les dossiers de l’ afis44
DOSSIER : L’ « ALTER-MEDECINE »
sujet
: l’homéopathie
document : quelques réflexions critiques ( Dr. Jacques THEODOR )
la validité scientifique de l’homéopathie en question
quelques réflexions critiques
Dr. Jacques THEODOR, Ancien chercheur du CNRS (Immunologie
comparée)
Cet article est
un article © de la documentation du site du laboratoire de Zététique de
l’université de Nice Sophia Antipolis.
Il ne peut être
reproduit sous quelque forme que ce soit sans autorisation écrite de la part de
ce laboratoire. Grâce à l’aimable autorisation du Professeur Henri BROCH cet article
a été reproduit afin de rendre son format de présentation compatible avec le
reste du site. Vous pouvez bien sûr aller consulter la version originale
sur le site de documentation du laboratoire.
(photos :
J. Theodor sous la tente lors d’une mission au pole
nord, H. Broch à son bureau)
© J. Theodor, Laboratoire
de Zététique, 2002 www.unice.fr/zetetique/smaller>
*** Introduction
De même que l’acupuncture, l’homéopathie est le sujet
d’âpres discussions et controverses. La bipolarisation des points de vue (très
favorable ou, à l’inverse, opposé de manière tranchée) ne peut concourir à
éclairer le paysage. Aussi convient-il, d’examiner, à l’aide des critères
d’évaluation offerts par la seule méthode scientifique, si cette thérapeutique
fait partie du savoir médical; également de tenter de voir si ses avantages
(tous domaines -médical, économique, éthique, juridique- confondus) l’emportent
sur ses inconvénients.
*** Premier principe
L'homéopathie est une thérapie régie par le
principe, coulé en force de dogme, de la “similitude”; règle selon laquelle les
semblables guérissent les semblables. Ce principe fondamental et fondateur est
"qu'une substance médicamenteuse ne peut guérir une maladie que si elle
est capable de produire chez le sujet sain le même ensemble de symptômes que
celui présenté par le malade".
Cette théorie de la "similitude"
constitue le premier et le plus important pilier de 1'homéopathie, une médecine
à part entière (diagnostic et traitement, y compris la pharmacopée), créée en
1796 par un médecin allemand, Samuel Hahnemann (1755-1843).
Cette thérapie est extrêmement populaire en France,
Italie, Belgique, Israël,
Grande-Bretagne, et dans d’autres pays et cette popularité s’étend encore. Il y
aurait cent mille médecins homéopathes en Inde. Il s’agit donc d’un fait social
majeur que l’on ne peut donc ignorer.
*** Deuxième principe
Son deuxième principe est celui de la dilution
infinitésimale, indissociable de la dynamisation par succussion (l'action de
secouer le flacon de dilution) qui l'accompagne. La genèse de sa création et
ses caractéristiques sont les suivantes : Hahnemann a constaté que certaines
substances de sa liste de médicaments étaient très toxiques. Il a donc décidé
d'en diluer les solutions. Comme il tombait sous le sens qu'une dilution, même
modérée selon les standards homéopathiques (par exemple, au milliardième),
perdait tout ou partie de son activité biologique, il a conclu
-on ne sait d’où, ni comment, ni pourquoi- que de secouer fortement
plusieurs fois le flacon de dilution pourrait "dynamiser" le
médicament et dès lors restituer le pouvoir curatif de cette substance comme si
elle n’avait pas été diluée. Eventuellement ce pouvoir pourrait même s’en
trouver accru. est, Dans le système homéopathique, la
dynamisation est indissociable de la dilution.
*** Troisième principe
Son troisième principe est celui de l'individualisation
du traitement. On ne traite pas la grippe de Pierre et celle de Jean, mais on
traite Pierre et Jean, grippés. Grâce à l’analyse subtile des différences entre
les symptômes particuliers à l’individu, le médicament sera adapté à la personnalité
du patient. De plus l'homéopathie a créé des “types sensibles”. Ces types
permettent d'identifier des sujets qui développent pour un même produit plus de
symptômes (que les homéopathes dénomment pathogénésiques)
que les autres. Par ailleurs ce sont aussi des sujets qui, thérapeutiquement,
sont plus souvent justiciables d'une même substance ou d'un même groupe
chimique; ce qui vient à dire qu’il seront plus facilement guéris, toutes
maladies confondues, par un certain médicament. C’est pourquoi on étiquettera
un patient du nom de son médicament
favorable. Un tel est Hamamelis; une telle est
Pulsatilla.
