Grand Lieu,

site internet du comité régional ouest atlantique : http://afis44.free.fr/index.htm

coordinateur : Michel NAUD, ingénieur, adresse électronique : afis44@free.fr

 

 

les sciences et techniques

 

Développement durable 

l’énergie électronucléaire au secours de la planète

dans le courrier des lecteurs du Monde du 8 septembre 2005

 

Dans le Monde daté du 30 août, Stéphane Lhomme conteste l'intérêt du nucléaire face à la crise pétrolière. Cela ne surprend pas de la part du porte-parole du réseau Sortir du Nucléaire. Les arguments mis en avant laissent cependant pantois.

 

Le nucléaire français ne représenterait, selon Stéphane Lhomme, que 17 % de l'énergie consommée dans notre pays ; c'est exact lorsqu'on considère que les consommations de 1 kWh de chaleur et de 1 kWh d'électricité sont strictement équivalentes, ce qui correspond à une des conventions adoptées internationalement pour comparer des énergies de natures différentes. Mais il n’y a pas une mais trois conventions "internationales", dont le choix dépend de l’usage que l’on veut en faire :

Ø     une seconde permet de comparer les énergies primaires - celles effectivement utilisées pour produire l'électricité ou le carburant automobile par exemple - ; elle est pertinente lorsqu’on s’intéresse aux émissions de CO2 ou aux quantités de pétrole consommées

Ø     et une troisième permet de comparer les énergies dites « utiles », par exemple les énergies mécaniques sur les arbres moteurs de machines thermiques et électriques ; elle est pertinente lorsqu’on s’intéresse avant tout aux efficacités énergétiques.

Avec ces deux dernières conventions - également utilisées et reconnues internationalement -, l'électricité nucléaire française représente bien 40 à 50 % du total de notre énergie, et l'électricité nucléaire mondiale 20 % de l'électricité.

 

Consciemment ou non, je l’ignore, Stéphane Lhomme a bien évidemment choisi la moins pertinente des trois conventions internationales pour parler de l’électricité comme moyen de remplacer – partiellement – le pétrole. Suivons en effet un moment sa logique : l'électricité mondiale, en utilisant la même convention que lui, représente environ 12 % de l'énergie consommée dans le monde : une broutille ! Dès lors, pourquoi se fatiguer à la produire par d'autres moyens que les combustibles fossiles ? Arrêtons tout de suite de construire des centrales nucléaires et des éoliennes, et ne gaspillons pas nos ressources à financer des recherches sur le photovoltaïque ou sur la fusion nucléaire ! 

 

En revanche, lorsqu'on s'intéresse au remplacement du pétrole et à la protection du climat - et donc au CO2 produit et relâché dans l'atmosphère - force est de s'intéresser à l'énergie primaire utilisée pour produire l’électricité ; soit, au niveau mondial, près du 1/3 de l'énergie totale (1). La production mondiale d'électricité est donc bien responsable d'une fraction notable des rejets de CO2 (plus de 20%); elle le serait encore plus sans le nucléaire (et l'hydraulique). Ce n'est pas un hasard si les rejets de CO2 par habitant sont plus de 1/3 plus faibles en France et en Suède qu'au Danemark et en Allemagne, c’est bien grâce au nucléaire et à l'hydraulique.

 

Certes, l'électricité ne peut pas tout faire, en tout cas tant qu'elle jouera un rôle marginal dans les transports. Son développement - nucléaire et renouvelable - se justifie par sa contribution à la maîtrise  de l'effet de serre et - en ce qui concerne le nucléaire - par son faible coût (n'en déplaise à Stéphane Lhomme). Ce n'est déjà pas si mal ! Mais il faut aussi travailler d'arrache-pied pour mieux utiliser l'énergie, élargir les domaines d'utilisation de l'électricité, et développer les énergies de substitution au pétrole.

 

Il est temps que cessent ces petits jeux puérils alors que la planète est en danger. Il est plus que temps de tout mettre en œuvre pour sauver le climat.

 

le courrier des lecteurs du Monde du 8 septembre

 

Pierre Bacher

Auteur de "Quelle énergie pour demain ?" (2000)

mention spéciale du Prix Roberval, Grand prix 2000

Co-auteur de « L’énergie de demain » (2005)

Membre du conseil scientifique du collectif « Sauvons le climat »

 

(1) Les combustibles fossiles, en majorité le charbon, produisent près de 60 % de l'électricité (10% en France), le nucléaire et l'hydraulique chacun 20% (respectivement 75 et 15% en France) et toutes les autres énergies renouvelables confondues  moins de 1%.

 

Ce texte peut être consulté sur le dossier « les rationalistes s’expriment »

 

mais en ligne sur le site internet national de l’union rationaliste

 

 http://www.union-rationaliste.org/

 

 

 

Développement durable

le manifeste « Sauvons le Climat »

 

La concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère de notre planète atteint aujourd'hui un niveau supérieur à tout ce qu'elle a connu depuis plus d'un demi million d'années. Démarrée au début de l'ère industrielle, vers les années 1880, cette hausse est essentiellement due à l'accumulation des émissions croissantes de gaz carbonique et de méthane résultant de l'activité humaine. Si nous ne faisons rien, cette hausse va se poursuivre.

 

En très grande majorité les experts qui observent et étudient ces phénomènes sont formels : sauf à réduire les émissions, notamment celles de gaz carbonique, d'un facteur au moins égal à 2, notre globe verra sa température moyenne augmenter de plusieurs degrés au cours du présent siècle. Une telle augmentation de température, comparable en ordre de grandeur à celles qui ont suivi les périodes glaciaires, mais qui se produira de façon beaucoup plus rapide, aura des conséquences majeures sur le climat. Les conséquences qui en résulteraient sur notre santé, la végétation et les productions agricoles, le niveau des mers, les espèces vivantes, etc. sont évidemment plus difficiles à cerner mais nul ne peut exclure que des évolutions irréversibles catastrophiques, allant jusqu'à mettre en cause les conditions de vie de l'espèce humaine, puissent se produire. Qu'attendons nous, face au réchauffement climatique qui nous menace, pour mettre en oeuvre le principe de précaution ? Il nous faut limiter les émissions de gaz à effet de serre par tous les moyens à notre disposition.

 

Si des économies d'énergie importantes sont possibles et souhaitables dans les pays développés, il est impossible d'exiger des efforts similaires de la part des pays en voie de développement. Sauf récession économique catastrophique la consommation énergétique mondiale va continuer à croître. Il est donc capital de mettre en oeuvre, chaque fois que cela est possible, des techniques de production d'énergie ne faisant pas appel aux combustibles fossiles. De telles techniques existent dans le domaine de la production d'électricité pour les réseaux centralisés: énergie nucléaire, hydroélectricité, éolien. Le solaire photovoltaïque est particulièrement bien adapté aux sites isolés et aux pays dont le réseau de distribution électrique est peu développé. Le solaire thermique, la géothermie, la biomasse bien gérée, les pompes à chaleur doivent prendre davantage de place pour le chauffage des locaux et la production d'eau chaude. Les transports demeureront encore longtemps les plus tributaires des combustibles fossiles ; il n'en est que plus important de rechercher d'autres solutions: développement des transports en commun, véhicules électriques, utilisation de l'hydrogène produit par électrolyse ou décomposition thermochimique de l'eau.

 

Face aux grands pays en émergence qui vont, par nécessité et comme nous l'avons fait au cours des deux siècles passés, fonder leur développement sur le charbon et le pétrole, et donc (sauf aboutissement, bien difficile à prévoir, des études en cours sur la séquestration du gaz carbonique) voir croître leurs rejets de gaz carbonique, les pays développés doivent démontrer que la limitation des émissions de gaz à effet de serre grâce aux technologies modernes est possible, sans handicap économique majeur et sans diminution de qualité de vie. La France (qui, grâce au nucléaire, a déjà une position enviée, avec des émissions de 6 tonnes de gaz carbonique par tête et par an, contre 10 en Allemagne et 20 aux USA) doit continuer à montrer l'exemple.

 

Il est temps que les Français se convainquent que l'objet du débat énergétique n'est pas de savoir s'il faut ou non "sortir du nucléaire", mais plutôt de savoir comment "limiter le plus possible l’utilisation des combustibles fossiles" qui menace notre climat. Le nucléaire, maîtrisé comme il l'est dans nos pays, présente des risques minimes comparés à ceux des gaz à effet de serre et s'il serait irréaliste de vouloir "sortir des combustibles fossiles" il serait totalement irresponsable de s'en tenir au statu-quo.

 

Nous appelons nos concitoyens et nos dirigeants à engager une politique volontariste et décidée, à la fois d'économies d'énergie et de développement de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables. Une telle politique est la seule qui puisse raisonnablement garantir à notre génération et aux générations futures le maintien de conditions climatiques acceptables et prévisibles.

 

signer ce manifeste : http://gasnnt.free.fr/sauvonsleclimat/signataires-extrait.html

 

Le collectif "Sauvons le Climat" est constitué des signataires du manifeste « Sauvons le Climat ». Ce collectif est soutenu l'ARCEA (Associations des retraités du CEA), l'AEPN (Association des Ecologistes Pour le Nucléaire), le GR21 (Groupe d'études sur l'énergie et l'environnement au 21ème siècle et la SFP (Société Française de Physique). Il se donne pour ambition de donner une information scientifiquement fondée et aussi objective que possible sur le réchauffement climatique et les questions énergétiques en général et de faciliter les échanges et discussions entre ses membres. Son Président actuel est Michel PETIT, docteur es Sciences, Ingénieur de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications, vice-président du comité de l’environnement de l’Académie des Sciences et vice-président de l’Union Rationaliste.

 

   

 

 

Biotechnologie

première carte complète du génome du riz (37 544 gènes)

 

Le riz représente 20% de l'alimentation mondiale et est la principale source nutritive de plus de 3 milliards d'êtres humains. La croissance démographique dans les pays en développement et les tendances observées au niveau de la consommation laissent supposer que le riz jouera un rôle de plus en plus prépondérant, avec 4,6 milliards de personnes qui en devraient en dépendre d'ici 2025. Pour faire face à la demande, la production de riz devra enregistrer une hausse d'environ 30%. De plus, le réchauffement climatique pourrait nécessiter, à l'avenir, un riz plus résistant à la sécheresse.


Le Projet international de séquençage du génome du riz (IRGSP) a été fondé en 1997 pour obtenir cette séquence cartographiée très précise du génome du riz. Dirigé par le Japon, il compte neuf autres membres à l'heure actuelle : les États-Unis, la Chine, Taiwan, la Corée, l'Inde, la Thaïlande, la France, le Brésil et le Royaume-Uni.


Les 37.544 gènes du riz ont pu être identifiés et positionnés sur les 12 chromosomes.

 

"Il s'agit d'une avancée majeure, non seulement pour la science et l'agriculture, mais également pour tous ceux pour qui le riz constitue l'aliment de base", déclare Joachim Messing, coauteur de l'étude publiée dans le magazine Nature.


En effet, cette réalisation devrait permettre aux agriculteurs, par la mise en oeuvre des biotechnologies, d'accroître la production de riz, de protéger les cultures contre les maladies et les ravageurs et de rendre le riz résistant à la sécheresse.

 

En outre, le riz se rapprochant, sur le plan génétique, du maïs, du blé, de l'orge, du seigle, du sorgho et de la canne à sucre sur le plan génétique, l’achèvement de cette cartographie pourrait également contribuer à percer les secrets d'autres cultures vivrières cruciales.

 

 http://www.futura-sciences.com/news-premiere-carte-complete-genome-riz_6939.php

 

 

Génétique des populations

quand les gènes révèlent les règles sociales

Les sociétés matrilocales s’avèrent plus ouvertes à l’immigration

 

Sur la durée, l’organisation sociale d’une population humaine influence fortement sa diversité génétique. Les scientifiques peuvent dès lors utiliser des informations génétiques pour étudier des structures sociales. Dans une étude soutenue par le Fonds national suisse, des chercheurs bernois ont, pour la première fois, pu déterminer les différences entre taux d’immigration masculine et féminine dans différentes populations de Thaïlande.

 

Les sociétés patrilocales (où l’épouse s’installe dans le village de son époux) contrôlent beaucoup plus strictement l’immigration masculine que les sociétés matrilocales (où les maris suivent leur femme après le mariage). Ce résultat résulte d’une analyse génétique menée sur une demi-douzaine de populations vivant au nord de la Thaïlande dans la région du Triangle d’Or.

 

Laurent Excoffier, professeur de génétique des populations à l’Institut de zoologie de l’Université de Berne, a pu démontrer que les hommes sont huit fois moins nombreux à immigrer dans les sociétés patrilocales que dans les sociétés matrilocales. Dans son article, paru récemment dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences*, il ajoute que les femmes sont, au contraire, 2,5 fois plus nombreuses à immigrer dans les sociétés patrilocales que dans les matrilocales.

 

L’étude montre aussi que moins d’un homme par génération intègre une population patrilocale, alors que cette intégration est 16 fois plus fréquente dans le cas des femmes. Cette situation contraste fortement avec celle prévalant dans les sociétés matrilocales où les hommes et les femmes s’intègrent dans des taux similaires. Ces chiffres correspondent d’ailleurs aux observations ethnologiques dans cette région, qui montrent que les populations patrilocales adoptent en général des règles sociales d’immigration beaucoup plus strictes que les populations matrilocales.

