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DOSSIER : TECHNOLOGIES ET SOCIETE

 

sujet          : téléphonie mobile et santé

document : réponse de l’INSERM à la DGS (Source AFSSE)

réponse de l’INSERM à la direction générale de la Santé

« le besoin d’une étude n’est pas de nature scientifique »

 

Le 14 janvier 2003

 

INSERM Unité de Recherche U330,

Epidémiologie, Santé Publique et Développement,

Professeur Roger SALAMON, directeur

 

Direction Générale de la Santé

Sous direction de la Gestion des Risques des Milieux

 

Monsieur le Sous-directeur,

 

Vous m’avez écrit le 23 août 2002 pour solliciter mon laboratoire afin qu’il puisse réaliser une enquête de faisabilité sur les conséquences sanitaires des relais de téléphonie mobile. Un de mes collaborateurs, le professeur Rachid Salmi, a participé à une réunion à Paris que vous avez organisée avec les opérateurs. Suite à cette réunion nous avons, à Bordeaux, réfléchi à votre proposition et je suis au regret de devoir la décliner.

 

Cela n’est pas seulement du à la difficulté évidente d’un tel projet mais surtout à l’objectif même d’une telle enquête. Si cette étude doit répondre à une hypothèse scientifique elle ressort alors d’une équipe de recherche et une Unité comme la mienne peut éventuellement essayer d’y répondre.

 

Cela n’est absolument pas le cas en ce domaine et le besoin d’une étude n’est pas de nature scientifique (absolument aucune hypothèse crédible quant à la nocivité des antennes n’est soulevée par la communauté scientifique). L’étude envisagée répond principalement à une demande sociale, à une certaine inquiétude exacerbée sinon créée par des informations assez farfelues et volontiers biaisées. La réponse qu’il faut alors apporter est plutôt de nature à rassurer et il s’agit d’un travail d’expertise et non de recherche.

 

A mon sens, ce travail doit absolument être réalisé par une Agence du Gouvernement, l’Institut National de Veille Sanitaire dont c’est le rôle ou éventuellement la nouvelle Agence sur l’Environnement.

 

Un travail de « chercheurs » sur ce sujet validerait quasi systématiquement, dans l’esprit du public, de certains médias et d’associations plus ou moins bien intentionnées, l’idée que l’hypothèse scientifique est plausible (puisqu’un travail de recherche est réalisé) … il n’y a pas de fumée sans feu !

 

 afis, Science et pseudo-sciences, 14 rue de l'école polytechnique, 75005 PARIS.