*** Analyse de la similitude
Absolument rien en médecine scientifique ne suggère
que le principe de similitude soit fondé ; d’ailleurs la médecine classique,
scientifique, fonctionne selon un principe radicalement contraire. Les
homéopathes soutiennent qque des analogies avec
l’immunisation par vaccination ont pu ou pourraient être invoquées. La
vaccination donne la maladie, atténuée. Par contre, le médicament homéopathique
ne provoque(rait), chez l’être sain, que les
symptômes; ce qui n`est pas du tout la même chose. En outre, les substances
(protéines, glycoprotéines,...) possédant des propriétés antigéniques ont un
poids moléculaire relativement élevé ; ce qui n’est pas lc
cas de nombreux médicaments homéopathiques.
Ces antigènes peuvent être.de petites
molécules, voire des éléments (or, nickel), mais alors accrochés à de grosses
molécules En outre la liste des symptômes dits pathogénésiques
a été établie il y a plus de cent cinquante ans. Elle a peu évolué et ce sans
s’appuyer sur la méthode scientifique.
Un exemple qui pourrait paraître quelque peu
caricatural, mais qui se situe dans le droit fil de la théorie homéopathique,
serait celui du rhume, qui, comme chacun le sait, se particularise par la larme
à l’œil et par le nez qui coule et donc le besoin de se moucher. Or l’oignon provoque exactement ces mêmes
symptômes chez l’homme sain. On peut dès lors très logiquement en conclure que
l’oignon-médicament est le traitement homéopathique
de choix du rhume banal. Autre exemple :
en vertu de ce même principe, la "Turista" devrait se soigner par la
limonade purgative à dose infinitésimale.
Parler d’une dose homéopathique signifie dans le
langage courant qu’il y a très peu de quelque chose. Ceci est le reflet du fait
qu’un médicament homéopathique ne contient qu’extrêmement peu ou rien de la
substance active même si celle-ci est “dynamisée”.
*** La préparation des
dilutions
* Voyons comment elles s’effectuent. On prépare 9,
15 ou 30 tubes selon le degré de dilution que l’on désire atteindre. On met 99
gouttes d’eau pure dans chacun de ces 9, 15 ou 30 tubes. Une seule goutte du
médicament en solution est ensuite déposée dans les 99 gouttes d’eau du tube n°
1. Cette dilution est dynamisée en frappant ce tube plusieurs fois sur un bloc
de cuir. On obtient dès lors une dilution dite à 1CH -ce qui signifie première
centésimale Hahnemanienne- soit une dilution au
centième, soit encore une goutte de médicament pour 5 millilitres de solution.
* Poursuivons. Une goutte de cette dilution à 1CH (au 1/100ème) est
déposée dans les 99 gouttes d’eau du tube n° 2; et le tube est secoué. La
dilution est alors à 2CH, soit au 1/10.000ème; donc toujours la goutte
d’origine mais pour un volume équivalent à 500 ml d’eau (un demi litre).
* Poursuivons encore. Le troisième tube, le 3CH, reçoit une goutte du
tube 2CH. Cette troisième dilution est dès lors au 1.000.000ème, soit
l’équivalent de “la” goutte d’origine dans 500 ml x 100, soit 50 litres.
* A 4 CH, on aura une goutte
pour 5.000 litres d’eau ou 5 m3. Notez bien qu’à chaque dilution le facteur de
dilution n’est pas de deux ou de dix, mais de cent.
*A 5 CH, nous aurons toujours
“la” goutte, diluée dans 500.000 litres ou 500 m3 d’eau, soit une goutte du
médicament d’origine pour une fort belle piscine d’eau de 20 m par 10 m par 2,5
m. Dans le système homéopathique où l’on utilise jusqu’à des 30CH, la dilution
de 5CH est considérée comme faible.
* A 9 CH nous serons à 18 zéros
soit toujours “la” même goutte dans 50 milliards de mètres cubes d’eau, soit un
lac de 50 km par 10 km (500
km2) par 100 m de profondeur (à comparer aux “mensurations” du Lac Léman, qui a
une superficie de 582 km2, par 152,70 m de profondeur moyenne).