 

Du point de vue technique, la migration féminine a été déterminée par l’analyse de la diversité génétique de l’ADN des mitochondries. Ces petites organelles, «centrales énergétiques» des cellules, se transmettent seulement par la mère. Quant à la composante masculine, elle a été étudiée via les gènes se trouvant sur le chromosome Y. Six populations ont été étudiées, dont trois matrilocales et trois patrilocales.

 

Les chercheurs ont analysé un certain nombre de sites (locus) sur ces gènes et mesuré la fréquence des différentes versions (allèles) de ces gènes. Comme l’on connaît le taux naturel de mutation des mitochondries et du chromosome Y, il est possible de déduire de ces données le passé démographique d’une population. Laurent Excoffier s’est servi d’un outil statistique récemment développé par son équipe dans le cadre d’une recherche soutenue par le Fonds national suisse. Cette méthode de calcul permet, par simulations informatiques, d’estimer des paramètres comme le taux d’immigration ou la période à laquelle la population a commencé son expansion. Les résultats sur les migrations résultent donc uniquement d’échantillons prélevés dans le groupe d’individus étudié, contrairement aux modèles classiques d’analyse en génétique des populations qui nécessitaient de tenir compte des groupes de population voisins.

 

Une minorité de sociétés matrilocales

Le nord de la Thaïlande présente des conditions idéales pour ce type d’études : on y trouve à la fois des sociétés patrilocales et matrilocales, ces dernières étant très minoritaires dans le monde. Les conditions climatiques et environnementales y sont très similaires pour toutes les populations étudiées, tout comme le mode de vie (paysans sédentaires). Cette situation limite les facteurs pouvant entraîner des différences génétiques.

 

«Les données génétiques utilisées ont été récoltées et analysées une première fois par des chercheurs allemands, précise Laurent Excoffier. Celle-ci avait déjà observé que la diversité des marqueurs spécifiques aux hommes (sur le chromosome Y) était plus faible dans les populations patrilocales que matrilocales. Mais cela restait une appréciation générale, et notre équipe a pu quantifier ce phénomène et, en plus, comparer le niveau de migrations féminines et masculines dans le même type de société.»

Cette nouvelle méthode statistique peut s’appliquer à d’autres espèces que l’être humain. Elle permet d’obtenir des informations sur le système de reproduction d’une population animale quelconque, son taux de migration ou encore son histoire démographique (expansion, contraction, etc.). Les chercheurs bernois travaillent en particulier sur la diversité génétique des poissons d’eau douce en Suisse, afin de retracer l’histoire de la recolonisation des rivières et des lacs après la dernière période glaciaire. «On peut se faire de fausses idées sur les capacités d’expansion de certaines espèces animales dans les conditions environnementales actuelles, qui sont très influencées par les activités humaines, note Laurent Excoffier. Elles étaient peut-être très différentes dans le passé !» De telles informations sont importantes car elles permettent de mieux comprendre l’écologie d’espèces en danger d’extinction.

* Proceedings of the National Academy of Sciences, volume 102(21), p. 7476-7480

 http://www.snf.ch/fr/com/prr/prr_arh_05aug22.asp

 

Biotechnologie

des organes de porc génétiquement modifiés pour la transplantation

 

La greffe est pour beaucoup de maladies terminales des organes le seul moyen de survie. Cependant, il n'y a mondialement pas assez de donneurs d'organe. Une alternative est la xénogreffe, c'est-à-dire l'utilisation d'organes et de tissus animaux pour sauver des patients humains.


Pour toutes les greffes mais en particulier pour ce type de greffe, les réactions immunitaires sont à redouter. "La greffe d'organe de porc chez les primates provoquant une cascade complexe de mécanismes de rejets", rapporte le Prof. Dr. Wolf, "on ne pourra surmonter ce phénomène à long terme que grâce à une modification génétique des porcs donneurs".


L'équipe du Prof. Dr. Eckhard Wolf et du Dr. Regina Klose à Munich est parvenue à élever un porc TRAIL génétiquement modifié dont les organes sont à priori à l'abri des défenses immunitaires humaines. Ce porc TRAIL présente comme marqueur à la surface de ses cellules la protéine humaine "TNF alpha-related apoptosis-inducing ligand". Elles sont ainsi protégées in vitro contre les cellules du système immunitaire humain. Des études supplémentaires devront montrer si ce mécanisme fonctionne également dans des animaux vivants. Il faudra sûrement pour cela combiner différentes modifications génétiques des porcs donneurs.

 

 http://www.futura-sciences.com/news-organes-porc-genetiquement-modifies-transplantation_6842.php

 

 

Site Internet suisse «l’ABC des gènes»

balade virtuelle dans le patrimoine héréditaire humain

 

Le site Internet «l’ABC des gènes» a été complété d’une nouvelle rubrique "Nos gènes", qui permet un voyage virtuel à la découverte du patrimoine héréditaire de l’être humain. A l’aide de nombreux exemples et animations, solidement documentés et empruntés à la génétique, les visiteurs peuvent comprendre comment fonctionnent nos gènes, quelle est leur interaction avec notre environnement et ce qui fait ce que nous sommes

 

Des phénomènes quotidiens comme la sensation de faim, le stress avant un examen ou le vieillissement sont influencés par nos gènes. Si cette influence est parfois très directe, elle s’exprime dans la plupart des cas via des mécanismes biologiques très complexes. Notre patrimoine héréditaire est aujourd’hui entièrement décodé, et la science comprend toujours mieux l’interaction entre nos gènes et l’environnement. La nouvelle rubrique "Nos gènes" du site gene-abc.ch cherche précisément à expliquer ces phénomènes et les acquis récents de la recherche sur les génomes.

 

La rubrique "Nos gènes" du site vise à ce que les connaissances sur les gènes, qui s’étoffent rapidement, soient accessibles au large public. Des animations graphiques le permettent : Fanny et Jimmy, les deux enfants malicieux de l’ABC des gènes, nous font visiter de façon amusante et compétente le patrimoine génétique, d’un chromosome à l’autre. Sans perdre le lien avec la vie quotidienne, ils expliquent comment fonctionnent ces interactions complexes ou jettent un coup d’oeil dans la préhistoire de l’être humain : Pourquoi certains adultes ne supportent-ils pas les produits laitiers ? Comment un gène peut-il être responsable de quatre groupes sanguins ? Le stress rend-il vraiment malade ? Y-a-t-il un gène de l’intelligence ? Treize exemples solidement documentés expliquent qu’il faut chercher aussi bien dans nos gènes que dans l’environnement la réponse à de nombreuses questions.

Le site www.gene-abc.ch est né de l’initiative de la Division "Biologie et médecine" du Fonds national suisse de la recherche scientifique. Le FNS désire ainsi renforcer le dialogue autour de la biologie moderne et mettre à disposition du public dans la forme adéquate des connaissances de base. L’ABC des gènes ne s’adresse pas seulement aux écoliers, mais aussi au personnel enseignant et aux adultes. Le nombre d’utilisateurs, qui est en constante augmentation, montre que ce portail en trois langues est devenu une source d’information incontournable dans ce domaine, pour tous celles et ceux qui ont une soif d’apprendre, en Suisse mais aussi dans les pays limitrophes. Le contenu de l’ABC des gènes est régulièrement examiné par des scientifiques et réactualisé, pour lui assurer une qualité optimale.

 

 http://www.gene-abc.ch/welt/index_f.html

 

 

Le génome du Chimpanzé est séquencé

séquence ADN identique à 99 % pour les gènes codants,

(à 96 % en réintégrant l’ADN non codant)

 

note lexicale : le génome représente l'ensemble des gènes (étendu par abus de langage aux séquences non codantes) d'un individu : il s’agit ainsi de son « patrimoine héréditaire ». Le code génétique est le code utilisé par la cellule pour  traduire l'ADN en protéine, c'est à dire passer des codons (séquences de trois bases nucléotides consécutives portées par l’ARN messager) aux acides aminés. Le code génétique est quasi universel pour l'ensemble des espèces connues, à l'exception semble-t-il de deux organismes, dont une levure, pour lesquels deux codons sont modifiés. (merci à NB de l’INSERM pour son aide – il se reconnaîtra -)

 

Le chimpanzé est le premier primate dont le génome a fait l'objet d'un séquençage.

De futurs travaux de recherche seront axés sur la signification des différences.


L'étude a été réalisée par le Chimpanzee Sequencing and Analysis Consortium, composé de 67 scientifiques représentant 23 instituts de recherche des Etats-Unis, d'Allemagne, d'Italie, d'Israël et d'Espagne.

 

Les résultats ont été publiés dans la revue Nature.

 

Les travaux fournissent un inventaire des différences génétiques apparues depuis que les humains et les chimpanzés ont commencé à se distinguer d'un ancêtre commun il y a quelque six millions d'années. Ces données, et toutes les données que le consortium définira à l'avenir, sont placées dans le domaine public, ce qui signifie que les scientifiques du monde entier peuvent contribuer aux travaux.

Les études moléculaires modernes qui ont permis d’établir que, sur le plan évolutif, le chimpanzé commun (Pan troglodytes) et le bonobo (Pan paniscus ou chimpanzé nain) sont les plus proches parents vivants des humains.

Les chimpanzés sont par conséquent particulièrement bien placés pour nous aider à mieux nous connaître, non seulement en raison de leurs ressemblances avec les humains, mais également des différences qui constituent nos caractéristiques spécifiquement humaines, notamment la bipédie habituelle, l'utilisation d'outils, un cerveau de très grande taille et un langage complexe. D'importantes ressemblances et différences ont également été constatées au niveau de l'incidence et de la gravité de plusieurs grandes maladies de l'homme. La comparaison des génomes de l'homme et du chimpanzé peut contribuer à révéler la base moléculaire de ces caractéristiques ainsi que les forces évolutives qui ont façonné les espèces, y compris les processus mutationnels sous-jacents et les contraintes sélectives.

Les génomes du chimpanzé et de l'homme sont "remarquablement similaires et codent des protéines très semblables". L'étude montre que seul 1,2 pour cent sépare le corps humain de celui du chimpanzé en termes de gènes codant pour les protéines qui le fabriquent et l'entretiennent. Cette différence passe à environ 4 pour cent lorsque l'ADN non codant (ajouts et suppressions d'ADN) est pris en compte.

Les chercheurs expliquent qu'au cours de l'évolution, les humains et les chimpanzés ont accumulé dans leurs génomes plus de mutations potentiellement délétères que les souris, les rats et d'autres rongeurs. Si de telles mutations peuvent être la cause de maladies, affectant la condition physique générale d'une espèce, les scientifiques estiment qu'elles sont peut-être aussi à l'origine de la capacité des primates à s'adapter aux changements environnementaux rapides et qu'elles leur ont permis d'atteindre un degré d'adaptation évolutionnaire unique.

Au cours des quelques prochaines années, cette comparaison devrait aider à mieux comprendre comment le génome humain a évolué et pourquoi les humains sont frappés par le cancer et d'autres maladies qui n'affectent que très rarement les chimpanzés.

 

 http://www.futura-sciences.com/news-chimpanzes-humains-si-proches-differents_7121.php

 

des films en libre accès, classés par thématique,

sur le comportement du chimpanzé

http://www.nature.com/news/specials/chimpgenome/behaviour/index.html

un voyage interactif

http://www.nature.com/news/specials/chimpgenome/interactive/index.html

 

 

 

Des vers parasitent les sauterelles et les poussent à se suicider

Les chercheurs du laboratoire Génétique et évolution des maladies infectieuses (CNRS – IRD, Montpellier) étudient une curieuse association entre un groupe de vers parasites, les nématomorphes, et leur hôte, les orthoptères (grillons, sauterelles). Quand ils passent du stade larvaire au stade adulte, ces parasites obligent leur hôte à se « suicider » en se jetant à l'eau. Les chercheurs viennent de mettre en évidence le dialogue moléculaire qui s'instaure entre le parasite et son hôte avant, pendant et après le « suicide » de l'insecte. Ils avancent ainsi dans la compréhension des phénomènes qui permettent à un parasite de modifier le comportement de son hôte en agissant sur le fonctionnement du système nerveux. Ces résultats sont en ligne sur le site des Proceedings of the Royal Society of London B.

 

la suite sur :

 

 http://www2.cnrs.fr/presse/communique/733.htm

Les résultats sont en ligne (en anglais et payants) sur le site des Proceedings of the Royal Society of London B.

 

 

 

 

les croyances et pseudosciences

 

 

Dossier Science et Vie : notre cerveau est-il programmé pour croire ?

un message de Daniel Baril envoyé sur le réseau des brights du Québec

 

Je ne partage pas l’idée impressionniste laissée par le titre accrocheur (Notre cerveau est programmé pour croire) que ne supporte d’ailleurs pas l’article. J’avais déjà pris connaissance des études sur lesquels repose cet article, dont celle concernant la sérotonine (équipe de Borg) et qui date déjà de deux ans. Cette étude a voulu vérifier si la sérotonine était un marqueur de différents traits de personnalité. Sept éléments (novelty seeking, harm avoidance, reward dependance, persistence, self-direction, coopérativeness, transcendence) ont été mis en corrélation avec le nombre de récepteurs à sérotonine dans trois régions du cerveau.

