les dossiers de l’      afis44

 

DOSSIER : L’ « ALTER-MEDECINE »

 

sujet          : l’homéopathie

document : introduction au débat ( source MN 1996 pour l’UR44 )

que penser de l’homéopathie ?

 

Chacun reconnaitra que dans le champ du charlatanisme à prétention scientifique l’univers des « médecines douces, alternatives ou parallèles » tient une place toute particulière. Au sein même de ces pratiques, en France ( car c’est une réalité très spécifiquement Française à l’échelle mondiale, partagée avec l’Inde ), l’homéopathie y tient une position centrale. Le remboursement par la Sécurité sociale consacre aux yeux de la majorité sa crédibilité bien que seuls parmi les « médicaments », les produits homéopathiques sont dispensés des procédures d’autorisation de mise sur le marché et donc de procédures de validation scientifique, ce qui présente un intérêt majeur pour les laboratoires pharmaceutiques spécialisés, tel le célèbre laboratoire BOIRON sponsor du non moins célèbre ex-laboratoire du docteur BENVENISTE.

 

Bien que complètement absurde sur le plan scientifique, bien que complètement disqualifiée dans la communauté scientifique depuis le grand flop de la "mémoire de l'eau", il faut reconnaître que la crédibilité de cette pratique n'est pas entamée dans le grand public d'autant plus que, dans le cas général, les média sont beaucoup plus ouvertes aux effets d'annonce des charlatans qu'aux démentis ultérieurs réalisés après vérifications rigoureuses.

 

Il faut reconnaître également, et ce n'est pas nouveau, que la seule relation médecin-patient contient un potentiel de guérison non négligeable par delà l'illusion que représente le pseudo-médicament prescrit, potentiel d'autant plus important que cette illusion peut dans certains cas être partagée par le patient ... et son médecin.

 

Que faut-il en penser ? Ce débat n'a pas d'issue évidente pour ceux qui se refusent certes à accepter des croyances incontrôlées mais également à adopter un dogmatisme étriqué. Faisons alors appel à notre esprit critique et contentons nous d'ouvrir une fois de plus ce débat qui n'est pas prêt d'être refermé : faut-il se résigner à une thérapie qui, et pour cause, ne fait pas de mal, d'autant plus qu'elle est pratiquée par des médecins dont on peut penser que même si ils sont parfois un peu rêveurs ne sont peut-être pas complètement inconscients pour autant , et qu'elle présente l'avantage de ne pas trop charger les dépenses de santé ? Faut-il dénoncer sans relâche au nom du code de déontologie et du respect que l'on doit au malade, d'autant plus que contribuer à faire germer des illusions de caractère presque magique à propos de leur santé ne peut que renforcer la marée noire de l'irrationnel dans l'ensemble des domaines de la vie quotidienne ?

 

Puissent ces quelques éléments issus des de quelques numéros de "Science et pseudo-sciences", cahiers de l'Association Française pour l'Information Scientifique ( AFIS, 14 rue de l'école polytechnique, 75005 Paris ) contribuer à la réflexion personnelle de chacun.

 

 

 afis, Science et pseudo-sciences, 14 rue de l'école polytechnique, 75005 PARIS.