Notez que 9 CH n’a rien d’extravagant. C’est la posologie conseillée pour 52 % des
médicaments d’une pharmacie homéopathique familiale normale et pour 48,6 % des
médicaments préconisés par le Dr Goudard dans son
livre “Homéopathie pour vos enfants”.
Le sens commun le plus élémentaire impose, qu'à ces
dilutions, c’est-à-dire une goutte diluée dans un lac, le médicament ne peut
plus avoir le moindre effet sur la biologie d’un individu.
* A 15 CH, la goutte sera diluée
dans un volume équivalent à 50 fois celui de la terre.
* Mais ce n’est pas fini. A 30CH on aura -encore et
toujours- la même goutte d’origine, diluée dans une quantité d’eau équivalente
à 50.000 milliards de milliards de milliards de fois le volume de la terre. Néanmoins
30CH est la posologie recommandée pour 17 des traitements homéopathiques des
affections des enfants. Et sur 20 médicaments pris au hasard dans un autre des
nombreux ouvrages de pharmacologie homéopathique, dix d’entre eux sont
prescrits à 30CH. Soulignons en passant que les auteurs divergent
considérablement quant à la posologie de certains médicaments.
Seul un esprit irréversiblement acquis au dogme
homéopathique refusera d’admettre que l’influence d’une goutte diluée dans de
telles quantités d’eau, sur un système biologique quelconque, ne peut être que
rigoureusement nulle. Ceci ne souffre pas la moindre contestation.
***Analyse des autres
paramètres
*La dynamisation.
Le maintien d'un effet biologique (ici,
exclusivement curatif) par la dynamisation n'a aucun fondement scientifique et
aucune expérience sérieuse n'a jamais démontré qu'il en était autrement. Cela
conduirait en effet à soutenir que, manquant de sel dans la cuisine, je
pourrais reconstituer un litre d’une eau hypersalée
au départ d’une seule goutte d’eau de mer en diluant cette goutte et en en
secouant les dilutions successives.
Autre exemple : manquant d'aspirine, je retrouve au fond du tube un
petit éclat (une tête d'épingle) tombé d'un comprimé. Je le dissous, le dilue, le secoue, le dilue,
le secoue, et cela plusieurs fois. Je
dynamise ainsi ma dilution d'aspirine dont le pouvoir curatif va devenir très
important. Testez-le.
* La mémoire de l’eau et
l’information électromagnétique
L'existence de la fameuse mémoire de l’eau ou de la
non moins fameuse "information électromagnétique", suggérée par le
groupe de Jacques Benveniste comme résultante de la dynamisation, n'a jamais pu
être établie dans des laboratoires non acquis politiquement ou financièrement à
la cause homéopathique. De surcroit le groupe
Benveniste n’a jamais pu fournir le moindre schéma explicatif, assise
théorique, ou expérience cruciale, permettant de penser que “la mémoire” ou
“l’information électromagnétique” n’étaient pas que des mots. Jusqu’à présent
ils ne sont que cela.
* La mémoire du sucre
Même si l'on admettait que la solution diluée et
secouée a pu mémoriser la composition-configuration-conformation
de la molécule du médicament homéopathique, il n'a jamais pu être expliqué par
quel nouveau miracle physico-chimique cette information mémorisée par l'eau
pourrait être transmise au sucre des granules du médicament.
* Les éléments cellulaires,
récepteurs de la mémoire de l'eau (?) ou du sucre (!)
Les cellules humaines sont suceptibles
d’être influencées, parmi d’autres, par diverses molécules “baladeuses” dans
l’organisme, notamment par le biais des voies sanguines et lymphatiques. Il peut s’agir de substances intervenant dans
les métabolismes les plus banalement normaux. Il peut s’agir de substances
endogènes amies, ou à l’inverse de molécules exogènes toxiques; il peut encore
s’agir de médicaments. Ceci n’est pas limitatif. Ces substances agissent sur
les cellules par le biais de récepteurs.
Une comparaison suggestive du mécanisme impliqué
serait celui d'un tableau de commande de mises en marche de divers
appareils (moteur, vanne, ordinateur,
pompe, mélangeur, etc) ayant chacun une fonction
particulière. Toutes ces fonctions seraient celles de la cellule. A chaque fonction correspond une clé de
contact spécifique. La molécule du médicament (ou d'une autre substance) est la
clé qui ne va être acceptée et comprise que par "le" contact (le
récepteur) unique, spécifique. Celui-ci va mettre en marche une fonction
précise; par exemple la synthèse d'une protéine ou à l'inverse l'inhibition de
cette synthèse.