 

La corrélation n’a pu être observée qu’à l’élément transcendance, et encore dans une seule de ses composantes, soit l’ouverture à la spiritualité (les deux autres étant transpersonal identification et self-forgetfull). Plus le nombre de récepteurs à sérotonine est faible (ce qui entraîne un taux plus élevé de sérotonine dans le sang), plus l’ouverture à la spiritualité est forte. L’étude n’a porté que sur 15 hommes (aucune femme) âgés de 20 à 45 ans. Or d’autres études ont montré une variation intersexe du taux de sérotonine, et une diminution plus rapide avec l’âge chez les hommes. Cette diminution n’est pas corrélée par une diminution de religiosité plus importante chez les hommes; la diminution de religiosité est plus forte avec l’âge chez les femmes, ce qui attire l’attention du côté de la testostérone.

 

Pour compléter ce que Jean-François a déjà dit sur la sérotonine, ce transmetteur joue un rôle dans la stimulation et l’excitabilité; plus il est élevé, moins l’excitabilité est forte. La sérotonine a donc un effet inhibiteur sur la stimulation sensorielle, du moins chez des modèles animaux. Chez le rat, des modifications d’un gène lié à la production de sérotonine permettent de créer des individus soit amorphes soit agressifs. L’agressivité accrue a été associée dans ce cas à un taux d’anxiété plus élevé. Or on sait qui l’anxiété est un trait de personnalité corrélé avec une religiosité forte et que la recherche d'excitabilité est corrélée à une religiosité faible; ces deux éléments expliquent en partie l’écart intersexe dans la religiosité.

 

Tout ce ceci pour dire que rien ne supporte l’idée naïve que la corrélation entre sérotonine et religiosité démontre que le cerveau serait programmé pour croire en Dieu. Selon la même logique, on pourrait dire que puisqu’un taux élevé de monoamine-oxydase est associé avec un faible degré de religiosité, le cerveau est donc programmé pour ne pas croire en Dieu.

 

Par ailleurs, les travaux de deux des chercheurs (Boyer et Atran) mentionnés dans l’article de Science et Vie se situent à l’opposé d’une telle interprétation. Leur position (qui est aussi celle que j’ai développée dans ma thèse sur la différence entre hommes et femmes dans la religiosité (voir article ci-dessous et lien sur le site de la Libre Pensée Québécoise) ; est plutôt de dire que la religion est un épiphénomène de nos dispositions cognitives adaptées à la vie en société. La corrélation avec la sérotonine en est une autre illustration.

 

Quant aux travaux de Newberg (qui ont fait l’objet de ma conférence aux Sceptiques du Québec en octobre 2002), ils n’ont fait que montrer l’état d’activation neuronale pendant la prière et la méditation. L’inhibition artificielle de certains centres qui a alors été observée est en fait un contre-exemple d’un cerveau préprogrammé pour entrer en relation avec Dieu puisqu’il faut désactiver des fonctions cérébrales essentielles liées à la conscience de soi pour vivre ce que les croyants appellent une expérience mystique.

 

Daniel Baril, anthropologue, journaliste scientifique

au journal Forum de l'Université de Montréal (www.iforum.umontreal.ca)

et président du Mouvement laïque québécois (www.mlq.qc.ca)

 

quelques articles de Daniel Baril :

 

La place de la religion... (oct. 1998)  

 

La laïcité pour nous protéger... (avr. 2003)  

 

Secularism is an expression of Humanism (Feb. 2003)  

L'affirmation bright est un geste politique (oct. 2004)

 

 

Différence intersexe et religion : une interprétation évolutionniste

par Daniel Baril, anthropologue des religions,
président du Mouvement Laïque Québecois

 

Dans toutes les études statistiques sur la religion, les femmes affichent une plus forte religiosité que les hommes. L’analyse de la littérature sur le sujet montre pour la première fois que cet écart est observable dans tous les marqueurs de la religiosité, quelles que soient les conditions socio-économiques des répondants et quelles que soient les époques. Ce fait met sur la piste des fondements biosociaux de la religion.

 

lire la suite : http://www.libre-pensee.qc.ca/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=48

 

 La Libre Pensée Québecoise www.libre-pensee.qc.ca

 

 

La prestigieuse revue médicale britannique The Lancet dénonce l’homéopathie

 

The Lancet en oublie le flegme légendaire des grands bretons ...

 

En effet, pour cette publication de référence, le temps des études supplémentaires est maintenant terminé et The Lancet estime que désormais les médecins devraient avoir l’honnêteté d’expliquer à leurs patients qu’ils n’ont pas d’effet bénéfique à attendre de l’homéopathie.

 

L’étude décisive pour The Lancet est celle conduite par une équipe de l’institut de médecine sociale et préventive de l’université de Berne (CH), qui s’est associée avec une équipe de l’université de Zürich (CH) et une autre de l’université de Bristol (UK).

 

Cette étude n’était pas une étude de plus visant à comparer l’efficacité thérapeutique d’un produit homéopathique face à la prescription en double aveugle d’un placebo ; elle ne visait pas non plus à inventorier les études relatives à des produits homéopathiques pour réaliser un énième décompte des conclusions favorables ou défavorables aux homéopathes.

 

Cette étude est une étude méthodologique visant à comparer, pour des mêmes pathologies (asthme, allergies, problèmes musculaires), 110 plans d’essais menés en confrontation de produits homéopathiques avec des placebos, avec 110 plans d’essais menés en confrontation de médicaments avec des placebos. Les plans d’essais sélectionnés, aussi bien ceux relatifs à la médecine scientifique qu’à l’évaluation de l’homéopathie, étaient de nature variée, en particulier menés à grande ou petite échelle.

 

Tant pour les médicaments que pour les produits homéopathiques, les résultats montrent que les études de faible échantillonnage et de faible qualité statistique conduisent à surévaluer l’effet bénéfique du traitement testé comparativement à ce qui se mesure avec des échantillonnages plus importants.

 

Dès lors que l’échelle du plan d’essai (la taille de l’échantillon) est suffisamment importante, les chercheurs n’ont pas pu mettre en lumière de différence entre les produits homéopathiques et les placebos.

 

Le Professeur Matthias Egger déclare : « Nous savons bien qu’il est impossible de prouver l’inexistence d’un phénomène. Par contre les études de bonne qualité et réalisées à grande échelle relatives à l’homéopathie ne mettent pas en évidence de différence avec un traitement par placebo, alors que dans les mêmes conditions expérimentales vous continuez à mesurer un effet des médecines conventionnelles ». Reconnaissant que certains patients se sentent mieux après avoir été traité par homéopathie, il attribue cela à la thérapie elle-même, à savoir le temps et l’attention que l’homéopathe consacre au patient mais, dit-il, « cela n’a rien à voir avec ce qu’il y a dans la petite pilule blanche ».

 

Ces travaux ont été présentés en septembre à Chicago lors du congrès international des publications biomédicales à comités de lecture :

 

Quality of Placebo-Controlled Trials of Alternative and Conventional Medicine: Matched–Pair Study, Dr. Aijing Shang, Dr Karin Huwiler, Dr. Linda Nartey, Dr. Peter Jüni, and Pr. Matthias Egger , Fifth International Congress on Peer Review and Biomedical Publication, September 16-18, 2005 , Chicago, Illinois http://www.ama-assn.org/public/peer/program.html

 

BBC NEWS http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/health/4183916.stm

 

 

 

Echec de l'homéopathie en 5 questions

par Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science Presse (Québec)

 

Or donc, une étude publiée dans une prestigieuse revue médicale conclut –une fois de plus– à l'inefficacité de l'homéopathie. Les défenseurs de l'homéopathie n'ont pas tardé à descendre cette étude en flammes, mais ont-ils des arguments solides? Regard sur ce débat ramené à cinq questions.

 

1. Cette étude est-elle pilotée par l'industrie pharmaceutique?

Non. Le chercheur derrière cette étude, Matthias Egger, du département de médecine sociale et préventive à l'Université de Berne, en Suisse, était aussi, l'automne dernier, derrière l'étude faisant état des liens entre le Vioxx et les maladies cardio-vasculaires, étude qui a accéléré le retrait de ce médicament des pharmacies.

Qui plus est, toutes les grandes industries ont leurs lobbyistes, incluant l'industrie pharmaceutique... mais aussi l'industrie de l'homéopathie. Celle-ci génère des milliards de dollars de revenus chaque année et elle embauche elle aussi des lobbyistes très efficaces. Leur principale stratégie consiste non pas à démontrer les mérites de l'homéopathie, mais à dénigrer la pharmacologie.


2. Si l'industrie pharmaceutique et l'industrie homéopathique défendent chacun leurs intérêts, comment savoir qui a raison?

La seule et unique méthode valable, c'est la recherche de preuves statistiques permettant de répondre hors de tout doute à la question "Est-ce que ça marche?" Tout médicament qui se retrouve sur les tablettes des pharmacies doit être passé par une batterie de tests –sur des animaux et des humains– démontrant son efficacité (le processus n'est pas infaillible, comme le démontre justement le Vioxx, mais il a amplement démontré son utilité). En revanche, jamais un produit homéopathique n'a pu faire la preuve qu'il avait une efficacité supérieure à celle d'un placebo (une fausse pilule que le patient croit être vraie).


3. Pourquoi donc tant de gens prétendent-ils avoir été guéris par l'homéopathie?

Deux raisons peuvent l'expliquer: premièrement, l'effet placebo, c'est-à-dire cet impact positif, dûment mesuré par la recherche depuis des décennies, qu'a sur un patient un médicament, même faux. Deuxièmement, notre propre corps qui, avec son système immunitaire, dispose de très puissants mécanismes de défense contre la maladie, mécanismes qui sont encore loin d'avoir été pleinement élucidés.

À cela, les homéopathes rétorquent que des enfants de moins de deux ans et des animaux auraient été guéris, eux chez qui l'effet placebo ne joue certainement pas. Mais les recherches en question sont vagues et peu convaincantes. Et en absence de suivi médical, rien ne permet de confirmer si les enfants souffraient vraiment de ce dont on a dit qu'ils souffraient, si ce n'est pas leur système immunitaire qui était à l'oeuvre ni si, à long terme, ils ont vraiment été guéris. Le fait que l'industrie homéopathique elle-même n'ait jamais publié d'études sérieuses en double aveugle sur des milliers d'animaux, chose qui ne serait pas difficile à organiser, oblige à demeurer très sceptique.


4. L'étude de la semaine dernière est accusée de s'être appuyée sur des données incomplètes.

C'est un faux argument puisque, comme l'explique son chercheur principal, c'est "une étude d'études": son équipe a passé en revue 110 études majeures comparant divers produits homéopathiques avec des placebos, et 110 études comparant des médicaments avec des placebos. Dans les deux cas, pour des maux tels qu'allergies, asthme et problèmes musculaires. Il en résulte une très large perspective, de loin supérieure à ce qu'aurait procuré une seule étude portant sur un seul échantillon de patients.

Matthias Egger ne nie pas qu'il y ait des gens qui se sentent mieux après avoir pris leurs gélules. Mais les chiffres parlent d'eux-mêmes: "nous n'avons trouvé aucune différence entre les médecines homéopathiques et les placebos."

"Peut-être l'effet positif est-il dû, dans une perspective plus large, au fait de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse à vous, qui écoute votre histoire pendant beaucoup plus longtemps que ce que ferait un médecin. Je ne suis pas surpris que des gens aillent mieux."

Une conclusion renforcée par un sévère éditorial publié dans la même édition de la revue britannique The Lancet, qui enjoint les médecins à dire la vérité à leurs patients.

La dernière ligne de défense des homéopathes, exprimée en fin de semaine dans le Globe and Mail par la naturopathe torontoise Ruth Anne Baron, c'est que l'homéopathie fonctionnerait en réalité lorsqu'on l'adapte à chaque patient, ce qui empêcherait d'en mesurer un impact global. Mais si tel est le cas, pourquoi cette immense variété de produits homéopathiques vendus en pharmacie sans prescription?


5. Est-il exact que l'homéopathie remonte à la nuit des temps?

Non. L'homéopathie est une théorie qui a été forgée de toutes pièces, sans études cliniques, par l'Allemand Samuel Hahnemann vers 1780. C'est à lui qu'on doit le principe de dilution, qui est la base même de l'homéopathie: ce principe dit que si vous prenez un produit X, et que vous en diluez un litre dans 100 litres d'eau, puis que vous prenez un litre du "mélange" ainsi obtenu et que vous le diluez dans 100 litres d'eau (deuxième dilution), puis que vous prenez un litre du nouveau mélange et que vous le diluez dans 100 litres d'eau (troisième dilution), et ainsi de suite jusqu'à la 7e ou 8e dilution, le produit X n'en sera que plus efficace.

A cette époque, la chimie était encore balbutiante et on ne connaissait à peu près rien des atomes et des molécules. Son arrêt de mort a été signé lorsqu'on est devenu capable de littéralement compter le nombre d'atomes du produit X dans un litre d'eau, constatant du coup qu'il ne peut plus rester un seul atome du produit initial. L'homéopathie s'est dès lors retrouvée sans fondements.

Jusqu'à ce qu'au milieu du XXe siècle, soit popularisée une nouvelle théorie, celle de la mémoire de l'eau: l'eau garderait le souvenir des molécules avec lesquelles elle a été en contact. Ce fut une résurrection –même si cette théorie comporte, à sa face même, une faille majeure: toute goutte d'eau qui se retrouve au fond d'une bouteille est entrée en contact, au cours des derniers millions d'années, avec tous les composés chimiques possibles et imaginables que recèle notre planète. Pas juste le produit X qu'un homéopathe y a dilué.

