Le
philosophe Luc Ferry, au début de sa conférence,
évoquait la prolifération des peurs et la déculpabilisation de la peur dans
la société française contemporaine. Evoquant les vocations scientifiques et
la baisse de 45 % du nombre d’étudiants inscrits dans les filières des
sciences dures (physique, biologie, chimie) il affirmait que c’est par plus
de science et non pas par moins de science qu’on résoudrait les problèmes du
monde et qu’il convenait donc de comprendre et d’agir. Luc
Ferry mettait en avant deux raisons contribuant à cette situation. Dans une première partie Luc Ferry exposait que la
première de ces raisons est que la science est bien davantage associée
aujourd’hui dans l’esprit des jeunes à la notion de risque qu’à la notion de
progrès, l’optimisme des Lumières, qui entendait libérer l’humanité de la
double tyrannie de la nature et de la superstition s’étant complètement
renversé en son contraire. Dans une seconde partie Luc Ferry évoquait le
changement complet de paradigme intervenu dans l’enseignement depuis les
crises des années soixante : la pédagogie du travail, caractérisant l’éthique
méritocratique de l’école républicaine de son ancêtre Jules Ferry a été
abandonnée pour une pédagogie de l’épanouissement de l’enfant, de l’éveil,
une pédagogie ludique. Les premiers secteurs atteints par la victoire de
l’éthique de l’épanouissement contre l’éthique du travail ont été les
secteurs scientifiques ainsi qu’en témoignent les carrières (non
scientifiques) choisies par les meilleurs élèves. Arrivé au stade des
conclusions Luc Ferry formalise deux propositions. La
première est que le ministre de la culture et le ministre de la recherche et
de l’enseignement supérieur engagent un grand programme de revalorisation de
la culture scientifique (création d’une
chaine de télévision scientifique, développement d’émissions de vulgarisation
scientifique, etc.). L’objectif en serait que la science et la
technologie ne soient plus associés dans la société à ces deux repoussoirs
que sont le risque et le travail. La
seconde proposition, en réponse à la prolifération des peurs évoquée dans l’introduction
de la conférence, est qu’il soit procédé à la constitution « d’un appareil puissant à dissiper les
rumeurs ». |
Revaloriser
la culture scientifique Cette
vidéo constitue l’enregistrement de la première partie d’une intervention de
Luc Ferry le 24 avril 2008 dans le cadre du colloque « regards croisés –
Semences et société pour une agriculture durable » organisé par le GNIS.
|