Or ici nous avons un Nième miracle. Les cellules
qui sont normalement organisées (par leur structure) pour comprendre
(c'est leur fonction) grace à la forme des molécules, à quelles d'entre elles,
amie ou ennemie, elles ont affaire, verraient leurs activités (également leur
fonction) mises en route par une mémoire (sous quelle forme ?) ou bien encore
une information électromagnétique. Choses que ces cellules ne connaissent et ne
reconnaissent pas. En termes simples on ne voit pas comment une cellule
pourrait comprendre une information non moléculaire.
Pas de clé reconnaissable : pas de contact. Pas de
contact: pas de mise en route du moteur, de la pompe, de la vanne.
* Identification et
quantification du médicament homéopathique
Puisqu'il n'y a plus de molécule, le médicament ne
peut plus être ni quantifié, ni même identifié; même s'il est prétendument très
actif. Ceci n'est pas le seul, ni le moindre paradoxe.
* L'eau ne conserverait que la mémoire des
effets bénéfiques
Grâce à la dynamisation, ceux des médicaments
homéopathiques qui sont très toxiques (strychnine, cyanure de potassium,...)
conserveraient et augmenteraient même un pouvoir, mais uniquement curatif, sans
que subsiste aucun effet normalement nocif; alors que, répétons-le, la
composition déterminant une configuration, elle-même entrainant
la conformation chimique d'une molécule sont responsable de l'un et de l'autre
de ces deux effets. Aucune explication n'est donnée pour ces deux miracles de
l'eau, c'est-à-dire sa "mémoire", consolidée par sa
"bienveillance".
* Le bruit produit par l'eau de
dilution est supérieur au signal du médicament
Même dans l'eau pure, vendue commercialement
(exemple : L' eau pour Analyses de la firme Merck)
subsistent des traces incontournables d'une quarantaine de produits chimiques
-éléments et composés- qui se trouvent
être eux-mêmes des médicaments repris dans le catalogue d'une des firmes "homéo-pharmaceutiques" françaises (Dolisos).
Il s'ensuit qu'à chacune des dilutions répétées du médicament (le signal)
s'ajoutent des traces de certains de ces quarante médicaments eux mêmes
dynamisés (le bruit). Si la théorie de dynamisation par succussion avait le
moindre fondement objectif, le message-signal
pharmacologique en deviendrait complètement brouillé et donc totalement
illisible.
*** L'équation socio-médicale
* Tous les sondages le démontrent avec des
variantes: l'homéopathie est très prisée dans la population française
(également en Belgique, Inde, Israël, Grande-Bretagne,...). Les arguments
présentés par le clan homéopathique ne manquent pas. En voici :
* C'est une "médecine par les plantes",
donc douce, ce qui incidemment est faux mais qui la rend populaire chez les
personnes sensibles à l’écologisme. Ce serait, parmi d’autres, oublier les cent
personnes qui se sont retrouvées invalides à vie, suite à la consommation de
plantes chinoises amaigrissantes
La liste de 1163 souches (Catalogue Dolisos) comprend, il est vrai, de nombreuses plantes, mais également des
minéraux, des animaux (tout ou partie), des bactéries, 87 acides, 32 éléments,
78 dénominations de dérivés du sodium, et 49 du potassium, etc. On y trouve
également l’eau de mer, le ver de terre, l’arsenic, un choix de deux espèces de
cafards, la punaise des lits, la cocaïne, le café, le melon, la truffe et le
sucre (ce dernier repris comme placebo).
* Cette
thérapeutique est, en soi, inoffensive. Ce qui est exact avec trois
restrictions: deux majeures a) l'homéopathie peut être néfaste par omission; en
effet, soigner un cancer, un diabète, le sida ou une goutte exclusivement par
homéopathie est une démarche suicidaire et b) la tentation de pratiquer
l'automédication abusive est grande; et une mineure c) tout traitement peut
comporter un effet placebo (psychosomatiquement
positif) mais éventuellement un effet nocebo (psychosomatiquement négatif). L'homéopathie n'y échappe pas
à ceci près que le traitement homéopathique est en général demandé spontanément
par le patient.