 

 

Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science Presse Montréal (Québec)

http://www.sciencepresse.qc.ca/manchettes.html 7 septembre

 

 

 

Traitement de l’autisme : jugeant les méthodes psychanalytiques obsolètes

quatre associations de famille saisissent le Comité consultatif national d'éthique

un article de Jean Yves NAU, journaliste scientifique au Monde

 

Quelles sont les origines exactes de l'autisme et ­ corollaire ­ quelles sont les prises en charge thérapeutiques les plus adaptées pour venir au mieux en aide aux personnes souffrant de cette affection hautement handicapante qui touche entre 60 000 et 80 000 personnes en France ?

Cette question fait, depuis plusieurs décennies, l'objet d'une controverse récurrente. Celle-ci oppose, schématiquement, les tenants d'une approche psychanalytique à ceux qui postulent que les syndromes autistiques sont la conséquence de troubles organiques et la résultante d'anomalies du développement neurologique. Ces derniers temps, la controverse semblait en voie de perdre de son intensité, des psychanalystes et des neurobiologistes cherchant à trouver des voies d'approche complémentaires (Le Monde du 18 mai).

Toutefois, en saisissant de cette question, courant juillet, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE), les responsables de quatre associations de familles touchées par cette affection ont choisi de relancer la controverse. "Le but de cette saisine est d'attirer l'attention du CCNE sur la situation très préoccupante vécue par les personnes atteintes d'autisme et leur famille en France", explique Martine Ferguson, présidente de Fondation Autisme, agir et vaincre, l'une des quatre associations concernées, avec Pro Aid Autisme, Autisme sans frontières et Asperger Aide.

Mme Ferguson rappelle que la France a été condamnée, en mars 2004, par le Conseil de l'Europe à la suite d'une plainte déposée par plusieurs associations pour non-respect de la Charte sociale européenne dans la prise en charge des personnes souffrant d'autisme.

"TRAITEMENTS OBSOLÈTES"

"Les traitements des personnes autistiques par des méthodes de psychiatrie psychanalytique trop souvent utilisées en France sont obsolètes et abandonnés depuis de nombreuses années, notamment aux Etats-Unis et dans les pays scandinaves , peut-on lire dans le texte de la saisine du CCNE. En revanche, les causes organiques de l'autisme ont conduit à développer dans ces pays, depuis plus de 40 ans, de nouvelles expériences éducatives et des projets thérapeutiques et éducatifs intégrant les données de la psychologie cognitive et de l'analyse comportementale. "

Les associations estiment, en outre, que les méthodes de thérapies comportementales et cognitives (centrées sur le symptôme) ayant prouvé leur efficacité et étant préconisées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sont trop peu utilisées en France et que les établissements qui y ont recours sont trop peu nombreux. A ce titre, elles qualifient de "surprenant" et d'"inadmissible" le fait que Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la santé, ait retiré du site de son ministère un rapport de l'Inserm affirmant l'efficacité de ces méthodes cognitivo-comportementales et leur supériorité sur les approches psychodynamiques et psychanalytiques (Le Monde du 8 février).

"Plusieurs aspects de la prise en charge et des programmes d'accompagnement proposés aux personnes autistes et à leur famille ne sont pas en accord avec les valeurs d'éthique dignes de notre pays, estiment les associations. Bien que l'autisme soit un désordre biologique avec une origine organique, nous constatons que l'insuffisance quantitative et qualitative de la formation des professionnels et de la prise en charge conduisent à mettre dès l'enfance la majorité des personnes autistes dans des structures incompatibles avec cette population. "

Ils espèrent qu'un avis du CCNE "aidera à changer le sort des personnes autistes exposées à l'exclusion, contribuera au respect par la France de ses obligations éducatives à l'égard de ces personnes et favorisera la création d'institutions éducatives adaptées permettant leur meilleure intégration dans notre société".

Jean-Yves Nau

 Article paru dans l'édition du 02.08.05

reproduit sur le site de l’association Aide Asperger

 

 http://www.aspergeraide.com/ 

 

 

PRO-CHOICE vs PRO-LIFE ( pro-choix contre pro-vie)

La souffrance fœtale au centre de la controverse sur l’avortement aux Etats-Unis

Le  Journal of the American Medical Association plonge dans la bataille :

Il n’est pas fondé de parler de souffrance fœtale avant la 30e de semaine de grossesse

 

Il est en ce moment en débat aux Etats-Unis d’Amérique qu’une loi fédérale puisse faire l’obligation aux médecins de donner l’information aux femmes dont l’intention est d’interrompre leur grossesse à compter de la vingtième semaine selon laquelle cette interruption engendrerait de la souffrance pour le fœtus.

 

C’est dans le cadre de cette controverse que le Journal of the American Medical Association (JAMA vol 294 p 947) publie une étude d’une équipe de l’Université de Californie, San Francisco, US, conduite par Mark Rosen.

 

Ainsi, suivant cette étude, on ne saurait parler de souffrance fœtale avant la 30e de semaine de grossesse, le fœtus ne développant les connections nécessaires que progressivement de la 23e à la 30e semaine, et la région du thalamus concernée n’étant pas fonctionnelle avant la trentième semaine. (Rappels : 1. la durée usuelle moyenne de la grossesse est de 40 semaines, 2. il ne convient pas de confondre ce qui est du domaine de la réponse réflexe ou hormonale à des stimuli physiques, et ce qui est du domaine de la perception voire de la conscience de la souffrance)

 

Les chercheurs ajoutent d’ailleurs dans le JAMA qu’une anesthésie foetale ou une analgésie ne sauraient être recommandées ou mises en œuvre de façon routinière dans le cadre de l’avortement et dans l’état actuel des conditions expérimentales : les bénéfices qu’en retirerait l’embryon ne sont guère établis alors que les risques pour la femme peuvent, eux, être augmentés.

 

Wendy Chavkin, présidente de l’association des médecins Pro-Choix (Physicians for Reproductive Choice and Health PRCH  http://www.prch.org/index.html ), basée à New York City (USA) précise qu’un comité d’experts a statué pendant deux ans pour aboutir aux mêmes conclusions que l’étude publiée. Selon elle, il apparaît bien clairement que les lois encadrant les choix reproductifs ont peu de rapport avec la médecine et la santé mais beaucoup avec la politique et l’idéologie : «Ce nouvel article du JAMA illustre une fois de plus que la législation en cette matière ne s’appuie pas sur des bases médicales ou scientifiques. Ces lois conduiraient les médecins à fournir à leurs patients des informations imprécises et incorrectes ». C’est ainsi que pour l’association PRCH l’intention de ce projet de loi est clair « de stigmatiser l’avortement, les femmes qui ont recours à des avortements, et les médecins qui les pratiquent ».

 

Interrogés de leur côté par la BBC, les experts britanniques confirmaient que les conclusions du JAMA étaient conformes à ce qui était déjà connu en matière de souffrance fœtale. Le Pr. Charles Rodeck, professeur de médecine fœtale au University College London Hospital et porte-parole du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists a par ailleurs précisé qu’au Royaume Uni, pour chaque avortement réalisé au-delà de la vingt-deuxième semaine, soit une injection est pratiquée pour provoquer l’arrêt cardiaque du foetus, soit l’intervention est conduite sous anesthésie générale de la mère (et, par voie de conséquence, du foetus).

 

Interrogés de leur côté les opposants à l’avortement, par la voix de Julia Millington, de l’association UK's Pro Life Alliance, ont précisé qu’à leur sens « Ce n’est pas la question de savoir si la victime ressent de la souffrance qui fonde l’opposition à ces meurtres, mais la violation du plus basique droit individuel humain, le droit à la vie »

 

 

 http://www.newscientist.com/article.ns?id=dn7900

 

BBC NEWS http://news.bbc.co.uk/go/pr/fr/-/2/hi/health/4180592.stm

Published: 2005/08/24

 

 

souvenirs

 

 


Communiqué Conjoint OMS/IAEA/UNDP

 

Tchernobyl : l’ampleur réelle de l’accident

 

20 ans après, un rapport d’institutions des Nations Unies

donne des réponses définitives

et propose des moyens de reconstruire des vies

 

Jusqu’à 4 000 personnes au total pourraient à terme décéder des suites d'une radio‑exposition consécutive à l'accident survenu il y a une vingtaine d'années dans la centrale nucléaire de Tchernobyl : telles sont les conclusions d’une équipe internationale de plus d'une centaine de scientifiques.

Toutefois, à la fin du premier semestre de 2005, moins d'une cinquantaine de décès avait été attribuée directement à cette catastrophe. Pratiquement tous étaient des membres des équipes de sauvetage qui avaient été exposés à des doses très élevées : un grand nombre sont morts dans les mois qui ont suivi l'accident, mais d'autres ont survécu jusqu’en 2004.

Les nouveaux chiffres sont présentés dans un rapport abrégé qui fait date intitulé ‘Chernobyl’s Legacy: Health, Environmental and Socio-Economic Impacts’ (L'héritage de Tchernobyl : impacts sanitaires, environnementaux et socio‑économiques) que vient de publier le Forum Chernobyl. Basé sur un rapport de 600 pages en trois volumes, qui regroupe les travaux de centaines de scientifiques, d'économistes et de spécialistes de la santé, ce rapport abrégé évalue les conséquences sur 20 ans du plus grave accident nucléaire de l'histoire. Le Forum est composé de huit institutions spécialisées du système des Nations Unies, à savoir l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de l’ONU, le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Banque mondiale, ainsi que des gouvernements du Bélarus, de la Russie et de l'Ukraine.

« Cette compilation des recherches les plus récentes peut contribuer à résoudre les questions que l'on continuait de se poser sur le nombre de décès et de maladies réellement imputables à l'accident de Tchernobyl et sur ses répercussions économiques » déclare le président du Forum Tchernobyl, Burton Bennett, éminent spécialiste des effets radiologiques. « Les gouvernements des trois pays les plus touchés se sont rendus compte qu’ils devaient définir clairement la voie à suivre et qu’ils ne pourraient aller de l'avant qu'en se basant sur un consensus solide quant aux conséquences environnementales, sanitaires et économiques et en bénéficiant des conseils judicieux et de l'appui de la communauté internationale. »

« Il s'agit d'un accident très grave ayant des répercussions sanitaires majeures, notamment pour les milliers de travailleurs exposés durant les premiers jours qui ont reçu des doses de rayonnements très élevées et pour les milliers d'autres atteints d'un cancer de la thyroïde » poursuit M. Bennett. « Toutefois, d'une manière générale, nous n'avons constaté aucune incidence négative grave sur la santé du reste de la population des zones avoisinantes, ni de contamination de grande ampleur qui constituerait toujours une menace sérieuse pour la santé humaine, à l'exception de quelques rares zones d’accès restreint ».

Le rapport du Forum est destiné à aider les pays touchés à comprendre l'ampleur véritable des conséquences de l’accident et à suggérer aux gouvernements du Bélarus, de la Russie et de l’Ukraine des moyens de résoudre les grands problèmes socio-économiques qui en découlent. Les membres du Forum, parmi lesquels figurent des représentants des trois gouvernements en question, se réuniront les 6 et 7 septembre, à Vienne, à l’occasion d’un rassemblement sans précédent de spécialistes mondiaux de Tchernobyl, des effets radiologiques et de la radioprotection qui viendront examiner ces conclusions et recommandations.

Principales conclusions du rapport

Ce rapport volumineux contient des douzaines de conclusions majeures :

·   Environ un millier de membres du personnel du réacteur qui travaillaient sur le site et de membres des équipes d’intervention ont été fortement exposés à des doses de rayonnements très élevées le premier jour de l'accident ; sur les plus de 200 000 de travailleurs affectés à ces équipes ou chargés d’assurer le retour à la normale en 1986 et 1987, 2 200, selon les estimations, pourraient décéder des suites d’une radio-exposition.

·   On estime à 5 millions le nombre de personnes résidant actuellement dans des zones du Bélarus, de la Russie et de l'Ukraine contaminées par des radionucléides à la suite de l'accident ; environ 100 000 d'entre elles vivent dans des zones classées précédemment par les autorités gouvernementales comme zones ‘strictement contrôlées’. La classification actuelle des zones doit être revue et assouplie à la lumière des nouvelles conclusions.

·   Quelque 4 000 cas de cancer de la thyroïde, essentiellement chez des enfants et des adolescents au moment de l'accident, sont imputables à la contamination résultant de l'accident, et au moins neuf enfants en sont morts ; toutefois, à en juger par l'expérience du Bélarus, le taux de survie parmi les patients atteints de ce type de cancer atteint presque 99 %.

·   La plupart des membres des équipes d’intervention et des habitants des zones contaminées ont reçu des doses à l’organisme entier relativement faibles, comparables aux niveaux du fond naturel de rayonnement. Aucune indication ni probabilité d’une diminution de la fertilité parmi les populations touchées, ni aucune indication d’une augmentation des malformations congénitales pouvant être attribuées à une radio-exposition n’a donc pu être établie.

·   La pauvreté, les maladies liées au ‘mode de vie’ qui se généralisent dans l'ex-Union soviétique, et les troubles mentaux constituent, pour les populations locales, une menace beaucoup plus grave que l'exposition aux rayonnements.

·   L’évacuation de quelque 350 000 personnes hors des zones touchées et leur relogement se sont avérés être une ‘expérience extrêmement traumatisante’. Bien que 116 000 d’entre elles aient été évacuées de la zone la plus gravement touchée immédiatement après l’accident, les évacuations ultérieures ont joué un rôle négligeable dans la réduction des radio-expositions.

