les dossiers de l’ afis44
DOSSIER : TECHNOLOGIES ET SOCIETE
sujet
: informations générales
document : à propos du principe de précaution (Source Ac. des sciences)
à propos du principe de précaution
extrait du texte adopté par l’académie
des sciences le 18 mars 2003
Une
large part de l’opinion publique se déclare favorable au principe de précaution
qui semble répondre aux craintes que suscitent d’éventuels effets néfastes des
nouvelles techniques. Cependant ce consensus sur un mot n’est qu’apparent et
cache en fait des positions diverses, car sa définition est très controversée.
Son application, du fait de ses difficultés d’interprétations et des dérives
existantes, peut-être un frein au progrès et s’opposer à l’intérêt général.
Certaines décisions de justice ont été fondées sur le principe de précaution
compris comme l’interdiction d’agir si la moindre possibilité d’une conséquence
négative de l’action peut être crainte. Une acception aussi extrême d’un
principe considéré comme fondamental pourrait conduire à des décisions aussi
absurdes que de renoncer à toute mesure pouvant avoir un effet négatif. Il est
en fait impératif de peser les risques d’une technique par rapport à ses
avantages.
Le
souci de protéger le cadre de vie de l’homme peut légitiment conduire à veiller
à ce que celui qui propose une décision ait fait au préalable une analyse
approfondie de toutes les implications, avantages et inconvénients de celle-ci,
en faisant appel à toutes les connaissances scientifiques et techniques du
moment. Une telle règle peut-être comprise comme le principe de précaution.
Malheureusement, ce vocable peut être comprise tout autrement.
L’académie
des sciences recommande que le principe de précaution ne soit pas inscrit dans
des textes à valeur constitutionnelle ou dans une loi organique car il pourrait
induire des effets pervers, susceptibles d’avoir des conséquences désastreuses
sur les progrès futurs de notre bien-être, de notre santé, de notre
environnement.
Il
convient en revanche de chercher, dès maintenant, à anticiper le plus largement
possible les risques, ceux qui sont bien identifiés comme ceux qui ne le sont
qu’imparfaitement. Parallèlement, doivent être mis sur pied des dispositifs de
vigilance et de veille permettant le recueil, l’analyse et la prise en compte
de signaux d’alerte.
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