* Les adeptes et les tenants de l'homéopathie
excluent que celle-ci agisse uniquement par effet placebo. Ceci est
parfaitement pertinent. Le sort de très
nombreuses affections se règle par autoguérison; donc
sans aucun traitement, homéopathique ou autre. L’espèce humaine
aurait disparu il y a longtemps si tel n’avait pas été le cas.
* Les homéopathes citent des études en laboratoire,
de même que cliniques, favorables à l'homéopathie. Les méta-analyses
de ces résultats sont totalement négatives. Les expériences, reproduites dans
des laboratoires non sympathisants, ou financées par des organismes neutres,
sont négatives. Et les études cliniques
pèchent le plus souvent par le trop
petit nombre de cas étudiés.
* Tout médicament est soumis à l'autorisation de
mise sur le marché (A.M.M.), après en général x
centaines de millions d'euros ou de dollars dépensées en 5 à 10 ans de tests
d'efficacité et d'inocuité, ce grâce à des
expériences in vitro, puis sur des petits mammifères, etc,
ensuite sur des humains.
Par contre la pharmacopée homéopathique n'a pas à
subir ces tests d'efficacité ! Ce qui
démontre sans contestation possible que les autorités (françaises et
étrangères) à l'origine de cette décision sont pleinement conscientes de l'inefficacité
et dès lors de la non-toxicité des médicaments homéopathiques hautement dilués.
* En dehors
de l’effet placebo et de l’auto-guérison, le champ de
la recherche en thérapeutique homéopathique est fermé, du fait que cette
pratique n'a ni assise expérimentale, ni fondement théorique le moins du monde
validés. La recherche poursuivie par les homéopathes ne tourne qu'en rond.
*** En résumé.
Bien que l'homéopathie ait la faveur d'une grande
partie du public, l'assise de ses ambitions n'a, en plus de 200 ans, aucunement
satisfait les exigences scientifiques les plus élémentaires du savoir médical.
*** Et maintenant que choisir ?
Au terme de ce bilan, quelle serait, brièvement, la
justification, soit de l’acceptation soit du rejet de cette médecine ?
Le fait qu’elle est immensément populaire, son
caractère “doux”, le sentiment pour l’utilisateur d’être original parce
qu’opposé à l’opinion de l’establishment scientifique, son coût modéré, le
risque quasi nul de l’automédication, l’idée qu’elle est une variante de la phythothérapie, donc inoffensive, font qu’elle est
acceptée, parfois sans réserve par ses adeptes.
A l’inverse, on constate qu’elle n’a pas le moindre
fondement scientifique et que chacune de ses innovations (en terme de schéma
explicatif) n’améliore pas la situation.
En utilisant exclusivement cette thérapie, le risque de passer à côté de
la voie curative éprouvée est considérable.
Le monde scientifique dans sa globalité ne peut également que regretter
qu’une thérapie pseudoscientifique, voire une
imposture médicale, puisse en ce XXIème siècle avoir
tant de succès ; ceci tout en lui reconnaissant un stupéfiant effet placebo.
Votre choix !
Quelques repères
bibliographiques
- Aulas, Jean-Jacques.
1985
L'homéopathie. Lausanne et Paris: Editions médicales Roland Bettex
- Aulas, Jean-Jacques.
1993
Les médecines douces. Paris:
Editions Odile Jacob (Médecine)
- Barrett, Stephen. 1987
Homeopathy: is it medicine ? The Skeptical Inquirer, vol. XII, n° 1, Fall 1987
- Broch, Henri. 2002
Au Coeur de l'Extra-ordinaire. Sophia Antipolis : Editions
www.book-e-book.com
- Carraz,
Gilbert. 1988
Médecines douces et Charlatans. Grenoble. Editions Glénat
- Skrabanek,
Petr et McCormick, James. 1992
Idées folles, Idées fausses en médecine. Paris: Editions Odile
Jacob (surtout le chapitre 5)
Cet article est
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l’université de Nice Sophia Antipolis.
Il ne peut être
reproduit sous quelque forme que ce soit sans autorisation écrite de la part de
ce laboratoire. Grâce à l’aimable autorisation du Professeur Henri BROCH cet
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sur le site de documentation du laboratoire.
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J. Theodor sous la tente lors d’une mission au pole
nord, H. Broch à son bureau)
© J. Theodor, Laboratoire
de Zététique, 2002 www.unice.fr/zetetique/smaller>
afis, Science et pseudo-sciences, 14 rue de l'école polytechnique, 75005 PARIS.