mardi 12 octobre 2004 à 20h00

 

Amphithéâtre du Muséum d’Histoire Naturelle

 

effet de serre

et développement durable

 

conférence par Michel PETIT,

Ingénieur de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications,

docteur ès sciences, Michel Petit a dirigé l’Institut National des Sciences de l’Univers du CNRS,

 il a été Directeur de la Recherche, des Affaires Economiques et Internationales au ministère

chargé de l’environnement et directeur du centre de recherches de l’Ecole Polytechnique.

Pendant dix ans, il a représenté la France dans le bureau du groupe intergouvernemental

sur l’évolution du climat. Il est vice-président du comité de l’environnement de l’Académie des Sciences.

 Il est, depuis mars 2004, vice-président de l’Union Rationaliste

 

ENTREE LIBRE DANS LA LIMITE DES PLACES

co-organisation par

      le comité départemental de Loire-Atlantique de l’Association française pour l’information scientifique

      le groupe de Nantes de la Libre Pensée

      la section départementale de Loire-Atlantique de l’Union Rationaliste

 

L’effet de serre créé par les activités humaines constitue une des meilleures illustrations de la problématique du développement durable : l’utilisation massive des combustibles fossiles a conduit à une modification de la composition atmosphérique, la concentration en gaz carbonique ayant en particulier augmenté de 30 % en un siècle et demi. Ces composants ont la propriété de changer le climat de la planète et en particulier de le rendre globalement plus chaud.

 

Un changement climatique est déjà inéluctable. D’une part, les émissions du passé n’ont pas encore produit leur plein effet sur le climat, à cause de l’inertie de la machine climatique. D’autre part, nos structures économiques et sociales reposent sur la disponibilité d’une énergie relativement peu coûteuse, celle des combustibles fossiles, et elles ne peuvent être bouleversées du jour au lendemain sans entraîner des perturbations au moins aussi graves que celles dues au climat. Il est donc vraisemblable que ces émissions importantes de gaz à effet de serre se poursuivront encore pendant de nombreuses années. Cela est d’autant plus vrai que certains pays très peuplés comme l’Inde et la Chine connaissent actuellement un développement rapide, ce dont on ne peut que se réjouir, mais qui constitue un facteur significatif d’augmentation des émissions mondiales.

 

Par contre, il semble tout à fait clair que la perturbation du climat sera d’autant plus importante que la réduction des émissions sera tardive. Cette réduction ne commencera à se traduire par un ralentissement de la dérive du climat qu’après plusieurs décennies. Progressivement, cette dérive se ralentira et on aboutira un siècle plus tard à un climat stable, très dégradé par rapport à celui qui prévalait quand on s’est décidé à agir. Une inversion de tendance ne pourra se produire qu’à l’échelle de millénaires.