·   La persistance de mythes et d’idées fausses sur le risque d'irradiation ont provoqué chez les habitants des zones touchées un ‘fatalisme paralysant’.

·   Les programmes ambitieux de réhabilitation et d’avantages sociaux entrepris par l'ex-Union soviétique et poursuivis par le Bélarus, la Russie et l'Ukraine, doivent être redéfinis car, outre le fait que la situation radiologique a changé, ils sont mal ciblés et dotés de ressources insuffisantes.

·   Les éléments structurels du sarcophage construit pour recouvrir le réacteur endommagé se dégradent et risquent de s'effondrer en provoquant un rejet de poussière radioactive ;

·   Il reste encore à établir un plan global pour le stockage définitif des tonnes de déchets hautement radioactifs sur le site et aux alentours de la centrale de Tchernobyl, qui soit conforme aux normes de sûreté en vigueur.

Hormis les maladies et les décès radio-induits, le rapport déclare que l'impact de Tchernobyl sur la santé mentale est « le plus grand problème de santé publique que l'accident ait provoqué » et attribue en partie cet impact psychologique négatif à l’absence d'informations précises. Les personnes concernées ont une perception négative de leur état de santé, sont convaincues que leur espérance de vie a été abrégée, manquent d’initiative et sont dépendantes de l’assistance fournie par l’État.

« Vingt ans après l'accident de Tchernobyl, les habitants des zones touchées n'ont toujours pas les informations dont ils ont besoin pour mener une vie saine et productive qui est tout à fait possible » explique Louisa Vinton, coordonnatrice pour Tchernobyl au PNUD. « Nous conseillons aux gouvernements concernés de leur communiquer des informations précises, non seulement sur les moyens de vivre sans risque dans des régions faiblement contaminées, mais aussi sur l’adoption de modes de vie sains et la création de nouveaux moyens de subsistance ». Toutefois, comme le déclare Michael Repacholi, responsable du programme Rayonnements de l'OMS « au final, le message du Forum Tchernobyl est rassurant ».

Il explique que sur les 4 000 patients atteints d’un cancer de la thyroïde, essentiellement des enfants, tous ont guéri, à l'exception de neuf qui sont décédés. « Ceci mis à part, l'équipe d’experts internationaux n'a trouvé aucune indication d'une quelconque augmentation de l’incidence de la leucémie et du cancer chez les habitants affectés par Tchernobyl ».

Les experts internationaux ont estimé que les rayonnements pourraient provoquer à terme jusqu'à 4 000 décès chez les populations les plus exposées après l'accident de Tchernobyl, à savoir les membres des équipes d’intervention en 1986 et 1987, les personnes évacuées et les résidants de la plupart des zones contaminées. Ce nombre inclut les décès avérés consécutifs à des cancers et des leucémies radio‑induits ainsi que des statistiques prévisionnelles basées sur les estimations des doses de rayonnements reçues par ces populations. Comme un quart des personnes environ mourront des suites d’un cancer spontané ne résultant pas de Tchernobyl, il sera difficile d'observer l'augmentation d'environ 3 % seulement induite par les rayonnements. Toutefois, dans les cohortes les plus exposées des membres des équipes d’intervention et des travailleurs chargés d’assurer le retour à la normale, on a déjà constaté une augmentation de certains types de cancer (la leucémie par exemple) à certaines périodes. M. Repacholi a expliqué que les prévisions reposaient sur une soixantaine d’années d’expérience scientifique des effets de telles doses.

« Les effets sanitaires de l’accident étaient potentiellement catastrophiques, mais une fois que vous les additionnez en vous basant sur des conclusions scientifiques dûment validées, en ce qui concerne le public, ils n’ont pas été aussi forts que ce que l’on pouvait craindre initialement » conclut M. Repacholi.

L’estimation relative au nombre de décès à terme qui figure dans le rapport est très inférieure aux hypothèses antérieures largement reprises par les médias, selon lesquelles les radio-expositions allaient entraîner la perte de dizaines de milliers de vies humaines. Cependant, le chiffre de 4 000 n'est pas très éloigné des estimations faites en 1986 par des scientifiques soviétiques, selon Mikhail Balonov, spécialiste des rayonnements à l'Agence internationale de l'énergie atomique, à Vienne, qui travaillait dans l'ex-Union soviétique au moment de l'accident.

En ce qui concerne les incidences sur l'environnement, les rapports des scientifiques sont également rassurants, car leurs évaluations révèlent qu'à l'exception de la zone fortement contaminée de 30 km de rayon autour du réacteur, toujours interdite d’accès, de certains lacs fermés et de forêts d’accès limité, les niveaux de rayonnements sont, pour la plupart, redevenus acceptables. « Dans la plupart des zones, les problèmes sont économiques et psychologiques, pas sanitaires ni environnementaux » déclare M. Balonov, secrétaire scientifique du Forum Tchernobyl qui participe aux initiatives visant à un retour à la normale depuis la catastrophe.

Recommendations

Le rapport recommande de concentrer les efforts d'assistance sur les zones fortement contaminées et de redéfinir les programmes gouvernementaux pour aider ceux qui sont vraiment dans le besoin. Il est suggéré de substituer aux programmes qui encouragent une ‘dépendance’ et une mentalité de ‘victime’ des initiatives qui ouvrent des perspectives, soutiennent le développement local et redonnent aux gens confiance en l’avenir.

Sur le plan de la santé, le rapport du Forum préconise de continuer à suivre de près les travailleurs ayant souffert d’un syndrome d'irradiation aiguë et les autres membres des équipes d’intervention fortement exposés. Il recommande aussi un contrôle ciblé des enfants traités au radio-iode pour un cancer de la thyroïde et des travailleurs ayant reçu des doses élevées pendant les opérations d’assainissement qui sont atteints de cancers non thyroïdiens. Toutefois, l'efficacité des programmes de contrôle en cours devrait être évaluée par rapport à leurs coûts, car l'incidence des cancers de la thyroïde spontanés augmente fortement à mesure que la population cible vieillit. En outre, l’établissement de registres du cancer très fiables doit bénéficier d'un appui continu des gouvernements.

En ce qui concerne l'environnement, le rapport préconise un suivi à long terme des radionucléides du césium et du strontium pour évaluer l'exposition des êtres humains et la contamination des aliments et pour analyser l'impact des mesures correctives et des mesures prises pour réduire la radioactivité. Il faut donner des informations plus complètes au public sur la présence de substances toujours radioactives dans certains produits alimentaires et sur les méthodes de préparation des aliments qui réduisent l’incorporation de radionucléides. Dans certaines régions, des restrictions à la cueillette de certains produits sauvages sont toujours nécessaires.

Toujours en ce qui concerne la protection de l’environnement, le rapport du Forum préconise de mettre en œuvre un programme de gestion intégrée des déchets provenant du sarcophage, du site de la centrale de Tchernobyl et de la zone d’exclusion pour que des mesures de gestion cohérentes puissent être appliquées et que des capacités d’accueil pour tous les types de déchets radioactifs puissent être créées. Il faut traiter les problèmes d’entreposage et de stockage définitif des déchets dans toute la zone d’exclusion de manière globale.

M. Balonov souligne que dans les zones où l’exposition des êtres humains est faible, aucune mesure corrective n’est nécessaire. « Si nous ne prévoyons pas d’incidences sur la santé et l’environnement, nous ne devrions pas gaspiller nos ressources et nos efforts sur des zones faiblement contaminées qui ne sont pas prioritaires, mais les concentrer sur les vrais problèmes » ajoute-t-il.

Notant que de larges segments de la population, particulièrement dans les zones rurales, ne disposent toujours pas d’informations précises, le rapport insiste en particulier sur la nécessité de trouver de meilleurs moyens d’informer le public et de surmonter le problème du manque de crédibilité qui a entravé les initiatives antérieures. Des informations précises sont disponibles depuis des années, mais soit elles ne sont pas parvenues aux personnes qui en ont besoin, soit les gens ne les ont pas crues et acceptées et donc n’en ont pas tenu compte.

Le rapport recommande de cibler les informations sur des publics précis, notamment les responsables locaux et le personnel de santé, de définir une stratégie plus large qui encourage des modes de vie sains et de diffuser des informations sur les moyens de réduire les expositions internes et externes aux rayonnements et de s’attaquer aux principales causes de maladie et de mortalité.

Sur le plan socio-économique, il recommande une nouvelle approche en matière de développement qui aide les personnes à « prendre en main leur vie et leur environnement pour maîtriser leur avenir ». Il affirme que les gouvernements doivent rationaliser et recentrer les programmes relatifs à Tchernobyl en définissant des indemnisations mieux ciblées, en supprimant celles inutilement accordées aux habitants des zones les moins contaminées, en améliorant les soins de santé primaires, en favorisant des techniques sûres de production alimentaire et en encourageant les investissements et le développement du secteur privé, notamment de petites et moyennes entreprises.

M. Vinton note que « le plus important est la nécessité de diffuser des informations précises sur des modes de vie sains et d’établir des règles plus élaborées pour promouvoir de petites entreprises en milieu rural. Le vrai danger, c’est la pauvreté. Nous devons prendre des mesures pour aider les gens à se prendre en charge ».

Réponse à des questions restées longtemps en suspens

A quel niveau de rayonnement les gens ont-ils été exposés à la suite de l’accident ?

À l’exception du personnel sur le site du réacteur et des membres des équipes d’intervention exposés le 26 avril, la plupart des travailleurs chargés d’assurer le retour à la normale et ceux qui vivent dans les zones contaminées ont reçu des doses d’irradiation à l’organisme entier relativement faibles, comparables aux niveaux du fond naturel de rayonnement et inférieures aux doses moyennes que reçoivent les gens qui vivent dans certaines parties du monde où le fond naturel de rayonnement est élevé.

Pour la majorité des cinq millions d’habitants des zones contaminées, les expositions se situent dans la limite de dose recommandée pour le public ; toutefois 100 000 personnes environ reçoivent encore des doses supérieures. L’assainissement de ces zones et l’application de contre-mesures agricoles se poursuivent. Les niveaux d’exposition vont continuer à baisser lentement mais la plus grande partie de l’exposition résultant de l’accident est advenue.

Combien de gens sont morts et combien devraient mourir à l’avenir ?

Il y aurait au total quelque 4 000 décès, parmi les membres des équipes d’intervention et les habitants des zones les plus contaminées, d’ores et déjà imputables à Tchernobyl ou qui devraient se produire à l’avenir. Ce chiffre comprend la cinquantaine de membres des équipes d’intervention décédés des suites du syndrome d’irradiation aiguë, neuf enfants morts d’un cancer de la thyroïde et 3 940 décès en tout dus à un cancer-radio induit ou à une leucémie parmi les 200 000 membres des équipes d’intervention entre 1986 et 1987, les 116 000 personnes évacuées et les 270 000 habitants des zones les plus contaminées (soit environ 600 000 personnes au total). Ce sont ces trois grandes cohortes qui ont reçu des doses de rayonnement supérieures parmi toutes les personnes exposées aux rayonnements à la suite de l’accident de Tchernobyl.

Selon les estimations, 4 000 décès supplémentaires pourraient survenir pendant la durée de vie des quelque 600 000 personnes en question. Comme un quart d’entre elles environ mourront des suites d’un cancer spontané ne résultant pas de l’accident de Tchernobyl, il sera difficile d’observer l’augmentation d’environ 3 % imputable aux rayonnements. Toutefois, dans les cohortes les plus exposées des membres des équipes d’intervention et des travailleurs chargés d’assurer le retour à la normale, on a constaté une augmentation de certains types de cancer (la leucémie par exemple).

La confusion qui existe quant à l’impact de l’accident vient du fait que des milliers d’habitants des zones touchées sont décédés de mort naturelle. En outre, du fait que la population locale s’attend généralement à avoir un bilan de santé mauvais et qu’elle a tendance à mettre tous les problèmes de santé sur le compte de l’exposition aux rayonnements, elle a supposé que les décès imputables à l’accident de Tchernobyl étaient beaucoup plus nombreux qu’ils ne le sont réellement.

Quelles maladies se sont déjà déclarées ou risquent de se déclarer à l’avenir ?

Les habitants qui ont consommé des denrées contaminées à l’iode radioactif dans les jours qui ont suivi immédiatement l’accident ont reçu des doses à la thyroïde relativement élevées. Ceci est tout particulièrement vrai des enfants qui ont bu du lait de vaches qui avaient mangé de l’herbe contaminée. Le fait que l’iode se concentre dans la thyroïde explique dans une large mesure l’incidence élevée du cancer de la thyroïde chez les enfants.

Plusieurs études récentes font état d’une légère augmentation de l’incidence de la leucémie chez les membres des équipes d’intervention mais pas chez les enfants ni chez les adultes qui vivaient dans les zones contaminées. Une faible augmentation des cancers solides et peut-être de maladies du système circulatoire a été relevée mais doit être évaluée plus en détail en raison de l’influence indirecte possible de facteurs tels que le tabac, l’alcool, le stress et un mode de vie malsain.

Y a-t-il ou y aura-t-il des effets héréditaires ou des effets sur les organes reproducteurs?

