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DOSSIER : TECHNOLOGIES ET SOCIETE

 

sujet          : informations générales

document : à propos du principe de précaution (Source Ac. des sciences)

à propos du principe de précaution

extrait du texte adopté par l’académie des sciences le 18 mars 2003

 

Une large part de l’opinion publique se déclare favorable au principe de précaution qui semble répondre aux craintes que suscitent d’éventuels effets néfastes des nouvelles techniques. Cependant ce consensus sur un mot n’est qu’apparent et cache en fait des positions diverses, car sa définition est très controversée. Son application, du fait de ses difficultés d’interprétations et des dérives existantes, peut-être un frein au progrès et s’opposer à l’intérêt général. Certaines décisions de justice ont été fondées sur le principe de précaution compris comme l’interdiction d’agir si la moindre possibilité d’une conséquence négative de l’action peut être crainte. Une acception aussi extrême d’un principe considéré comme fondamental pourrait conduire à des décisions aussi absurdes que de renoncer à toute mesure pouvant avoir un effet négatif. Il est en fait impératif de peser les risques d’une technique par rapport à ses avantages.

 

Le souci de protéger le cadre de vie de l’homme peut légitiment conduire à veiller à ce que celui qui propose une décision ait fait au préalable une analyse approfondie de toutes les implications, avantages et inconvénients de celle-ci, en faisant appel à toutes les connaissances scientifiques et techniques du moment. Une telle règle peut-être comprise comme le principe de précaution. Malheureusement, ce vocable peut être comprise tout autrement.

 

L’académie des sciences recommande que le principe de précaution ne soit pas inscrit dans des textes à valeur constitutionnelle ou dans une loi organique car il pourrait induire des effets pervers, susceptibles d’avoir des conséquences désastreuses sur les progrès futurs de notre bien-être, de notre santé, de notre environnement.

 

Il convient en revanche de chercher, dès maintenant, à anticiper le plus largement possible les risques, ceux qui sont bien identifiés comme ceux qui ne le sont qu’imparfaitement. Parallèlement, doivent être mis sur pied des dispositifs de vigilance et de veille permettant le recueil, l’analyse et la prise en compte de signaux d’alerte.

 

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