En raison des doses relativement faibles reçues par les habitants des zones contaminées, aucune indication ni probabilité d’une diminution de la fertilité n’a pu être établie ni chez les hommes ni chez les femmes. Par ailleurs, les doses étant si faibles, il a été impossible d’établir la preuve de quelconques effets sur le nombre d’enfants morts-nés, de grossesses non menées à terme, de complications à l’accouchement ou sur l’état de santé général des enfants. Il semble que l’augmentation modeste mais régulière des malformations congénitales signalées tant dans les zones contaminées que dans les zones non contaminées du Bélarus soit liée à une amélioration de la qualité des rapports établis sur la question et non aux rayonnements.

Est-ce que le traumatisme d’un relogement rapide a provoqué des troubles psychologiques ou mentaux persistants ?

Des symptômes de stress, de dépression, d’anxiété et autres symptômes physiques médicalement inexpliqués, y compris le sentiment d’être en mauvaise santé, ont été signalés. Le fait que les personnes touchées aient été désignées comme des ‘victimes’ et non comme des ‘survivants’ les a conduites à se considérer elles-mêmes comme des êtres sans défense, faibles et ne maîtrisant pas leur avenir. Cela a suscité chez elles des comportements timorés et une inquiétude exagérée quant à leur santé soit, au contraire, des réactions totalement irresponsables se manifestant par la consommation de champignons, de baies et de gibier provenant des zones toujours classées comme hautement contaminées, par l’abus d’alcool et de tabac et par le vagabondage sexuel non protégé.

Quelles ont été les incidences sur l’environnement ?

Les écosystèmes touchés par Tchernobyl ont été largement étudiés et surveillés ces 20 dernières années. Pendant dix jours après l’accident, des rejets importants de radionucléides ont eu lieu, contaminant plus de 200 000 km² en Europe. L’ampleur du dépôt de radioactivité a varié suivant qu’il pleuvait ou non lors du passage des masses d’air contaminées.

La plupart des isotopes de strontium et de plutonium ont été déposés dans un rayon de 100 km autour du réacteur endommagé. L’iode radioactif était une source d’inquiétude majeure après l’accident mais, comme il a une période courte, il a complètement décru à présent. Le strontium et le césium, qui ont une période plus longue de 30 ans, sont toujours actifs et resteront une source de préoccupation pendant encore des dizaines d’années. Bien que les isotopes de plutonium et l’américium 241 restent radio-actifs pendant peut-être des milliers d’années, leur contribution à l’exposition humaine est faible.

Quelle est l’ampleur de la contamination urbaine ?

Les surfaces à l’air libre, comme les routes, les espaces verts et les toits, ont été les plus contaminées. Les habitants de Pripyat, la ville la plus proche de Tchernobyl, ont été rapidement évacués, ce qui a permis de réduire leur exposition éventuelle à des matières radioactives. Le vent, la pluie et l’activité humaine ont réduit la contamination de surface mais ont entraîné une contamination secondaire des systèmes d’égouts et de boues d’épuration. Le niveau de rayonnement dans l’air au‑dessus des zones habitées est revenu au niveau du fond naturel mais il est resté plus élevé au-dessus des sols nus.

Quel a été le degré de contamination des zones agricoles ?

Les intempéries, la décroissance physique, la migration des radionucléides dans le sol et les baisses de biodisponibilité ont entraîné une réduction sensible du transfert des radionucléides aux plantes et aux animaux. Du fait de son absorption rapide dans le lait à partir de l’herbe et des fourrages, l’iode radioactif a suscité des préoccupations au début et des niveaux élevés ont été signalés dans certaines parties de l’ex-Union soviétique et du sud de l’Europe mais, étant donné la période courte de ce nucléide, les craintes se sont vite apaisées. À l’heure actuelle et sur le long terme, le radiocésium, présent dans le lait, la viande et certains végétaux, reste le plus grand sujet de préoccupation pour l’exposition humaine interne mais, à l’exception de quelques rares zones, les concentrations se situent en deçà des niveaux sûrs.

Quelle est l’ampleur de la contamination forestière ?

Après l’accident, les animaux et la végétation dans les zones de forêt et de montagne ont absorbé une forte quantité de radiocésium, les niveaux d’activité restant longtemps élevés dans les champignons, les baies et le gibier. L’exposition provenant des produits agricoles ayant baissé, l’impact relatif de l’exposition provenant des produits forestiers a augmenté et ne diminuera qu’avec la migration dans le sol et la décroissance lente des matières radioactives. Un transfert élevé de radiocésium du lichen à la viande de renne et aux humains a été observé dans la région arctique et sub-arctique, la viande de renne étant fortement contaminée en Finlande, en Norvège, en Russie et en Suède. Les gouvernements concernés ont imposé des restrictions à la chasse, notamment en programmant l’ouverture de la saison de chasse à la période où la chair des animaux est moins contaminée.

Quelle est l’ampleur de la contamination dans les systèmes aquatiques ?

La contamination des eaux de surface à travers la plupart de l’Europe a baissé rapidement grâce à la dilution, à la décroissance physique, et à l’absorption de radionucléides dans les sédiments du fond et dans les sols des bassins versants. Toutefois, en raison de la bio-accumulation dans la chaîne alimentaire aquatique, on a trouvé des concentrations élevées de radiocésium dans des poissons provenant de lacs aussi éloignés que ceux d’Allemagne et de Scandinavie. Les niveaux comparables de radiostrontium, élément qui se concentre dans les arêtes et non dans les muscles, n’ont pas été significatifs pour les humains. Les niveaux dans le poisson et les eaux sont actuellement bas, sauf dans les zones où se trouvent des lacs ‘fermés’ sans déversoir. Dans ces lacs, les niveaux de radiocésium contenu dans le poisson resteront élevés pendant des décennies et les restrictions imposées à la pêche devraient donc y être maintenues.

Quelles contre-mesures environnementales et autres mesures correctives ont été prises ?

La contre-mesure agricole la plus efficace prise dès le début a été de retirer de l’alimentation animale l’herbe des pâturages contaminés et de surveiller les niveaux de rayonnement dans le lait. Le traitement des terres pour les cultures fourragères, les fourrages ‘propres’ et l’emploi de liants de césium (qui empêchent le transfert de radiocésium des fourrages au lait) ont permis de réduire considérablement la contamination et de continuer à pratiquer l’agriculture, encore qu’un accroissement de la teneur en radionucléides des produits végétaux et animaux ait été mesuré depuis le milieu des années 90, lorsque les problèmes économiques ont obligé à réduire les traitements. L’utilisation de certaines terres agricoles dans les trois pays concernés est interdite tant que des mesures correctives n’auront pas été prises.

Un certain nombre de mesures appliquées aux forêts dans les pays touchés et en Scandinavie ont permis de réduire l’exposition des êtres humains, notamment les restrictions imposées à l’accès à certaines zones de forêts, à la récolte de produits comestibles comme le gibier, les baies et les champignons et au ramassage public de bois de chauffage, parallèlement aux nouvelles mesures prises au niveau de la chasse pour éviter la consommation de viande de gibier lorsque les niveaux saisonniers de radiocésium risquent d’être élevés. Les faibles niveaux de revenus dans certaines régions poussent la population locale à ignorer ces règles.

Quels ont été les effets radio-induits sur les plantes et les animaux ?

On a constaté un accroissement de la mortalité des conifères, des invertébrés et des mammifères et une perte de la capacité de reproduction végétale et animale dans les zones à forte exposition sur un rayon de 20 à 30 kilomètres. Au-delà de cette zone, aucun effet radio-induit aigu n’a été signalé. La réduction des niveaux d’exposition a permis aux populations biologiques de se rétablir, bien que l’on ait constaté des effets génétiques des rayonnements dans les cellules somatiques et germinales de plantes et d’animaux. L’interdiction d’activités agricoles et industrielles dans la zone d’exclusion a permis à de nombreuses populations végétales et animales de se propager et a créé paradoxalement un ‘sanctuaire unique de biodiversité’.

Est-ce que le démantèlement du sarcophage et la gestion des déchets radioactifs posent de nouveaux problèmes environnementaux ?

Le sarcophage protecteur a été érigé très vite, ce qui explique certaines imperfections de la structure elle-même et n’a pas permis de rassembler toutes les données sur la stabilité de la tranche du réacteur endommagée. En outre, certains éléments structurels du sarcophage se sont corrodés en 20 ans. Le principal danger que pourrait présenter le sarcophage est l’effondrement de ses structures supérieures qui entraînerait un rejet de poussière radioactive.

Ces structures instables ont été renforcées récemment et la construction d’une nouvelle enveloppe de confinement sûre destinée à recouvrir le sarcophage actuel va démarrer bientôt. Cette enveloppe, conçue pour tenir plus d’un siècle, permettra le démantèlement du sarcophage actuel, l’enlèvement de la masse de combustible radioactif de la tranche endommagée et, à terme, le déclassement du réacteur endommagé.

Il reste à définir une stratégie globale pour la gestion des déchets de haute activité et de longue période qui proviennent d’anciennes activités de dépollution. Une grande quantité de ces déchets a été entreposée provisoirement dans des tranchées et des décharges qui ne répondent pas aux prescriptions en vigueur en matière de sûreté des déchets.

Quel a été le coût économique ?

En raison des politiques appliquées à l’époque de l’explosion et compte tenu de l’inflation et des bouleversements économiques qui ont suivi l’éclatement de l’Union soviétique, il n’a pas été possible de calculer les coûts exacts. Une série d’estimations effectuées dans les années 90 ont chiffré les coûts étalés sur 20 ans à des centaines de milliards de dollars. Ces coûts couvrent les dégâts directs, les dépenses liées à la remise en état et à l’atténuation des effets, le relogement des gens, la protection sociale et les soins de santé de la population touchée, la recherche sur l’environnement, sur la santé et sur la production d’aliments ‘propres’, la surveillance radiologique ainsi que les pertes indirectes dues à l’interdiction de l’utilisation de terres agricoles et de forêts et à la fermeture d’installations agricoles et industrielles, mais aussi des coûts additionnels comme l’annulation du programme électronucléaire bélarussien et le surcoût énergétique occasionné par la perte de production d’électricité en provenance de Tchernobyl. Les coûts ont lourdement grevé les budgets des trois pays concernés.

Quelles ont été les principales conséquences pour l’économie locale ?

L’agriculture a été le secteur le plus durement touché, 784 320 hectares de terres ayant été interdits à la production agricole. La production de bois a été interrompue sur 694 200 hectares de forêt. Des mesures correctives ont permis de produire des aliments ‘propres’ dans de nombreuses régions mais ont entraîné une augmentation des coûts imputable à l’emploi d’engrais, d’additifs et de procédés de culture spéciaux. Même là où l’agriculture et l’élevage sont sans risque, la connotation négative que revêt le nom de Tchernobyl a posé des problèmes de marketing et a entraîné une chute des revenus, une baisse de la production et la fermeture d’installations. Parallèlement, les bouleversements dus à l’effondrement de l’Union soviétique, à la récession et aux nouveaux mécanismes de marché ont nui à l’économie de la région et se sont traduits par une baisse du niveau de vie, le chômage et une pauvreté accrue. Toutes les régions agricoles, quelles aient été touchées par les rejets radioactifs ou non, se sont avérées vulnérables.

La pauvreté est particulièrement aiguë dans les zones touchées. Les salaires des ouvriers agricoles sont généralement bas et les emplois en dehors de l’agriculture sont limités. Un grand nombre d’ouvriers qualifiés et diplômés, surtout des jeunes, ont quitté la région. Qui plus est, le climat des affaires n’est pas propice à la création d’entreprises et l’investissement privé est modeste.

Quel impact Tchernobyl et l’après-Tchernobyl ont-ils eu sur les communautés locales ?

Plus de 350 000 personnes ont été relogées en dehors des zones les plus contaminées, dont 116 000 immédiatement après l’accident. Même après avoir eu des indemnisations, un logement gratuit et le choix de leur nouveau domicile, l’expérience a été traumatisante pour un grand nombre des personnes évacuées, qui se sont retrouvées sans travail et qui ont le sentiment de ne plus avoir de place dans la société. Les enquêtes montrent que ceux qui sont restés ou qui sont retournés chez eux vivaient mieux l’après-Tchernobyl que ceux qui ont été relogés. Les tensions entre les nouveaux arrivés et la population d’origine dans les villages de relogement ont aussi contribué à l’ostracisme ressenti par les premiers. La structure démographique des zones touchées s’est dégradée car beaucoup d’ouvriers qualifiés, diplômés et ayant l’esprit d’entreprise, souvent des jeunes, ont quitté la région en laissant derrière eux une population âgée qui ne possède guère les qualités requises pour remettre l’économie en route.

Étant donné le vieillissement de la population, il y a plus de décès que de naissances, ce qui renforce le sentiment que ces zones sont des endroits dangereux. Même lorsque les salaires y sont élevés, les écoles, les hôpitaux et les autres services publics de base manquent de spécialistes qualifiés.

Quelles ont été les incidences sur les individus ?

D’après le rapport du Forum sur la santé, l’impact de Tchernobyl sur la santé mentale est le plus grand problème de santé publique que l’accident ait provoqué à ce jour. Les habitants des zones touchées ont une perception négative de leur état de santé et de leur situation, exacerbée par un sens exagéré du risque sanitaire que la radio‑exposition leur fait courir et par la conviction que leur espérance de vie est réduite. Rien n’indique que l’anxiété concernant les effets sanitaires des rayonnements est en train de diminuer, au contraire. L’espérance de vie est en baisse dans toute L’ex-Union soviétique à cause des maladies cardiovasculaires, des blessures et des empoisonnements, mais pas à cause des maladies radio‑induites.

Comment les gouvernements ont-ils réagi ?

Les programmes de relogement et de réhabilitation lancés à l’époque de l’Union soviétique n’ont pas pu être maintenus après 1991 et le financement de projets a diminué, de sorte que de nombreux projets n’ont pas pu être achevés ou ont dû être abandonnés et qu’un grand nombre des prestations promises ont manqué de financement. En outre, des indemnisations ont été allouées à des catégories très larges de ‘victimes de Tchernobyl’, finissant par couvrir jusqu’à sept millions de personnes qui reçoivent déjà ou qui peuvent prétendre à recevoir des retraites, des primes spéciales et des prestations maladie, y compris des vacances gratuites et des indemnités garanties. Les prestations accordées aux victimes de Tchernobyl privent de ressources d’autres secteurs des dépenses publiques, mais une réduction de ces indemnisations ou un ciblage limité aux groupes à haut risque est impopulaire et pose des problèmes politiques.

Vu la réduction notable des niveaux de rayonnement au cours des 20 dernières années, les gouvernements doivent revoir la classification des zones contaminées. De nombreuses zones considérées auparavant comme zones à risque sont en fait propres à l’habitation et à la mise en culture. Les classifications actuelles sont beaucoup plus restrictives que ne le justifient les niveaux de rayonnement démontrés.

Le rapport souligne la nécessité d’affiner les priorités et de rationaliser les programmes pour atteindre ceux qui sont le plus dans le besoin, tout en rappelant qu’une réallocation des ressources risque de susciter une ‘vive résistance de la part de ceux qui en bénéficient déjà’. Il est suggéré entre autres que le droit à des indemnisations soit ‘racheté’ en échange d’une somme forfaitaire destinée à financer le démarrage de petites entreprises.

http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr38/fr/ 

forum du nouvel observateur

 

  

10 mai 2005

Louis-Marie HOUDEBINE, directeur de recherches de l’INRA

membre du comité scientifique de l’AFIS,

est invité sur le forum internet du Nouvel Observateur

pour dialoguer avec les internautes de la questions des OGM

http://www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_307.html

 

question de : Internaute

(postée le 25/04/2005 à 17h11)

>   je ne suis absolument pas contre les OGM; mais au nom de quoi, les gens qui sont contre devraient-ils en manger contre leur gré, ou même sans qu’ils le sachent, et que les agriculteurs verraient contre leur gré leurs champs "contaminés"
on devrait avoir le choix de choisir de quelle manière on veut manger , non?

>   La liberté de chacun doit être respectée au maximum là comme ailleurs et c’est pour cela que l’UE a édicté des règles pour l’étiquetage des OGM et pour définir les seuils de contamination acceptables. Ces règles s’appuient sur des tests rigoureux qui sont ceux appliqués aux médicaments et qui déterminent si un OGM est toxique ou allergène. Dans ces conditions des traces d’un produit jugé inoffensif à l’état pur ne sauraient remettre en question la santé des consommateurs. C’est cela qui compte avant tout et les pouvoirs publics font ce qu’il faut dans ce domaine. Il reste que certains peuvent refuser complètement les OGM sous quelque forme que ce soit. Seule un interdiction totale peut satisfaire cette exigence. Faut-il s’y plier ? Ce serait refuser l’idée que les OGM sont une des conquêtes de l’humanité, même si beaucoup qui n’ont pas compris les enjeux et les risques en doutent encore. Les demandes des pays pauvres sont là pour le prouver ainsi que l’augmentation de 15 à 20 % de la culture des OGM chaque année.

question de : Internaute

(postée le 26/04/2005 à 09h33)

>   Je suis assez surpris que l’on parle toujours de la libération "DES" OGM alors qu’une étude au cas par cas me semble plus réaliste!

>   Parler des OGM comme un tout et affirmer qu’ils sont bons ou mauvais n’a pas plus de sens que d’affirmer que les plantes sont bonnes ou mauvaises pour la santé. Voilà pourquoi les instances d’évaluation des risques traitent toujours les OGM et bien d’autres choses au cas par cas. La globalisation dans le discours est une attitude irresponsable et démagogique qui joue bassement sur une peur soigneusement entretenue pour des raisons qui n’ont qu’un rapport très relatif avec la biosécurité et la protection de l’environnement.

question de : Internaute

(postée le 26/04/2005 à 09h35)

>   L’agriculture "planétaire" actuelle est en mesure de nourrir tout le monde. Ce sont les canaux de distributions qui posent problèmes. Quels pourraient être l’impact des OGM sur ce point?

>   Il y a ou il y aurait en effet assez de nourriture pour tout le monde si les choses étaient organisées dans ce sens. En face de l’urgence, il faut choisir les solutions les plus efficaces. Il est en effet très difficile et très lent d’implanter dans certains pays des techniques d’agriculture appropriées. En attendant cette solution à long terme des OGM pourraient apporter des solutions efficaces et sans risque particulier. C’est le cas du riz doré qui contient de la vitamine A et qui pourrait apporter cette vitamine à des millions de personnes sans qu’ils aient à changer leurs habitudes agricoles et culinaires.

question de : Internaute

(postée le 26/04/2005 à 20h48)

>   Bonjour, je suis Mathieu N’DO, directeur gérant d’un hebdomadaire du Burkina FAso.
Une conférence s’est tenue il y a quelque temps à Ouagadougou sur « L’exploitation de la science et de la technologie pour accroître la productivité agricole en Afrique ».
Les associations, les partis politiques de l’opposition, des citoyens lambda, ont dénoncé la volonté des autorités burkinabé de vouloir se lancer sans précaution suffisante dans les OGM et même d’aider à son « épandage » dans toute l’Afrique. Les partis politiques en particulier ont dénoncé des marchandages avec les USA, notamment le fait qu’en contrepartie de l’introduction des OGM, le pays de l’Oncle Sam ferme définitivement les yeux sur les exactions du régime Compaoré (ingérences dans les guerres libérienne, sierra leonaise, ivoirienne…, qui ont fait des centaines de milliers de morts).
Le ministre en charge de l’Agriculture, de l’ Hydraulique et des Ressources Halieutiques, Salif Diallo, n’arrête pas de répondre dans la presse en contre-attaquant et en affirmant, du haut de son statut de Ministre, qu’il n’y a pas de risque à introduire les OGM ! (NB : le Burkina a signé le protocole de CARTHAGENA).
Le Ministre a dit notamment ceci :

- « il y a beaucoup d’amalgames faits entre biotechnologie, utilisation des OGM.. ». N’avez-vous pas le sentiment qu’on veut nous faire avaler les OGM en choisissant le terme impropre de biotechnologie ?
- « ni le Burkina ni l’Afrique ne pourront arrêter cette marche en avant de l’humanité. L’Union européenne vient de lever le moratoire sur les OGM ». On a le sentiment que cela est général, concerne tous les domaines. Est-ce le cas ?

- « tous les pays sont en train de faire des tests grandeur nature, en dehors même du milieu confiné. Nous nous devons de dire la vérité à notre peuple. Ce n’est pas parce que certains estiment qu’ils n’ont pas suffisamment la maîtrise de cette technologie que nous devons attendre qu’ils soient prêts. Pourquoi ne pas aller vers ceux qui ont plus ou moins maîtrisé la question ? » : existe-t-il des pays ou des régions où les tests de grandeur nature sont interdits ? Si oui, pouvez-vous nous les citer ?
- - « De ce qui ressort de nos échanges, les USA ont décidé de revoir la question des subventions des importations du coton. Ils se proposent d’aider les pays africains à transformer le coton sur place dans leur région…. Notre intérêt est qu’un jour, les Burkinabé puissent produire leurs propres semences transgéniques ». Votre avis car ici, beaucoup pensent que les Africains ne seront jamais compétitifs et qu’au contraire, ils deviennent dépendants totalement des semences du monde occidental.

Nous comptons beaucoup sur des réponses.
Notre organe a parlé des problèmes des OGM dans ses numéros 265, 266 et 267 en particulier. Site www.sanfinna.com à la rubrique ARCHIVES

Mathieu N’DO
Directeur gérant de SAN FINNA, hebdomadaire paraissant tous les lundis depuis mai 1999 :
e-mail : sanfinna@yahoo.fr

>   L’expérience que l’on a maintenant sur les OGM indiquent que ceux qui sont commercialisés ne comportent pas de risques détectables. Les OGM comportent des incertitudes mais pas plus que les semences classiques qui sont obtenues par des sélections où on ne contrôle que très peu de chose. Les problèmes d’équité dans le commerce des produits est sans doute primordial mais pourquoi cela devrait-il empêcher d’adopter des OGM quand cela est bénéfique. Il faut que les pays se dotent de règlements précis avant d’adopter des OGM ou d’autres techniques. Il n’y a aucune raison pour que le Burkina Faso ne prépare pas lui-même une partie de ses OGM. Des équipes de recherche en sont capables. Il faut leur faire confiance.

question de : FLEUR

(postée le 03/05/2005 à 00h05)

>   Quels sont les répercussions des ogm sur la faune et la flore et sur nous?
Merci

>   Les OGM commercialisés ne nous font rien de spécial. Ils sont testés avant d’être commercialisés et toute trace d’élément toxique ou allergène éliminerait immédiatement l’OGM qui ne serait pas mis sur le marché. Les OGM sont la nourriture la plus surveillée donc a prori la plus sûre.
Les OGM n’ont, dans leur ensemble, que des impacts négatifs faibles sur l’environnement. Ils ne sont pas assez différents des plantes conventionnelles pour qu’il en soit autrement Dans certains cas comme le coton et le riz résistants à des ravageurs, les épandages de pesticides sont très diminués ce qui préserve l’environnement et encore plus la santé des agriculteurs.

question de : paupau

(postée le 03/05/2005 à 18h55)

>   les ogm sont ils un risque pour notre santé ?

>   On peut répondre non pour les OGM commercialisés. Ils sont testés comme aucune autre nourriture ne l’est alors qu’ils ne sont en principe pas plus dangereux que les produits conventionnels. Des centaines de millions d’animaux mangent des OGM tous les jours depuis 10 ans et aucun éleveur ne songe à cesser ces pratiques.

question de : Yannick Comenge

(postée le 03/05/2005 à 20h39)

>   J’ai toujours été stupéfait du peu d’objectivité du milieu scientifique en matière d’OGM. En tant que chercheur, j’ai souvent discuté avec des chefs d’unité qui avouaient etre contre les OGM mais qui aussi disaient avec sincérité qu’ils ne pouvaient exprimer cela de peur de mise à l’écart. Recemment, j’ai constaté qu’une chercheur en biologie végétale avait été également mal traitée apres avoir dit sa compréhension vis à vis des mouvements tel que les faucheurs volontaires. Ces derniers ont d’ailleurs le mérite de poser le probleme des OGM de maniere exemplaire car parfois il faut toucher aux travaux des chercheurs pour qu’ils commencent à réagir. Depuis plusieurs années, je me penche sur le sujet des OGM bien que ma spécialité soit la microbiologie. J’ai d’ailleurs été surpris de voir 4 membres d’un meme laboratoire donner leur avis dans une expertise demandée par l’AFFSA sur le sujet (encore une bizarrerie de l’expertise scientifique qui veut qu’on rechigne à essayer de trouver la vérité). Aussi, et enfin, au vue des problemes ethiques qui concernent les OGM (affaire Putzai, Probléme du RIz doré...), au vue de l’affreuse mission des OGM (on les produits pour empecher les paysans d’avoir acces à leur droit de replanter leur semences), au vue des populations et du nombres croissant de scientifiques qui ne veulent plus des OGM dans les champs ou dans les assietes, que repondez vous?
Bien à vous

Yannick Comenge, Jeune chercheur précaire, Ethicien et anti-OGM

>   Quelques chercheurs s’affrontent sans doute sur la question des OGM mais je ne vois pas en quoi leur liberté de penser est atteinte. Leur liberté d’agir l’est en partie et ceci va avoir des conséquences graves dans certains domaines de la recherche et de ses applications. Je ne vois pas de problèmre dans le riz doré sinon celui de ne pas tenter de le faire puisque cela pourrait contribuer à empêcher 3000 enfants de mourir chaque jour et à beaucoup plus de ne pas devenir aveugles. L’affaire Puztai est trop médiocre pour que cela vaille la peine de la commenter ici. Il faut lire sa publication dans The Lancet et les commentaires de la revue. Avant d’affirmer que les paysans n’ont pas le droit de resemer leurs propres semences, il faudrait voir leur pratique réelle pour les non OGM et voir le bénéfice qu’ils tirent ou non des OGM . Il y a eu plus de surface semée avec des OGM dans les pays en développement que dans les pays riches en 2004. Il doit y avoir une raison à cela car cela ne saurait être possible sans l’accord des agriculteurs.

question de : jean

(postée le 06/05/2005 à 15h58)

>   Que pensez-vous de la destruction de plants d’OGM par José Bové et ses amis?
Jean (Paris).

>   Je peux comprendre le principe d’actes illégaux pour se faire entendre dans certaines circonstances. En l’occurence on entend surtout les opposants aux OGM. Les arrachages sont une violence vis à vis de chercheurs et industriels qui sont convaincus, à tort ou à raison, qu’ils travaillent pour le bien de l’humanité et qu’ils le font en respectant la loi (même si des considérations mercantiles acompagnent les OGM ce qui n’a rien de particulièrelment original). Les arrachages sont des actes disproportionnés avec les risques que posent les OGM. Les OGM sont un prétexte pour combattre une société qui ne respecte plus assez les individus. Cette stratégie est en train de priver l’UE d’une technique qui paraîtra parfaitement banale et globalement bénéfique dans quelques années ou dizaines d’années.

question de : Jo

(postée le 06/05/2005 à 21h48)

>   Bonjour, comment expliquez-vous la peur que suscitent les OGM en France ? Consevatisme ? Méfiance à l’égard de la science ? Ou manipulation de lobbies à prétention écologiste ?

>   C’est tout cela à la fois mais en plus le fait que les OGM sont pris en otage pour combattre la société libérale indépendemment des risques et des bénéfices qu’ils peuvent apporter.

question de : Jo

(postée le 06/05/2005 à 21h50)

>   Les américains mangent des OGM depuis plusieures années. Des études ont-elles été réalisées pour en analyser les conséquences sur leur santé ? Dans quel sens vont-elles ?

>   Personne ne mange actuellement autre chose que des produits dérivés des OGM mais plus rarement des OGM en tant que tels. Aux USA très peu d’études sont faites dans ce sens. Les Américains considèrent que les OGM une fois testés ne se distinguent pas des produits conventionnels. Voilà pourquoi ils font des mélanges avec les produits conventionnels sans états d’âme. Il n’y a pas beaucoup de traçabilité aux USA ce qui ne permet pas beaucoup d’étude à long terme. Les européens ont une attitude plus contraignante , peut-être trop, mais en tout cas plus sage.

question de : Jo

(postée le 06/05/2005 à 21h54)

>   Pourquoi on n’entend que ceux qui ne connaissent rien à la science nous parler d’OGM ? Les scientifiques ne peuvent-ils pas faire entendre leur voix tout de même plus objective ?

>   Pendant 10 ans les chercheurs n’ont été conviés à s’exprimer que pour servir de faire valoir aux opposants, ou peu s’en faut. Ceci a laissé s’installer comme une évidence que les OGM sont une horreur alors qu’ils sont une des conquêtes de l’humanité. Le dialogue est maintenant plus équilibré mais il reste très difficile d’avoir un dialogue avec des opposants qui ne jouent pas le jeu. Ceci en retour induit une crispation chez certains chercheurs, ce qui n’arrange rien.

question de : Jo

(postée le 06/05/2005 à 21h56)

>   Pensez-vous que le principe de précaution introduit récemment dans la constitution ne représente pas un danger pour les recherches scientifiques ? Les chercheurs ne sont-ils pas à la merci du premier obscurantiste venu ?

>   Certains appellent le principe de précaution le principe de tranquilité (pour les responsables politiques en tout cas). Ce principe est en effet dangereux car on peut s’en servir pour n’importe quelle bonne ou mauvaise action. En matière de sécurité et de prudence, le proverbe "en cas de doute, abstiens toi" a déjà tout dit. La sécurité se traite davantage au cas par cas sur des faits concrets qu’avec des grands principes généraux.

question de : Jo

(postée le 06/05/2005 à 21h58)

>   La France n’est-elle pas en train de prendre un retard dans le développement des OGM qu’elle aura beaucoup de mal à combler à long terme ?

>   C’est une certitude. Certaines entreprises quittent la France et l’Europe et les étudiants s’engagent de moins en moins dans certains secteurs comme la recherche sur le végétal. C’est ce qu’on appelle se tirer une balle dans le pied tout en invoquant des grands principes de défense du faible et de l’opprimé. Ceci est particulièrement grave pour la France qui est un grand producteur de produits agroalimentaires.

question de : Internaute

(postée le 09/05/2005 à 10h56)

>   Dans le choix de ces thèmes de recherche la direction de l’INRA met en avant son souci de répondre à la demande sociétale. De nombreux sondages montrent que la société est favorable aux OGM dans le cadre de la recherche à des fins thérapeutiques, en revanche elle est nettement opposée aux OGM dans le cadre du productivisme lié à l’agro-business, pourquoi cette contradiction, alors soyez clair et ne mettez pas en avant l’aspect thérapeutique pour faire passer les projets des grosses Firmes dont le but est strictement commercial (je passe à cet égard sur le très grave problème de leur main-mise sur le monde et la diversité du vivant qui appartiennent à tous les citoyens). Actuellement d’ailleurs, l’INRA commence a se préoccuper de la diversité (animale et végétale), et il serait regrettable de donner à des Firmes des atouts pour faire exactement l’inverse. Merçi de votre réponse.

>   L’opposition entre les bons OGM thérapeutiques et les mauvais agroalimentaires ne s’explique pas logiquement. Il y a certainement plus de besoin pour la santé que pour l’alimentation dans nos pays et ceci peut expliquer cela.
Penser que les OGM thérapeutiques sont faits pour faire avaler de force les OGM alimentaires est peu crédible. Ces deux mondes sont très différents. Je les fréquente tous étant un chercheur de l’INRA travaillant sur la préparation de protéines médicaments dans le lait d’animaux transgéniques. Les investissements et les bénéfices attendus sont très différents. Il n’y a pas de doute que certaines firmes cherchent à outrepasser leurs droits en essayant de breveter n’importe quoi au dépend de n’importe qui. Il ne faut pas pour autant se tromper de combat. Les OGM n’y sont pour rien et les rejetter ne changera rien. Il faut s’attaquer aux pratiques commerciales mais pas tant que cela à une technique qui peut apporter beaucoup aux déshérités.

question de : jpbr

(postée le 09/05/2005 à 23h23)

>   Bonjour, les OGM sont-ils oui ou non autorisés en europe. Merci

>   Une quinzaine d’OGM sont autorisés en Europe. Très peu d’agriculteurs sont prêts à prendre le risque de les cultiver car leur récolte a de bonnes chance d’être détruite. C’est ce que certains sociologues appellent le nouveau fondamentalisme. Les Espagols cultivent à grande échelle du maïs résistant à la pyrale et ils en sont satisfaits.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 11h35)

>   Bonjour M. Houdebine,

Comment expliquez-vous que la communauté scientifique dans son quasi-ensemble s’échine à dénigrer la peur, me semble-t-il légitime, que provoquent les OGM auprès des consommateurs et la considèrent avec un certain mépris. Ne vaudrait-il pas mieux faire en sorte de diffuser plus largement la connaissance des OGM auprès du grand public ? Quels sont les moyens pédagogiques dont vous disposez ?

>   Se moquer de ceux qui ont peur n’est certainement pas une bonne stratégie mais ce n’est pas forcément non plus le reflet d’une quelconque arrogance. Il est difficile pour un chercheur de voir une peur s’installer après une propagande active sur des produits sans grands risques et de constater que des dangers réels ne sont pas bien traités. Nos moyens pédagogiques sont faibles. Les chercheurs répugnent souvent à se livrer à de la vulgarisation et beaucoup sont très peu préparés à cela. Il faudrait des actions organisées avec des moyens suffisants . Le minitère de la recherche l’annonce régulièrement mais on ne voit pas venir grand chose.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 11h38)

>   Si les OGM peuvent permettre de créer de nouvelles variétés de plantes et de denrées plus resistantes aux conditions extrême que connaissent certains pays en vue d’une éradication de la famine dans le monde, très bien, mais lequel de ces pays, le plus souvent pauvre pourra mettre la mais au portefeuille pour se payer les licences qui sont, elles, détenues par des multinationales agroalimentaires ?

>   Le coût des semences est en grande partie un faux problème. Des agriculteurs des pays pauvres n’hésitent pas à acheter des semences deux fois plus chères par ce qu’ils y gagnent beaucoup en obtenant de meilleurs rendements.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 11h40)

>   Les expérimentations sur les OGM semblent prouver leur sécurité sanitaire sur le court terme, mais qu’en est-il sur le long terme ? Ne va-t-on pas rendre certains insectes plus resistants, certains organismes (bactéries, etc...) plus aggressifs ?

>   Il faut comparer une technique nouvelle à celles qui la précède. Les résistances sont des événements possibles mais non inéluctables. Jusqu’à maintenant ces problèmes étaient peu pris en considération. L’arrivée des OGM a induit de nouvelles réflexions qui vont éviter certains problèmes et en résoudre d’anciens.

question de : COUCOU

(postée le 10/05/2005 à 13h43)

>   Pourquoi la mention OGM n’est-elle pas clairement indiquée sur les produits de consommation?

>   C’est qu’il n’y a pas vraiment d’OGM en vente. La réglementation maintenant en vigueur en Europe va rendre les choses claires.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h25)

>   Pourquoi lutter contre les OGM qui pourraient permettre à des millions de personnes de ne pas mourir de faim?

>   Je me le demande bien souvent. Pour tout dire je suis souvent scandalisé d’entendre des propos insensés anti OGM de la part de gens qui se disent altruistes mais qui seraient très heureux si le riz doré ne pouvait pas apporter la vitamine A qu’on attend de lui.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h25)

>   Qu’est-ce qu’un OGM ? POurquoi cela peut-il être dangereux ?

>   Tout ce qui est complexe ne peut être complétement maitrisé. C’est le cas du vivant. L(homme manipule le vivant intensément depuis 10000 ans et cela lui a plutôt bien réussi. Un OGM comporte une part d’inconnu et ensera toujours ainsi. Cet inconnu n’est pas plus que celui des plantes sélectionnées classiquement.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h26)

>   Soutenez-vous l’agriculture biologique?

>   Je ne sais toujours pas ce que c’est. On ne fera pas de véritable progrès en suivant des cahiers des charges aussi arbitraires. Les choses sont beaucoup plus compliquées. L’ agriculture biologique me parait d’abord du business.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h26)

>   Quelle différence entre agriculture bio et raisonnée ?

>   Le biologique n’est pas raisonné il est arbitraire.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h28)

>   en quoi êtes-vous spécialiste de la question des OGM?

>   Parce que je travaille depuis 35 ans sur l’étude des gènes et sur leur utilisation, que j’utilise régulièrement des OGM animaux et que je suis expert dans plusieurs commissions de biosécurité.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h31)

>   Pouquoi ne tirons-nous pas les leçons des graves problèmes que posent les OGM là où ils sont déjà cultivés, comme aux Etats-Unis?

>   Il n’y a pas de graves problèmes dus aux OGM aux USA ou ailleurs.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h35)

>   Bonjour, les OGM sont ils une chance pour les pays en développement, une possibilité d’assurer l’indépendance alimentaire ?

>   Une chance, sans aucun doute. Le processus est en marche

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h38)

>   Je suis d’assez loin les débats autour des OGM, il me semble que c’est un sujet trop vaste et complexe pour que l’on puisse avoir un avis tranché sur ceux-ci à l’emporte pièce. Eclairez-moi. Concrètement, comment fonctionne un OGM ? C’est quoi ?
Merci.

>   Un OGM est une nouvelle variété de plantes par exemple obtenue en ajoutant un gène connu à une plante pour obtenir un effet désiré. Ce procédé est complémentaire de la sélection classique qui est basée sur des mutations inconnues qui se produisent au hasard de la reproduction.

question de : obiwan

(postée le 10/05/2005 à 14h47)

>   Bonjour, existe-t’il des éléments scientifiques prouvants la dangerosité des OGM ?
Des médicaments tel le GonaleF en sont issus sans que cela n’émeuve grand monde...

>   Il n’y a aucune preuve montrant que des OGM commercialisés sont dangereux.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h51)

>   Ne choisissez pas vos questions pour répondre uniquement à celles qui vous conviennent.

>   Je ne choisis rien. Je ne réponds pas à la question sur l’Europe. C’est hors sujet.

question de : obiwan

(postée le 10/05/2005 à 14h53)

>   Il semblerait que des produits tels les nitrates, dioxine ou divers insecticides présents dans les produits agricoles continuent de tuer dans l’indifférence générale, pourquoi les OGM déchainent-ils autant de passion ?

>   Voilà une bonne question. On se focalise sur des problèmes réels mais qui ont le tort d’être nouveaux et on délaisse les vraies questions.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 14h57)

>   Que veut José Bové? Il se dit contre LES ogm et non contre DES ogm. Est-ce que ses prises de position anti-ogm sont seulement dictées par le souci de protéger le citoyen?

>   Son projet est plus politique que biosécuritaire. Il ne s’en cache pas. Il n’a pas besoin pour cela d’affirmer que les OGM sont dangereux quand il me semble ne pas le croire lui même.

question de : Internaute

(postée le 10/05/2005 à 15h36)

>   Juste un complément d’information...un compteur tourne actuellement sur le site :
http://www.truthabouttrade.org/ qui indique le total des surfaces cultivées en OGM depuis leur introduction à grande échelle et les surfaces correspondantes ayant fait l’objet de récoltes.
Le 9 mai, donc hier, le cap du milliard d’acres (soit plus de 400 millions d’ha) a été dépassé. Pour ce qui concerne les surfaces récoltées, ce même cap du milliard d’acres va bientôt lui aussi être franchi !

A ce jour, et donc depuis plus de dix années maintenant, il n’a pas été possible d’attribuer ne serait-ce qu’un mal de tête à la consommation des OGM dans le monde !
...Amitiés à toi L-M...Philippe J.


>   

J’arrête ici notre conversation.
Merci à tous.
Les questions étaient pertinentes. J’espère y avoir répondu.
Cordiales salutations à tous.
LM Houdebine